Le journal de papageno - Mot-clé - MusicalpLe Journal de Papageno est un blog francophone consacré à la musique classique et contemporaine.2023-08-18T08:55:10+02:00Patrick Loiseleururn:md5:e3d6f6e2ebef7c45d0c5e125b87d9f0aDotclearComme un doux oiseleur...urn:md5:94339ba3bdfcdd14c7d60604dd2023d42008-08-17T18:56:00+00:002017-05-14T09:50:50+00:00Patrick LoiseleurCompositionsaltoclarinettecréationMP3Musicalppiano<p>Je travaille depuis quelque temps à une nouvelle série de pièces pour alto, clarinette et piano inspirées par des poèmes de Marguerite Yourcenar (tirés des <em>Charités d'Alcippe</em>). Voici les vers qui ont servi de point de départ à la troisième pièce (sept sont prévues au total):</p>
<blockquote><p><em>Comme un doux oiseleur, la mort étend ses rets</em><br />
<em>Il ne restera plus que l'ombre du cyprès,</em><br />
<em>Où dormiront bientôt l'époux et l'épousée</em></p></blockquote> <p>Je vous propose d'écouter une version très préliminaire de cette pièce, écrite en deux jours et montée en très peu de temps pour le concert de fin du stage Musicalp. Merci à mes complices Glawdys (piano) et Aurélia (clarinette).</p>
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<p>Comme vous l'aurez peut-être deviné, cette pièce utilise les techniques d'écriture spectrales à la Gérard Grisey: ça ne sera pas le cas pour tout le cycle cependant. Lorsque le cycle sera complet, il sera donné à Paris (et peut-être à Lyon si <a href="http://webenlog.blogspot.com/" hreflang="fr">Ben</a> est toujours partant :-))</p>L'art de l'improvisation par Jean-François Zygelurn:md5:292db9383f19a2702013b5e260dfe4bc2008-08-07T18:20:00+00:002017-05-14T09:49:20+00:00Patrick LoiseleurHumeurimprovisationJean-François ZygelMusicalp<p>Le journal de Papageno prend de l'altitude cette semaine (1850 mètres) car son auteur suit un stage de musique à Courchevel. Parmi les rencontres et les découvertes de cette semaine: Karine Lethiec, altiste et chambriste exceptionelle, Krystof Maratka, son mari, compositeur, mais également Jean-François Zygel, un pianiste qui s'est fait connaître surtout pour ses émissions pédagogiques à la radio et à la télé. Il donnait cette après-midi un cours d'improvisation public qui s'est avéré tout à fait stimulant.</p> <p>D'abord quelques remarques générales: Bach, Mozart, Liszt, Chopin et Beethoven improvisaient autant qu'ils composaient; l'improvisation est la chose la plus naturelle au monde (mettez un enfant devant n'importe quel instrument, il commencera à improviser); enfin les interprètes de musique "classique", par leur éducation, ne savent rien jouer qui ne soit pas écrit sur une partition.</p>
<p>Après ces prolégomènes, place aux travaux pratiques: six pianistes (dont votre serviteur, usurpant au passage le titre de "pianiste" mais pratiquant régulièrement l'improvisation) sont invités à improviser. Jean-François Zygel fait quelques remarques assez frappantes sur les points communs entre les 6 apprentis improvisateurs:</p>
<ul>
<li>une structure rythmique très lâche</li>
<li>l'abus de la pédale</li>
<li>peu de dynamique (on est autour du mezzo-piano tout le temps)</li>
<li>des mélodies surtout conjointes, c'est à dire basées sur des petits bouts de gamme ascendantes ou descendantes</li>
<li>une main gauche peu active</li>
<li>des harmonies essentiellement tonales (sauf pour l'un des six, je vous laisse deviner lequel)</li>
</ul>
<p>Puis les élèves sont invités à improviser à nouveau, en travaillant tel ou tel aspect: le rythme, l'usage des dissonances, la transition entre un motif ou un autre, la main gauche, la dynamique. Le meilleur moment étant un quatre mains avec Monsieur Zygel aux basses et les élèves se relayant dans l'aigu. On peut alors échanger des motifs, se synchroniser ou se dé-synchroniser, brouiller ou simplifier les harmonies: le tout est aussi réjouissant à jouer qu'à entendre.</p>
<p>Mais il n'y a pas que des pianistes dans l'académie MusicAlp: aussi violonistes, clarinettistes, violoncellistes montent sur scène. Une hautboïste a apporté un duduk, sorte de hautbois traditionnel au son discret mais enchanteur; son camarade prend le hautbois d'amour (à peine plus grand qu'un hautbois avec un son beaucoup plus rond qui fait presque penser au cor anglais). Après des débuts un peu laborieux, chacun des 25 musiciens jouant sans écouter les autres, l'orchestre improvisé commence à prendre forme, et avec un chef d'orchestre qui donne des directions (ou reprend des idées) depuis le piano, finit par une pièce tout à fait roborative et étonnante.</p>
<p>Même si l'improvisation semble revenir en grâce ces dernières années dans le milieu du "classique" (avec des improvisateurs comme Thierry Escaich, Karol Beffa, Jean-François Zygel ou Gabriela Montero), cette pratique reste largement sous-développée et étrangement absente des conservatoires. Même si improviser en public en arrivant à intéresser le public plus de 3 minutes demande pas mal de travail et de pratique, des connaissances en harmonie et en composition, et qu'on ne saurait demander à tous les musiciens d'improviser de la sorte, une petite cure d'improvisation est à recommander d'urgence à tous les instrumentistes qui souffriraient d'une coincite aigüe (maladie qui se manifeste notamment par le trac et la raideur lorsqu'on joue devant le public). Le gros avantage de l'improvisation est qu'elle replace l'oreille au centre de la pratique musicale. Si on ne joue que des notes écrites, l'oeil peut prendre le pas sur l'oreille, et la musique devient alors comme le latin: une langue morte.</p>