Le journal de papageno - Mot-clé - Karlheinz StockhausenLe Journal de Papageno est un blog francophone consacré à la musique classique et contemporaine.2023-08-18T08:55:10+02:00Patrick Loiseleururn:md5:e3d6f6e2ebef7c45d0c5e125b87d9f0aDotclearHelikopter-Streichquartett de Stockhausen à Paris le 5 octobreurn:md5:d28f15686417fa845113665d46b40a292013-10-05T12:43:00+02:002013-10-05T11:52:22+02:00Patrick LoiseleurConcertsaltocréationKarlheinz Stockhausenmusique contemporaineParisquatuorviolonvioloncelle<p>Un évènement rarissime aura lieu ce soir à 18h: une interprération parisienne du célèbre Helikopter-Streichquartett de Stockhausen dans le cadre de la Nuit Blanche de Paris, sponsorisé par la <a href="http://monnaiedeparis-art.tumblr.com/nuit_blanche_2013">Monnaie de Paris</a>.</p> <p>Un évènement rarissime aura lieu ce soir à 18h: une interprération parisienne du célèbre Helikopter-Streichquartett de Stockhausen dans le cadre de la <a href="http://quefaire.paris.fr/fiche/63675_karlheinz_stockhausen">Nuit Blanche de Paris</a>, sponsorisé par la <a href="http://monnaiedeparis-art.tumblr.com/nuit_blanche_2013">Monnaie de Paris</a>.</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/helikopter2.gif" alt="helikopter2.gif" title="helikopter2.gif, oct. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Ce quatuor est en fait un octuor car il nécessite quatre hélicoptères où se trouvent chacun des instruemntistes à cordes. Ils sont reliés par des flux audio et vidéo en temps réel, tandis qu'un ingénieur du son mixe au sol le son des deux violons, de l'alto, du violoncelle, avec celui des quatre hélicoptères.</p>
<p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/helikopter_streichquartett.jpg" title="helikopter_streichquartett.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.helikopter_streichquartett_m.jpg" alt="helikopter_streichquartett.jpg" title="helikopter_streichquartett.jpg, oct. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>Est-ce une simple blague de potache, dont la réalisation nécessite des moyens techniques tellement extravagants qu'elle est rarement réalisée ? Je ne le crois pas. Sincèrement, mélanger le son des cordes (en glissando et en trémolos le plus souvent) avec celui du moteur et des pales des hélicoptères, c'est une idée folle, mais ça fonctionne très bien à l'oreille, cela sonne tout simplement. La seule chose que j'aurais envie de reprocher à cette oeuvre est une longueur excessive: 10 ou 15 minutes suffiraient pour exploiter l'idée à fond, l'oeuvre dure pas loin de 35 minutes. C'est souvent le cas chez Stockhausen qui a souvent d'excellentes idées qu'il réalise à la perfection, mais posède aussi une certaine tendance à étaler un peu la sauce à mon goût.</p>
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Venez donc vous décrassez les oreilles tout à l'heure au Pont-neuf si vous êtes parisiens ! Au plaisir de vous y croiser peut-être.
