vendredi 18 août 2023

Papageno et Tindarella: histoire d'un opéra

Certains ont écrit un livre pendant la pandémie de Covid-19: j'ai écrit mon premier opéra, Papageno et Tindarella. (Pour l'anecdote, j'ai aussi écrit un livre sur la prévention des violences sexuelles publié par Hatier, mais c'est une autre histoire !)

Avec mon complice de toujours, le baryton L'Oiseleur des Longchamps, avec le soutien de l'association ArtemOise,  le soutien de nos généreuses donatrices, et avec une douzaine d'artistes qui sont aussi mes amis, nous avons récemment tourné en vidéo de larges extraits de cet opéra (6 des 20 numéros). Les vidéos sont en cours de montage, mais vous pouvez d'ores et déjà, chères lectrices, regarder les premières images dans cette bande-annonce:

 

Nous espérons pouvoir porter ce spectacle sur scène dès l'été 2024, des discussions sont en cours avec plusieurs festivals. 

En complément je vous propose le texte que j'ai rédigé pour le programme:

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lundi 7 juin 2021

Le Soulier de Satin (Dalbavie d'après Claudel)

Quel bonheur de quitter la survie pour revenir à la vie en ce printemps où l'épidémie semble prête à reculer pour de bon, grâce aux vaccins notamment ! Il fallait reprendre le quatuor et l'orchestre pour réaliser combien ces activités m'ont manqué. Et il fallait que l'opéra de Paris rouvre ses portes, ce samedi 5 juin, pour comprendre à quel point le concert vivant nous avait manqué, profondément. Et quoi de mieux qu'une création (Le Soulier de Satin, musique de Marc-André Dalbavie d'après un livret de Paul Claudel) pour réveiller cette maison pluri-centenaire dont le seul péché est son culte parfois excessif de la tradition ?

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dimanche 12 janvier 2020

Fosse: un opéra dans un parking (et réciproquement)

Ouï au Centre Pompidou hier soir, Fosse, un opéra conçu par Christian Boltanski, Jean Kalman et Franck Krawczyk (commande de l'opéra comique).

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dimanche 14 avril 2019

Lady MacBeth de Mzensk à l'Opéra de Paris

Tout sonne juste dans cette production de Lady MacBeth de Mzensk à l'Opéra de Paris: l'adéquation complète entre la musique, le chant, la mise en scène rend vraiment justice à ce noir chef-d'oeuvre qui faillit emmener le jeune et brillant Dmitri Chostakovitch au goulag.

Lady_MacBeth_De_Mzensk_2019.png

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lundi 1 avril 2019

Marlène Schiappa nommée directrice de l’opéra de Paris

Alors que certaines voix s’élevaient pour dénoncer une short-list exclusivement masculine pour remplacer Stéphane Lissner à la tête de l’opéra national de Paris, le Ministère de la Culture a surpris tout le monde en annonçant la nomination de Marlène Schiappa à la tête de cette prestigieuse maison. Elle deviendra ainsi la toute première directrice depuis 1669. 

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lundi 15 juin 2015

Le Roi Arthus au Paradis ?

Je cherche non seulement à rendre mes personnages plus vivants, à les faire mieux parler et plus clairement, tout en les maintenant dans cette vérité spéciale de la vérité artistique, qui n'a aucun rapport avec la vérité naturaliste (Ernest Chausson, lettre à Paul Poujaud, juin 1889)

L'histoire du Roi Arthus d'Ernest Chausson est emblématique des difficultés que peut rencontrer un compositeur, si doué et travailleur soit-il, pour trouver la reconnaissance qu'il mérite. Après avoir consacré dix ans de sa vie à écrire son unique opéra, et puis quatre ans à essayer de le fourguer sans succès à tous les chefs d'orchestre et tous les directeurs d'opéra d'Europe, Chausson est mort en 1899 sans avoir pu assister à la création du Roi Arthus. Notons au passage que son éditeur, Choudens, loin de l'aider, lui a mis des bâtons dans les roues en s'opposant à la création à Madrid ou à Prague sans réussir pour autant à obtenir une création parisienne. Après le décès de Chausson c'est Vincent d'Indy qui réussit à persuader les nouveaux directeurs de la monnaie de Bruxelles de créer Le Roi Arthus, en 1903. Et ce n'est que cent vingt ans après sa complétion qu'il entre enfin au répertoire de l'Opéra de Paris ! 

