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jeudi 30 janvier 2014

La pétition que je ne signerai pas

Dire "oui à la culture en Europe avec les créateurs", personne ne saurait s'y opposer, n'est-ce pas ? C'est ce que prétend faire la soi-disant pétition orchestrée par les sociétés de droit d'auteur sur le site CreatorsForEurope. Et moi qui suis un créateur et un Européen convaincu et passionné, je vous dis: ne signez pas cette pétition. Au contraire, réclamez à vos députés européens un allègement du droit d'auteur !

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vendredi 12 juin 2009

Hadopi: il est interdit d'interdire

La nouvelle a déjà été commentée par de nombreux journaux et bloggueurs. Certains crient victoire (les internautes favorables à une licence globale dont j'ai déjà dit tout le mal que j'en pensais), d'autres sont atterrés (les artistes, les maison de disques et plus encore les producteurs de cinéma et de jeux vidéos).

Le Conseil Constitutionnel, saisi par les députés verts et PS, a validé certaines dispositions de la loi Hadopi et censuré d'autres. Je vous invite à lire la décision complète sur son site Internet. Il a notamment maintenu le principe selon lequel le titulaire de l'abonnement est responsable de la surveillance de sa connexion afin de s'assurer qu'elle n'est pas utilisée en violation du droit d'auteur. Mais il a invalidé la suspension d'abonnement à Internet pour les pirates, pour trois raisons:

  • la sanction est disproportionnée
  • Internet joue un rôle capital dans la liberté d'expression et de communication, la vie démocratique et la vie quotidienne
  • la coupure d'accès à Internet ne peut être prononcée que par un juge, pas par une autorité administrative (sur ce point-là la décision du Conseil est conforme au vote des députés européens).
On peut en conclure soit que Jacques Chirac et Jean-Louis Debré lisent le journal de Papageno (où j'avais exprimé mon hostilité à la coupure d'accès tout en étant favorable à d'éventuelles sanctions comme des amendes pour lutter contre le piratage), soit qu'ils ne sont pas complètement fâchés de faire un petit croche-patte à l'actuelle majorité présidentielle.

Que  va-t-il se passer maintenant ? Si l'on observe ce qui se passe ailleurs, aux États-Unis ou en Europe, voici ce qu'on peut raisonnablement prédire: les majors vont continuer de mourir, l'Hadopi verra sans doute le jour, avec un arsenal répressif plus réduit comprenant vraisemblablement des amendes, le piratage va baisser mais pas cesser, les artistes vont continuer à se faire exploiter par ceux qui vendent le produit de leur travail, les industries du jeu vidéo et du cinéma devront innover pour survivre (elles ont déjà commencé avec la 3D ou les plate-formes de téléchargement comme Steam). A moins bien sûr que crise climatique et crise économique ne se conjuguent pour plonger l'humanité dans un long déclin, auquel cas le droit d'auteur, tout comme le saxophone ou la forme sonate, ne subsisteront que comme vestiges d'une civilisation excessivement brillante et créative mais pour finir victime de ses propres excès.

Le sujet du piratage et le feuilleton législatif Hadopi commençant à me lasser, je consacrerai les prochains billets de catégorie Musique en Ligne aux meilleurs sites de musique en ligne, avec un premier article sur les sites de streaming et un autre sur les sites qui vendent des albums à l'unité. N'hésitez pas, chers lecteurs, à me communiquer le nom de vos sites préférés, et les raisons de votre amour pour eux, afin de compléter ma petite enquête.

mercredi 25 mars 2009

Le site last.fm devient payant (pour les français)

Le site last.fm qui propose de la musique en streaming (c'est à dire écoute sans téléchargement, un peu comme sur un poste de radio) vient d'annoncer sur son blog qu'il demandera un abonnement de 3 euros par mois pour les internautes (sauf aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne). Le modèle de l'accès illimité à un catalogue contre un abonnement mensuel va-t-il l'emporter sur la vente de musique à l'unité façon iTunes ? Il est sans doute trop pour le dire.

