Fugue sur le nom de Dimitri Chostakovitch

Cette fugue est un pur exercice scolaire, dans la mesure où elle a été réalisée pour le cours d'écriture au conservatoire de Liège, où j'ai profité des excellents conseils du pianiste et compositeur Marcel Cominotto. Les sujets et contre-sujets de cette fugue sont basés sur la cellule suivante:

C'est la signature musicale de Dimitri Schostakovitch. (Rappelons que la notation allemande utilise des lettres pour les notes de la gamme, avec B = si bémol et H = si bécarre. Pour le S il y a une astuce car Es = mi bémol). Le compositeur russe (ou devrais-je dire soviétique) l'a utilisé notamment dans son excellent Huitième quatuor.

Ce blog n'est pas le lieu pour publier une longue auto-analyse de l'oeuvre, et ce d'autant plus que je trouve les auto-analyses des compositeurs en général barbantes, qu'il est tard et qu'il faudra se lever tôt demain pour emmener les enfants à l'école. J'invite seulement les lecteurs de ce blog à remarquer que j'ai très peu fait usage dans cette pièce des modes de jeux spéciaux (col legno, sul pont, tremolo, glissando, ...). Non que je n'aime pas ça, bien au contraire: je crois avoir écrit récemment dans ce journal que les recherches sur le son me passionnent et je n'ai rien contre le contemporain qui pique et qui gratte. Mais au fur et à mesure que j'avançais dans ce projet d'écriture s'est imposée à moi la nécessité, pour cette pièce, d'utiliser peu d'artifices, d'exploiter surtout les ressources nobles des instruments et le développement du contrepoint pour créer une atmosphère, introduire des ruptures et raconter une histoire.

A quel point j'y ai réussi, c'est à vous d'en juger. Vous pourrez le faire grâce à un enregistrement réalisé selon la méthode scientifique bien connue de la RACHE par mes amis et complices du quatuor Hypercube. Un grand merci à Fanny, Benoît et Stefano, et s'il vous plaît un peu d'indulgence pour les interprètes qui ont eu très peu de temps pour travailler cette partition:

La partition sera publié très bientôt est maintenant disponible sur le site Tamino Productions. Dernier point, la plupart des gens entendront cette partition comme atonale bien que je l'entende le plus souvent en si mineur et qu'elle se termine sur un accord parfait. Est-ce de la musique post-moderne, anti-réactionnaire ou bien néo-tonale ? Peut-être est-ce tout simplement de la musique.

Commentaires

1. Le vendredi 25 juin 2010, 21:53 par roch

Si j'avais entendu cette fugue inconnue sans commentaire, j'aurais pensé "ça serait pas du Schostakovitch par hasard ?" Autant dire que j'ai aimé !!!

2. Le mardi 6 juillet 2010, 08:42 par Azbinebrozer

Pour scolaire qu'ait été l'origine de votre fugue, elle est fort belle. Oui je confirme, elle évoque pour le petit auditeur que je suis la musique de Schostakovitch.
Pour la question de "l'atonalité", de ma petite lucarne Schostakovitch représente comme une sorte d' aboutissement de la tonalité dans sa fonction cathartique.