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mardi 2 juin 2015

Cavalleria Rusticana (version de concert) le 11 et 13 juin à Paris

Sous la direction de Romain Dumas, l'orchestre Ut Cinquième et le choeur russe de Paris vous invitent à écouter Cavalleria Rusticana de Pietro Mascagni en version de concert les 11 et 13 juin prochains à Paris Avec dans les rôles solistes: Marie Saadi (Santuzza), Daniel Galvez-Vallejo (Turridu), Marc Souchet (Alfio), Marine Chagnon (Lola) et Gabrielle Savelli (Lucia).

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vendredi 22 mai 2015

Le Roi Arthus de Chausson bientôt à l'Opéra de Paris

Plus de cent ans après sa création à Bruxelles, l'unique opéra d'Ernest Chausson fait enfin son entrée à l'opéra de Paris. Il était temps ! Les Parisiens pourront enfin découvrir ce Tristan à la française, qui narre les amours contrariées (et adultérines) de Lancelot et Guenièvre. Je vous en dirai plus dans un prochain billet, car j'aurais le plaisir d'assister à cet évènement. En attendant je vous invite à écouter cette interview de Roberto Alagna sur le site de l'Opéra de Paris qui nous dit que l'orchestre est un personnage à part entière, et que la voix n'est qu'une des composantes d'une riche texture.

Bien qu'il s'en défende, l'écriture de Chausson reste assez proche de Wagner, au moins sur le plan technique. La polyphonie (chaque voix se veut une ligne mélodique), le chromatisme avec des modulations incroyables et des changements de couleur magnifiques, le romantisme exacerbé, le développement d'un petit nombre de motifs simples, tout cela est assez wagnérien. Mais la musique de Chausson possède aussi par instants une grâce, une élégance, une légèreté fort peu germaniques, et elle semble annoncer l'impressionnisme.

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mercredi 18 mars 2015

Un Faust diablement bourgeois

Avec un peu de retard, je publie un compte-rendu de la première de Faust à l'opéra Bastille le 2 mars dernier. Ayant eu le plaisir de participer à une production de cet opéra en 2002 (dans la fosse d'orchestre, à l'alto) c'est une partition que je connais assez bien et que je retrouvais avec grand plaisir (et avec l'ami Nicolas qui a l'époque tenait la position de violon solo à l'orchestre Ut Cinquième).

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jeudi 5 février 2015

Vous avez dit: immobilisme ?

L'opéra est un genre musical mort et enterré. On l'a dit et redit dans les colonnes de ce journal. Né au tournant des années 1600 en Italie, ayant atteint la maturité à l'époque de Mozart, une véritable explosion au XIXe siècle où chaque nation voulut des opéras dans sa langue, déjà décadent avec Wagner et Verdi, il agonisa joliment durant le vingtième siècle, produisant ses derniers feux avec Strauss ou Schoenberg. En de début de XXIe siècle, il coule moins de sang vif dans ses veines que dans celles du malheureux Vincent Lambert.

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vendredi 16 janvier 2015

Le silence de la mer (Tomasi-Vercors)

Si je n'ai pas réagi dans ce Journal aux attentats du 7 janvier, ce n'est pas par indifférence ou paresse. C'est d'abord pour observer un silence respectueux devant les familles des victimes: le déferlement de paroles dans les media alors que les coprs étaient encore chauds m'a mis fort mal à l'aise et poussé à chercher le recueillement et la solitude plus que la foule et le bruit (bien que j'aie participé à la manif avec mes proches). 

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mercredi 19 novembre 2014

Lascia ch'io piango arrangé pour alto seul

Il y a quelques années j'avais tiré de cette aria magnifique et fort connue de Haendel, utilisé dans cette scène-clé film Farinelli entre autres, un arrangement pour alto seul. Et puis je l'avais oublié dans un coin de disque dur. Je l'ai ressortie de la naphtaline aujourd'hui pour la partager la partition avec le reste du monde sur ScoreExchange, et gratuitement, s'il vous plaît. Cliquez ici pour la partition gratuite du jour !

