Au revoir, monsieur Carter

Le compositeur américain Eliott Carter nous a quitté tout récemment. Il avait 103 ans et travaillait encore. Ses pièces récentes comme le Figment IV pour alto écrit à cent ans passés, que j'ai eu le plaisir de travailler pour le présenter au conservatoire de Liège, témoignent d'une étonnante vitalité. 

Sa musique sans concession, résolument moderne et souvent aggressive, proche du style boulézien (Carter ne cachait pas son amitié et son admiration pour Pierre Boulez), reste encore peu connue en dehors des cercles dédiés à la musique contemporaine. Mais ses détracteurs auraient tort sans doute de prédire qu'elle passera de mode. Les qualités évidentes de cette musique survivront au temps, et le courant esthétique qu'elle représente si brillamment, après avoir été vigoureusement combattu par les tenants d'autres courants esthétiques, comme toujours, prendra sa place parmi les classiques. Comme celle de Schoenberg qu'on entend aujourd'hui partout dans le monde et qui choque davantage les organisateurs de concert, restés très frileux, que le public, souvent bien plus ouvert qu'on ne le pense. 

Parmi les hommages publiés sur la toile, il y a celui de Classiques d'aujourd'hui, de  LibéCulturebox, ainsi qu'une biographie plus complete sur le site musicologie.org. Nos lecteurs anglophones peuvent également consulter la nécrologie du NY Times, le blog de Jessica Duchen ou bien sûr Fuck Yeah ! Eliott Carter qui joue sur l'humour et un ton décalé pour inviter les lecteurs... à écouter la musique de Carter.