Ce qu'on peut dire en revanche dès à présent aux amateurs de licence globale, c'est: abonnez-vous aux sites de votre choix et arrêtez de casser les burnes à mon député. Une licence globale gérée par la SACEM (ou tout autre organisme para-public) et distribuée au doigt mouillé comme la taxe copie privée ? Non merci.

mardi 10 mars 2009

Loi Création et Internet: beaucoup de bruit pour rien

C'est une des manies de notre gouvernement actuel que de surcharger le calendrier parlementaire et d'empiler les lois, certaines lois étant votées avant même que les décrets d'application de la précédente soient parus. Peu importe au fond qu'une loi soit inappliquée ou inapplicable, l'essentiel est d'occuper le terrain médiatique (et indirectement, électoral). La loi dite "Internet et Création" ou encore "Hadopi", du nom de l'autorité administrative qui sera créée, ne fait pas exception: basée pour l'essentiel sur le rapport Olivennes et l'accord tri-partite signé à l'Elysée, elle est l'objet d'une bataille médiatique rangée entre l'industrie du disque d'une part, et les internautes pro-licence globale soutenus par certains associations de consommateurs d'autre part. 

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samedi 24 janvier 2009

Il n'est jamais trop tard pour bien faire

EMI, puis Apple, enfin Warner Universal et Sony: les principaux acteurs de la musique en ligne semblent avoir officiellement renoncé aux DRM , ces fameux verrous anti-copie dont la principale utilité était de pourrir la vie de leurs clients en introduisant des contraintes arbitraires et stupides sur le type d'appareil à utiliser pour écouter la musique, le nombre de copies possibles, et ainsi de suite.

On peut s'étonner qu'ils aient attendu si longtemps et laissé se développer le piratage dans de telles proportions avant de se rendre à la raison. Et surtout qu'ils aient dépensé des ressources aussi considérables au flicage par tous les moyens (technologiques, juridiques, politique) plutôt que d'essayer d'améliorer l'offre. Le journal de Papageno va mettre à jour son comparatif en incluant les sites qui ont abandonné les DRM, mais celle-ci reste globalement insuffisante. Bien que les catalogues proposés soient abondants en nombre de titres, les moteurs de recherche sont indigents, les albums sont souvent mal indexés, leur description (compositeurs, oeuvres, interprètes, date et lieu d'enregistrement) est incomplète, les jaquettes et textes complémentaires manquent, et la qualité musicale n'est pas toujours au rendez-vous car peu de sites proposent le format FLAC qui est d'une qualité équivalente au CD audio et quasiment aucun ne propose la haute définition.

Reste une inconnue: les internautes (surtout les moins de 30 ans) vont-il préférer la tarification à l'unité (par album) qui perd de son sens avec la disparition de l'objet disque, ou les solutions forfaitaire de type streaming qui permettent d'écouter tout ce qu'on veut dans le catalogue, moyennant un abonnement ? Personnellement e ne suis pas favorable à la licence globale que certain appellent de leur voeux, pas en tout cas sur le modèle de cette infâme taxe pour la copie privée qu'on paye sur les CD vierges et dont le produit est distribué dans le meilleur des cas au doigt mouillé, dans le pire des cas sur le mode des petits arrangements entre amis. Il est impossible de savoir de façon fiable ce qui est téléchargé sur les réseaux pirates, et donc de rémunérer les artistes et les producteurs de façon équitable sur cette base. Si licence globale il y a, elle ne pourra exister que sur un site de musique en ligne donné (ou à la limite une fédération de sites). Ce site pourra compter les téléchargements de manière précise. Au fond, la question d'un paiement par album ou par forfait est purement commerciale, une question de contrats entre distributeurs et producteurs d'un côté, distributeurs et consommateurs de l'autre. Et l'on ne peut que souhaiter que les députés ne se chargent pas de créer une structure nationale qui n'aurait aucun sens vu la dimension mondiale de l'Internet, et qui ne pourrait collecter et distribuer l'argent que de manière opaque et inéquitable, et donc préjudiciable aux artistes et à l'industrie de la musique.

Une autre question se pose avec l'arrivée progressive dans le domaine public de quantités énormes de musique enregistrée dans les années 1950 (et bientôt 1960). Les maisons de disques peuvent continuer à vendre cette musique en faisant comme si de rien n'était, mais on peut en fait la copier sans leur verser un centime car le délai légal de 50 ans est expiré. Du moins tant que le lobbying à Bruxelles pour étendre la protection à 95 ans n'aura pas abouti.