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dimanche 13 juillet 2014

L'opéra équestre de L'Oiseleur des Longchamps

Vu le 22 juin dernier au Haras de Bory dans les Yvelines, l'avant-première du nouveau spectacle de L'Oiseleur des Longchamps. On connaît les talents nombreux de L'Oiseleur des Longchamps: baryton, photographe, metteur en scène, mais ce sont également ses talents d'organisateur qu'il a mis en jeu pour ce pari artistique ambitieux.
Au départ de cette entreprise, le projet un peu fou de rapprocher son amour du cheval et celui du chant lyrique: cela a donné un disque (auquel j'ai eu le bonheur de participer modestement), et maintenant un spectacle étonnant, une sorte d'opéra équestre tout à fait unique en son genre, et qui pourra ravir autant les mélomanes que les amoureux du cheval.

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samedi 21 juin 2014

Une Flûte de poche au Théâtre des Variétés

A l'affiche au théâtre des Variétés jusqu'au 12 juillet prochain, une version de poche fort sympathique et enjouée de la Flûte enchantée. L'orchestre est réduit à quatre musiciens (violon, alto, hautbois, basson) qui jouent sur scène, de mémoire, et dont les mouvments sont intégrés à la mise en scène. Il s'agit donc de théâtre musical (comme l'histoire du soldat de Stravinsky) plutôt que d'opéra. Les coupures sont nombreuses, les dialogues parlés ont été réécrits en français plus que traduits, mais l'essentiel du chef-d'oeuvre de Mozart est préservé.  

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dimanche 15 décembre 2013

La Colombe de Boudha

La Cie de l'oiseleur, les Fêtes Lyriques et l'association Reynaldo Hahn sont heureux de vous convier au concert exceptionnel "la colombe de Bouddha" conte lyrique japonais en un acte de Hahn, repris 90 ans après sa création, grâce à une magnifique équipe d'artistes talentueux, curieux et généreux (concert "au chapeau") qui vous feront découvrir un vrai petit bijou ! Venez nombreux, dans un mois exactement.

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jeudi 28 novembre 2013

Petits meurtres en famille (Elektra à l'Opéra de Paris)

Ouï dimanche dernier à l'Opéra de Paris, une fort belle production d'Elektra de Richard Strauss. Créé en 1909, cet opéra pousse le chromatisme (post-)wagnérien dans ces derniers retranchements. Un certain Arnold Schönberg ne manqua pas d'en tirer des leçons lorsque; quelques années plus tard, avec Erwartung puis le Pierrot Lunaire, il enterrera la tonalité que Strauss avait poignardé aussi énergiquement qu'Oreste s'occupe de son beau-papa. On ne peut pas aller plus loin qu'Elektra; Strauss lui-même l'a compris, car il s'est tourné vers un tout autre style pour ses opéras suivants, comme le Chevalier à la Rose ou encore Cappricio.

Elektra est l'histoire d'une vengeance, et ça n'est même que ça. Obsédée par le meutre de son père Agamemnon, qui a été assasiné par son épouse Clytemnestre et par l'amant de celle-ci Egisthe, Elektra ne rêve que de laver l'affront dans le sang de sa propre mère. Elle reste sourde aux appels de Chrisotemis, sa soeur, qui aimerait bien "tourner la page" et "refaire sa vie" comme on dit de nos jours. Elle attend le retour de son frère Oreste pour l'aider à exécuter son plan. Plan aussi simple que subtil et dans lequel une rencontre entre certaine hache et la tête de Maman tient une place centrale.

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jeudi 11 avril 2013

Claude, opéra de Thierry Escaich sur un livret de Robert Badinter en direct sur Arte Live Web

Ce soir à vingt heures aura lieu la rediffusion sur Arte Live Web de l'opéra de Thierry Escaich, Claude, sur un livret de Robert Badinter d'après un roman de Victor Hugo (Claude Gueux). Les créations d'opéra sont devenues suffisamment rares pour qu'on salue celle-ci et qu'on lui réserve le meilleur accueil. Thierry Escaich est un magnifique musicien à découvrir absolument si vous ne le connaissez déjà. Certains jugeront sa musique trop moderne et d'autres pas assez, pour ma part je retiens surtout que tout ce que j'ai pu entendre de Thierry Escaich était fort bien écrit, bien construit et sonnait très bien. Quand la musique est de bonne qualité elle s'impose par elle-même, indépendamment des choix esthétiques de son créateur.