</p>Messiaen à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastilleurn:md5:412f24c0ddf62aa09f11bb95c4d1030c2008-10-04T11:23:00+02:002017-05-14T12:03:54+02:00Patrick LoiseleurConcertsClaude DebussyKarlheinz Stockhausenmusique de chambrePaul DukasPierre Boulez<p>L'opéra de Paris, qui a créé le <em>Saint François</em> d'Olivier Messiaen, ne pouvait pas rester en marge des festivités du centenaire. Faute d'une nouvelle production de son opéra, ou de concerts symphoniques (à l'exception d<em>'Un Sourire</em> qui sera donné en novembre salle Pleyel) c'est un cycle de musique de chambre (et musique pour piano) <q>Hommage à Messiaen</q> que nous propose cette semaine la prestigieuse maison.</p> <p>Entendu donc hier, à l'<a href="http://www.operadeparis.fr/Saison-2008-2009/Spectacle.asp?IdS=579" hreflang="fr">Amphithéâtre de l'Opéra Bastille</a>:</p>
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<li><a href="http://brahms.ircam.fr/index.php?id=12129" hreflang="fr">Kreuzspiel de Stockhausen</a>: un piano ouvert, tourné vers le fond de la scène, le pianiste tourne le dos au public. A sa gauche, un hautbois, à sa droite une clarinette basse. Trois percussionnistes autour du piano complètent le dispositif. Le piano utilise quasi exclusivement les deux extrêmes du registre, où l'on ne distingue plus vraiment la hauteur des sons. Comme souvent avec ce compositeur, je trouve les 5 premières minutes fascinantes, et les 5 suivantes exactement comme les 5 premières, donc moins fascinantes. C'est en fait une écriture en miroir, ou en arche si vous préférez: la deuxième moitié reprend la première moitié à l'envers. Il paraît que l'œuvre avait fait scandale à Darnstadt en 1952 par son côté pointilliste, avant-gardiste, anti-mélodique: elle fait aujourd'hui partie du répertoire. Est-ce notre manière d'écouter qui a changé en 50 ans ? Sans doute.</li>
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<li><a href="http://brahms.ircam.fr/index.php?id=10611" hreflang="fr">Quatre Etudes de rythme</a> de Messian par Frédéric Neuburger. Depuis les années trente jusu'au début des années cinquante, Messiaen a été à la pointe de l'avant-garde, ces études sont là pour en témoigner. Notamment la deuxième où les procédés d'écriture sériels sont appliqués non seulement aux notes mais aux nuances, aux rythmes, au mode d'attaque. Cette étude est particulièrement difficile car le pianiste doit suivre trois lignes qui évoluent indépendamment. Et il faut bien reconnaître qu'elle ne produit pas un grand effet à l'audition. Les numéros 1 et 4 (<em>Iles de feu</em>) sont plus colorés et plus typiques de Messiaen.</li>
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<li><ins>La Plainte, au loin, du Faune</ins>' de Paul Dukas. A l'écoute, je me demandais: quelle est donc cette musique ? stylistiquement c'est quelque part entre Debussy et Messiaen, de très belles couleurs, des harmonies raffinées à l'extrême... c'était Paul Dukas, le plus méconnu peut-être des musiciens français de cette période.</li>
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<li><ins>Sonate pour flûte, alto et harpe</ins> de Claude Debussy. Une œuvre que je connais bien pour l'avoir travaillée et jouée en concert il y a quelques années. Ayant choisi pour cette sonate trois instruments plus raffinés que puissants, Debussy, loin de chercher à remplir l'espace, allège l'instrumentation au maximum. On n'entend souvent qu'un ou deux des trois instruments, et lorsqu'ils jouent ensemble, la flûte double la harpe ou l'alto. Et pourtant, que de couleurs, que d'idées contrastées, que d'échanges entre les musiciens ! Interprétée avec une certaine neutralité qui lui convient bien (pas d'affectation, pas de maniérisme), cette Sonate révèle à la fois sa poésie et sa modernité</li>
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<li><a href="http://brahms.ircam.fr/index.php?id=6981" hreflang="fr">Le Marteau sans Maître, de Pierre Boulez</a>. Retour vers les années 1950 et le style sériel. Hilary Summers (alto) interprète bravement cette partition très difficile pour la voix, à cause des sauts d'intervalle notamment. Pour l'accompagner, un (violon-)alto, une flûte alto, une guitare, trois percussionnistes (xylophone, marimba, tam-tam, wood-block, ...), Une fois qu'on s'est habitué à écouter chaque note pour elle-même, sans l'insérer dans un schéma harmonique, on peut goûter cette musique qui s'accorde bien avec la poésie de Char, même si les séries introduisent un sentiment de répétition (ou d'anti-répétition, ce qui revient au même) un peu mécanique à certains moments. Mention spéciale à Hilary Summers qui parvient à nous faire entendre quasiment chaque syllabe avec une grande netteté.</li>