Avec la fin des DRM, la croissance à deux chiffre des ventes de musique en ligne, le développement de l'offre, l'arrivée sans doute prochaine de la riposte graduée en France comme dans d'autres pays européens, le marché de la musique en ligne, après une adolescence difficile, entre dans une certaine maturité. Les majors qui n'ont pas compris il y a 10 ans ce que signifiait l'arrivée d'Internet vont-elles renaître de leurs cendres ou disparaître tel des Mammouths laineux inadaptés au changement climatique ? Nous le saurons dans quelques années.

Tout cela ne concerne que marginalement la musique classique d'ailleurs, marché de niche, fait par des passionnés pour des passionnés, où les meilleurs produits ne sont pas à chercher dans le "top 10" des ventes, mais parmi les disques qu'on garde précieusement, qu'on aime à écouter et ré-écouter, qu'on fait découvrir à ses amis. Produire de tels disques n'est souvent pas très rentable.

vendredi 10 octobre 2008

Téléchargement illégal: les députés européens à 88% contre le projet de loi Olivennes

Le 24 septembre, les députés européens ont adopté un amendement prévoyant qu'aucune restriction d'accès à Internet ne peut être adoptée sans décision judiciaire. Adopté à 88% des voix, cet amendement enterre une des dispositions phares du projet de loi Hadopi basé sur le rapport Olivennes, à savoir la suspension de l'abonnement Internet pour les internautes téléchargeurs. Si une telle suspension a lieu, ce sera par l'application une décision de justice et non de façon automatique comme par exemple les amendes pour excès de vitesse.

La décision des députés européens entérine un point de vue exprimé par beaucoup de blogueurs, d'associations et même de politiques, à savoir que l'accès à Internet est un droit fondamental, comme la liberté de circuler ou la liberté d'information, et que les restrictions à ce droit ne peuvent venir que de l'autorité judiciaire et non de l'exécutif. C'est donc une mini-victoire pour les défenseurs des libertés individuelles et aussi une reconnaissance du principe de proportion (les sanctions devant être proportionnées au préjudice subi).

Comme je le remarquais dans un précédent billet, s'il est légitime de respecter le travail des artistes (et les gros sous des ayant-droit), on aimerait bien que le gouvernement commence par suspendre la connexion Internet des spammeurs, des casinos en ligne, des faux sites bancaires et arnaqueurs en tout genre. Ce sont tout de même eux les vrais pirates, et non les gamins de 15 ans qui téléchargent des mp3 ou des séries télé.

dimanche 14 septembre 2008

Où l'on se jette à l'eau...

logo_tamino_productions_small.jpg Chers amis lecteurs de de blog, pendant que vous vous réchauffiez les orteils au bord de la plage, Papageno, lui n'a pas chômé, il a rempli avec son associé une petite pile de formulaires pour créer Tamino Productions. Cette structure est destinée à publier mes partitions et pourquoi pas celles de autres une fois que le circuit de distribution sera bien rôdé.

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samedi 13 septembre 2008

a cheery little song...

Connaissez-vous Qigang Chen ? ce musicien chinois, élève de Messiaen (entre autres) qui vit désormais en France et a même la nationalité française a été chargé par le comité olympique de superviser la musique de la cérémonie officielle d'ouverture des jeux de Pékin 2008.

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samedi 26 juillet 2008

Pourquoi il faut continuer à boycotter les DRM

Le site Yahoo! Music a annoncé a ses clients qu'il met la clé sous la porte à partir de septembre 2008 (à lire sur Slashdot ou Ars Technica). Surtout, les serveurs de licences DRM fermeront eux aussi.

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mardi 22 juillet 2008

Wikiplagiat

C'est l'encyclopédie la plus ouverte du monde. Elle est tellement ouverte qu'on n'a même pas besoin de s'identifier par un pseudonyme pour modifier les pages, ce qui lui a valu le surnom de Whackypedia, ce qu'on pourrait traduire par merdictionnaire. De nombreuses histoires ont défrayé la chroniques: grandes entreprises payant des consultants pour arranger les articles les concernant, employés du Pentagone modifiant les pages sur le conflit en Irak, fausses informations sur les pages des stars du grand ou du petit écran. Plus proche de nous, un grand nombre de profs ont trouvé des collages d'articles de Wikipédia en guise de devoir à la maison.