Par ailleurs Badinter n'est pas n'importe qui, c'est tout de même l'homme qui a fait voter l'abolition de la peine de mort en France en 1981, à rebours d'une opinion publique qui y était encore majoritairement hostile. Je recommande en particulier aux plus jeunes lecteurs de ce Journal de lire L'Abolition du même Badinter, un livre de deux cent pages tout à fait essentiel pour comprendre les enjeux de l'abolition et le chemin qu'elle a suivi avant de s'imposer en France comme dans tous les pays européens. Un livre à mettre entre toutes les mains dès quatorze ans.

lundi 21 mars 2011

Joël au balcon, Pâques au tisons (Opéra de Paris, programme 2011-2012)

A lire sur ResMusica, un article de Maxime Kaprielian: Faire du vieux avec du vieux, qui brosse un tableau assez sombre mais fort juste hélas de la programmation 2011-2012 de l'Opéra de Paris. A part une création de Philippe Fénelon, on n'entendra que des compositeurs morts, cela va de soi (et la plupart morts depuis 100 ans au moins); mais on aura également droit aux metteurs en scène morts. La prochaine étape de cette fossilisation déjà bien avancée de l'opéra, c'est bien sûr les chanteurs morts. Ne suggérons surtout pas à Nicolas Joël de mettre sur scène un androïde doté de la voix enregistrée de la Callas, il serait capable de prendre cela au sérieux.

On en viendrais presque à regretter Gérard Mortier qui multipliait les provocations pour ensuite paraître s'étonner que parfois, le public réagisse aux dites provocations. Au moins il a programmé des compositeurs vivants comme Boesmans, Mantovani, ou Saariaho.

Il fut un temps où l'Opéra était un genre vivant, où chaque saison amenait des dizaines de nouvelles productions présentées par une demi-douzaines de scènes, parmi lesquelles le public parisien choisissait le ou les succès de l'année. Même si la plupart des opéras et ballets écrit par Adam, Meyerbeer, Cherubini, Auber, Massenet et les autres n'ont pas survécu. Ce temps semble bien révolu désormais, et la créativité qui s'exprimait à travers l'opéra a choisi d'autres vecteurs d'expression: cinéma, jeux vidéo, concerts rock, comédie musicale...

Mais la bonne nouvelle tout de même pour les Parisiens du début du XXIe siècle ce sont tous les trains à grande vitesse et les avions low cost qui sillonnent l'Europe et rendent tellement facile un petit saut à Bruxelles, Londres, Amsterdam ou Zurich pour aller voir un spectacle ou une exposition... au lieu d'un abonnement à l'Opéra, offrez-vous une carte grand voyageur !


vendredi 19 juin 2009

HOME, ô Sapiens !

Vu par petit bouts et presque en entier, le film de Yann Arthus-Bertrand dont tout le monde parle, HOME (MAISON). Les images sont belles, spectaculaires même. Si on veut les voir sur grand écran, il faudra tout de même se cogner une heure et demi de YAB nous faisant la morale en voix off, mais tout se mérite.

Sur le plan du mérite, on saluera celui du milliardaire François Pinault (au centre de la photo) qui a signé un gros chèque afin d'offrir aux internautes la possibilité de voir ce film gratuitement en streaming sur internet, et pour pas très cher dans les salles obscures. Voilà au moins qui contribuera à rentre Yann Arthus-Bertrand populaire chez les jeunes internautes, dont certains défendent le téléchargement gratuit de musique ou de film comme un droit constitutionnel ou presque (voir les commentaires de Maître Eolas sur Hadopi 2 en préparation). On ne fera pas de commentaires sur le fait que le DVD n'est distribué que par la FNAC (propriété du même François Pinault) ce serait tout à fait déplacé. On ne spéculera pas davantage sur la quantité de de kérosène consommée pour faire le tour du monde et en ramener ces splendides images tournées, paraît-il, avec une caméra spéciale muni d'un stabilisateur gyroscopique au départ développé pour des usages miliataires (pauvre monde), et qui permet des plans aussi lisses qu'un travelling sur un rail bien qu'ils aient été shootés depuis un hélicoptère. Du grand art.

J'ai mis ce billet dans la catégorie Opéra car c'est une forme d'art total qui est recherché. Plus précisément, on est à mi-chemin entre le film purement esthétique comme Microcosmos ou Le peuple migrateur et le documentaire engagé à la Cousteau.