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<p>Dans l'ensemble un beau concert, servi par de magnifiques interprètes. Comme le contemporain et la musique de chambre n'ont jamais passionné les foules, il reste probablement des places pour les concerts de samedi, dimanche et lundi. A bon entendeur...</p>Stockhausen expliqué par Laurent Boffardurn:md5:4a3849ff7e2b2203146e478f3ff05b962008-08-19T00:08:00+00:002017-05-14T09:56:21+00:00Patrick LoiseleurRépertoireKarlheinz StockhausenLaurent Boffardmusique contemporainepiano<p>Le pianiste Laurent Boffard a mis en ligne une présentation interactive sur le <a href="http://fboffard.free.fr/StockFlashF.html" hreflang="fr">Klavierstück X</a> de Stockhausen, très bien faite et qui se termine par un extrait audio de deux minutes. Après un certain nombres d'explications sur les clusters, la notation, la structure, il conclut: <q>loin de ces considérations un peu abstraites, le Klavierstück X représente pour l'auditeur et l'interprète une aventure sonore d'une richesse exceptionelle</q>.</p> <p>Une pièce qu'on entend très rarement du reste, car elle est extrêmement difficile, et les interprètes capables de la jouer se comptent sur les doigts d'une main.</p>
<p>La version complète par Aloys Kontarsky est également sur Youtube, en trois morceaux</p>
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<p>Il y a ceux qui adorent et ceux qui détestent. Je ne me rangerai dans aucune des deux catégories: comme souvent avec Stockhausen, je trouve les dix premières minutes fascinantes et le reste un peu long. Des oeuvres comme <em>Stimmung</em> et <em>Helikopter-StreichQuartett</em> m'ont laissé la même impression: un musicien génial et très créatif, mais dont la concision n'est pas la première des qualités.</p>Décès de Karlheinz Stockhausenurn:md5:5d82ce0d51ca95e27ed51da8d924a0392007-12-08T13:13:00+00:002017-05-04T16:18:32+00:00Patrick LoiseleurRépertoireKarlheinz Stockhausen<p>Nous avons appris hier la disparition du compositeur allemand Karlheinz Stockhausen. Salué comme un <q>géant</q> par les spécialistes de la musique contemporaine, largement ignoré par les autres (à titre d'illustration, il ne semble pas que <a href="http://www.radioclassique.fr" hreflang="fr">Radio Classique</a> ait boulversé ses programmes pour lui rendre hommage).</p> <p>Ce qui me plaît chez Stockhausen, c'est le caractère complètement déjanté de sa musique, l'expérimentation tous azimuts, le canular, la provocation et la recherche sur le son menés jusqu'au bout. Par exemple le <em>Helikopter Streichquartett</em> créé en 1995 pour quatre instrumentistes à cordes, chacun jouant dans un hélicoptère (avec un casque pour entendre les autres !):</p>
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<p>Messiaen, dont il avait été l'élève, l'avait surnommé <q>le Siegfried de la Musique</q> c'est à dire celui qui avance sans peur vers l'inconnu (ceux qui connaissent la <em>Tétralogie</em> de Richard Wagner auront compris que le compliment est à double tranchant car Siegfried n'est pas un personnage particulièrement intelligent ou raffiné).</p>
<p>Peut-être qu'on se lassera de ce type d'expériences (il semble pour l'instant que les compositeurs du XXIè siècle naissant cherchent plutôt à se rabibocher avec le public plutôt qu'à rompre ave lui). Peut-être que certaines oeuvres (comme <em>Hymnen</em>, une oeuvre électro-acoustique de 1967 qui torture des enregistrements d'hymnes nationaux) sont déjà datées. Peut-être qu'on se lassera assez de certaines autres, comme <em>Stimmung</em> qui dure 2 heures sur un seul accord, ou les pièces aléatoires pour piano, que Strawinski trouvait en fin de compte plus répétitives que les plus ennuyeuses des sonates du 18è siècles avec leurs carrures sur 4 mesures. Il n'en reste pas moins que l'influence de Stockhausen tant sur les musiciens classiques (Levinas, Grisey, Rihm, Nunes) que sur les musiciens pop-rock (Zappa, Lenon, Björk), est immense.</p>
<p>Nombre de personnes l'ayant connu se rappellent sa mégalomanie proche de celle du gourou d'une secte, son caractère impossible et ses attaques parfois très violentes contre les autres musiciens (l'injure suprême étant de qualifier la musique des autres de <q>commerciale</q> c'est à dire cherchant à satisfaire le public et non à le surprendre).</p>
<p>Stockhausen ayant consacré ces 30 dernières années à l'enregistrement intégral de ses oeuvres, son catalogue comporte pas moins de <a href="http://www.stockhausen.org/cd_catalog.html" hreflang="fr">86 CD audio</a>.</p>