Stabat Mater

La belle et talentueuse Véronique Housseau chantera le magnifique Stabat Mater de Pergolèse et celui, moins connu, de Vivaldi dimanche 23 mars prochain à 17 heures à l'Eglise réformée d'Auteuil, en duo avec le contre-ténor Rodrigo Ferreira, accompagnée par l'ensemble La Cavatine. Les détails sont sur le site de La Cavatine.

Flyer_Stabat_Mater_Auteuil-page001.jpgComme l'écrit la soprano avec enthousiasme dans le programme:

Le Stabat Mater de Pergolèse jouit d’une popularité et d’un prestige exceptionnels, largement justifiés par la beauté de l’oeuvre. Ce Stabat Mater est l’oeuvre ultime et la plus célèbre du grand compositeur napolitain. Il fut commandé par la Confraternité des Chevaliers de Saint-Louis du Palais pour être joué à la fête des Sept Douleurs de la bienheureuse Vierge Marie et composé en 1736 au monastère de Pouzzoles, près de Naples, où le jeune musicien passa ses deux derniers mois, avant de succomber prématurément de tuberculose à l’âge de 26 ans. Pergolèse y mit certainement toute son ardeur en plus de sa ferveur religieuse.

Œuvre du plein baroque, le Stabat Mater est empreint d’un mysticisme torturé, mélangeant l’effusion lyrique de l’opéra et la profondeur spirituelle de l’oratorio. Grave au début, bondissante parfois, exaltée souvent, recueillie tout le temps, cette oeuvre n'est pas un chant du cygne triste mais une musique vivante, vibrante de dévotion, qui atteint une noblesse, une vérité de sentiments, un pouvoir expressif et une émotion rares, alliés à une simplicité de moyens.

  et à propos des motets de Vivaldi:

Ces motets, qui comptent parmi les plus connus, sont également écrits pour un petit effectif de cordes et basse continue, mais pour une seule voix soliste, contralto pour le Stabat Mater et soprano pour l’ In turbato mare irato. Avant Pergolèse, Vivaldi avait donné cette version sublime du Stabat Mater dans un style concertant.

L’autre motet, quant à lui, est une métaphore du marin qui, par mer agitée, se fie à la belle étoile qui brille dans le ciel – la Vierge Marie – pour ne pas faire naufrage.

Le contenu poétique des textes fournit à Vivaldi l’occasion de composer une musique très expressive, brillante, voire théâtrale, qui n’est pas incompatible avec une émotion sincère et une spiritualité qui témoigne d’une foi profonde. A la différence de ses contemporains, celui que l’on dénommait le Prêtre roux teinte ses oeuvres sacrées d’une couleur dite « moderne » qui donne pleins pouvoirs à la mélodie soliste. A la voix mêlée aux instruments il confie un chant orné très raffiné, sans virtuosité gratuite. Cordes et voix cheminent à l’unisson ou se répondent constamment. Parfois le violon solo exalte les mélismes jubilatoires de la voix. Toute la force expressive repose sur cet art de la mélodie, mais aussi sur l’art des images musicales et des contrastes, que Vivaldi maîtrise à la perfection par de multiples procédés : alternance des tempos vifs et lents, des tons majeurs et mineurs, changement brusque d’atmosphère, variété d’écriture passant d’un total dépouillement à une virtuosité éblouissante, qui représentent la quintessence du langage musical italien au début du XVIIIe siècle.