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mercredi 16 juillet 2008

Loi Hadopi: la bataille fait rage

La bataille fait rage autour de la loi Hadopi actuellement en discussion au parlement, qui pourrait voir la France adopter la riposte graduée (e-mail d'avertissement puis suspension de la connexion Internet pour les internautes télé-chargeurs). D'un côté des cinéastes qui signent dans le Monde un tribune Culture ne rime pas avec gratuité.

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mardi 1 juillet 2008

La résurrection d'IMSLP

Après 10 mois de panne causée par un différent juridique avec l'éditeur viennois Universal Edition, le site IMSLP, qui offre un accès gratuit aux partitions libres de droits, est de retour. Au passage le site s'est trouvé un nouveau nom un peu moins IMSLPbittable: il s'appellera désormais Petrucci Music Library, d'après le nom d'Ottaviano Petrucci, le premier à avoir imprimé des partitions en série avec les techniques de Gutenberg (à Venise au début du XVIè siècle). Notons que cet éditeur a disposé d'ailleurs durant 20 ans d'un monopole accordé par le Doge sur l'impression des partitions musicales...

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lundi 18 février 2008

La comission européenne veut étendre les droits des interprètes sur les enregistrements à 95 ans

Actuellement, les interprètes possèdent des droits durant 50 ans après la première publication d'un enregistrement en Union Européenne. Les producteurs de disques vont bien se gardent bien de le clamer sur les toits, mais une grande partie des enregistrement réalisés dans les années 50 - et certains sont forts bons et d'une qualité technique comparable à celle d'aujourd'hui - sont libres de droits.

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lundi 21 janvier 2008

Des nouvelles d'IMSLP

J'en parlais dans un précédent billet, l'International Music Score Library Projet, une bibliothèque numérique de partitions tombées dans le domaine public, a été fermée suite à des menaces des avocats d'Universal Edition.

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mercredi 28 novembre 2007

Denis Olivennes répond aux questions des internautes sur l'accord tripartite contre le téléchargement illégal

On a entendu toutes sortes de réactions à propos de l'accord tripartite signé il y a quelques jours à l'Elysée entre l'industrie du disque, celle du cinéma et les fournisseurs d'accès à Internet. Cet accord a suivi le recommandations du rapport Olivennes et instaure des sanctions progressives (lettre d'avertissement, suspension puis résiliation de l'abonnement à Internet) pour les internautes téléchargeurs.

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samedi 24 novembre 2007

Le dernier album de Barbara Hendricks en MP3

Comme on a pu l'apprendre par exemple sur le site Classique News, la soprano américaine Barbara Hendricks a mis en ligne sur le site de son label Arte Verum son dernier album, consacré à Haendel et Purcell. En suivant un exemple déjà donné par plusieurs groupes de musique populaire, elle laisse les internautes libres de fixer le prix.

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samedi 27 octobre 2007

Fermeture de l'International Music Score Library Project

L' IMSLP, dont j'ai déjà parlé dans ce journal, est ou plutôt était un répertoire de partitions libres de droit. Le principe est le suivant: le site publie le scan au format PDF de partitions libres de droit, en particulier des éditions datant de plus de 70 ans et donc tombées dans le domaine public. Les partitions sont postées par des contributeurs bénévoles comme dans Wikipedia.

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dimanche 7 octobre 2007

200.000 dollars d'amende pour une internaute téléchargeuse

Comme on a pu le voir par exemple sur Slashdot, une femme a été condamnée à 222.000 dollars pour violation du droit d'auteur.

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vendredi 14 septembre 2007

Petites injustices et gros mensonges autour de la copie privée

Comme on entend tout et n'importe quoi au sujet de la copie privée, je vous invite à consulter ce dossier qui date un peu mais qui comporte un rappel des faits.

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dimanche 12 août 2007

L'art du pastiche

Les sites de vidéo en ligne sont aujourd'hui remplis de vidéos liées à la musique, certaines à la musique "classique". On y trouve de tout: prises sur le vif de concerts d'amateurs (amateur est un mot noble pour moi !), vidéos pirates d'artistes professionnels en concert (voire "rip" de cassettes video ou DVD).

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