La musique d'Armand Amar, dont la publicité nous vante qu'elle est un personnage du drame à part entière, joue dans les faits davantage le rôle de fond sonore pour la voix du réalisateur. Dans un esprit syncrétique bien en phase avec le projet cinématographique, on y trouve des éléments de musique traditionnelle de tous les continents. Bien réalisée mais destinée à plaire au plus grand nombre et à ne jamais heurter l'oreille, je ne lui ai trouvé aucun charme particulier. Certains maniérismes comme la voix excessivement réverbérée (avec de la bonne grosse reverb ajoutée en studio), aux inflexions vaguement orientalisantes sont même plus agaçants qu'envoûtants. Mais comme le rappelle le compositeur, dans la musique de film on est soumis à beaucoup d'impératifs, dont en premier lieu celui de faire plaisir au réalisateur.

Sur le message enfin, celui d'Arthus-Bertrand n'est pas des plus clairs. Soucieux de prendre de la hauteur et de rester très consensuel, il évite les sujets qui fâchent (comme le nucléaire dont il ne dit mot) et reste dans le domaine des engagements non chiffrés et des généralités bienséantes qui ne sont d'ailleurs pas toutes compatibles entre elles. Faut-il par exemple augmenter l'aide au développement si c'est le développement qui cause le dérèglement climatique, l'épuisement des ressources naturelles et l'extinction de milliers d'espèces d'êtres vivants ? On peut craindre hélas que des choix difficiles et douloureux seront devant nous dans les décennies à venir et que la décroissance, si elle a lieu comme certains le prédisent, n'aura rien de très conviviale. Puissé-je me tromper et les optimistes comme l'auteur de HOME avoir raison quand à l'émergence d'une conscience mondiale des défis environnementaux !

A lire aussi: l'opportunisme vu du ciel par Iegor Gran, une petite note dissonante qui ne fait pas de mal dans le concert de louanges qui a salué la sortie du film. Ou encore ConsHome, petit Home d'Hervé Kempf (rien à voir avec Wilhelm, je préviens avant que David et Jean-Brieux se déchaînent) qui commente la phrase suivante de Pinault: "On ne peut pas consommer moins, il faut consommer différemment."

Mise à jour: on peut maintenant voir le fime HOME sur ioutioube.

mardi 2 juin 2009

L'Opéra de Rennes projette son Don Giovanni au cinéma

L'Opéra de Rennes va re-diffuser en direct sa production de Don Giovanni ce soir sur un écran géant à proximité du théâtre, mais également à Best et Paris dans des cinémas. Le dossier de presse vante une première technologique, mais les lecteurs de ce journal savent bien que la Scala de Milan et le Met de New York ont déjà tenté l'expérience.

L'intérêt de l'opération est évident pour une maison d'Opéra. Il s'agit de toucher un public plus large, de faire baisser le prix moyen des places, ou si l'on veut de permettre à un plus grand nombre de contribuables de profiter du mécénat artistique que l'État pratique en leur nom. Mais l'intérêt pour les spectateurs est grand: on n'est pas toujours assez riche ou motivé ou disponible pour prendre le TGV et aller à Lyon, Rennes ou Bruxelles écouter un spectacle d'opéra. Par ailleurs les salles de cinéma, avec un grand écran et un son plus que correct, si les ingénieurs du son font bien leur travail, offrent une expérience infiniment supérieure à celle d'une vidéo diffusée sur internet avec une image grossièrement pixellisée et un son horriblement compressé. En l'occurrence, les spectateurs auront droit à une image en 3D et un son spatialisé High Order Ambisonics (sic). Et même ceux qui habitent au fin fond de la creuse, pour peu qu'ils soient équipés d'une parabole, pourront suivre le spectacle sur la chaîne Mezzo. On ne saurait trop s'étonner que ce type d'initiative ambitieuse et audacieuse ne soit pas le fait de l'Opéra de Paris: déjà en 1902 Debussy fustigeait le conservatisme affligeant de cette prestigieuse institution...

Il ne reste plus qu'à céder à cette voix séductrice qui nous glisse dans le creux de l'oreille: la ci darem la mano... puis à attendre le deuxième acte pour crier Viva la liberta ! en choeur comme le faisaient les spectateurs lors de la première à Prague.

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