Le journal de papageno - Mot-clé - Paul HindemithLe Journal de Papageno est un blog francophone consacré à la musique classique et contemporaine.2023-08-18T08:55:10+02:00Patrick Loiseleururn:md5:e3d6f6e2ebef7c45d0c5e125b87d9f0aDotclearLa beauté du son est accessoireurn:md5:70b43ba5c2e861d3fec03102fa3327b92008-11-10T21:00:00+01:002017-05-19T08:18:43+02:00Patrick LoiseleurRépertoirealtoMP3Paul Hindemith <p>C'est le compositeur lui-même qui l'a indiqué sur la partition: <q>Très rapide. Sauvage. La beauté du son est sans importance</q>.</p>
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<p>(extrait de la <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2007/11/10/106-hindemith-sonate-pour-alto-seul-op-25-no-1">Sonate op 25 no 1 pour alto seul</a> de Paul Hindemith)</p>Concert Trouvères le 5 novembre 2008urn:md5:2ac69fe6aab7dbc0954b042fd55de75d2008-10-30T23:12:00+01:002017-05-14T12:13:00+02:00Patrick LoiseleurConcertsaltoPaul Hindemith <p>Le mercredi 5 novembre 2008 à 20h30, j'aurai le plaisir de jouer la sonate Op 11 no 5 de Paul Hindemith pour alto seul lors d'un concert Trouvères. C'est à l'ENS (45 rue d'Ulm Paris) et c'est gratuit. Venez nombreux ! Je n'ai pas encore les détails du reste du programme, constitué de musique de chambre instrumentale et vocale.</p>
<p>J'ai eu l'occasion de parler assez longuement de cette sonate dans <a href="http://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2007/11/10/106-hindemith-sonate-pour-alto-seul-op-25-no-1" hreflang="fr">un précédent billet</a>.</p>Hindemith: sonate pour alto seul op 25 no 1urn:md5:c24d0b16c79badeb7076217222a589672007-11-10T21:54:00+00:002017-05-04T15:54:09+00:00Patrick LoiseleurRépertoirealtodisquePaul HindemithXXe siècle<p>Après <a href="http://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2007/10/21/93-adolf-bush-suite-pour-alto-seul-op-16a" hreflang="fr">la suite d'Adolf Busch</a>, voici une autre étape du parcours que je vous propose dans la musique pour alto seul au XXè siècle.</p> <p><a href="http://www.hindemith.org/" hreflang="fr">Paul Hindemith</a> a écrit pas moins de 4 sonates pour alto seul. La première (Op. 11 No 5) date de 1919 et peut être qualifiée de post-romantique. C'est de la deuxième (Op 25 No 1) que je vais vous parler. Ecrite seulement trois ans plus tard, en 1922, elle marque un jalon essentiel et le début d'une seconde période créatrice, moins romantique, plus personnelle, plus expérimentale et formaliste aussi.</p>
<p>Dès le début, on est frappé par les sonorités acides et les contours acérés d'une suite d'accords qui n'a rien de tonal:</p>
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<p>Cette oeuvre comporte cinq mouvements. Celui qui est resté célèbre dure à peine plus d'une minute. Il porte l'indication <q>Rapide et Sauvage. La beauté du son est sans importance</q>:</p>
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<p>Virtuosité extrême, rythmes irréguliers, dissonances: tous les éléments de la musique du XXè siècle sont présents. Après une telle explosion émotionnelle, c'est un mouvement indiqué <q>Langsam, mit Vielen ausdruck</q> (lentement, très expressif) qui apporte non la consolation, mais une sorte de tristesse résignée:</p>
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<p>(Les extraits sonores sont tirés de la version de Kim Kashkashian - voir ci-dessous)</p>
<p>Pour écouter cette sonate, plusieurs version sont disponibles:</p>
<ul>
<li>une de Paul Hindemith lui-même, enregistrée aux Etats-Unis à la fin des années 1930, un document historique précieux et émouvant, toujours édité par EMI dans la série <q>Composers in person</q></li>
</ul>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/hindemith composers in person.jpg" alt="Composers in person: Hindemith" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li>une de Kim Kashkashian, une altiste Américaine qui a enregistré en 1988 pour ECM l'intégrale des sonates pour alto seul et pour alto et piano (avec Robert Levin)</li>
</ul>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/hindemith viola sonatas.jpg" alt="Hindemith: sonatats for viola (Kim Kashkashian)" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Disons-le sans détours: j'aime l'alto de Kim Kashkashian, ses sonorités rugueuses et parfois rageuses, ses embardées, ses caresses... l'ensemble du cycle est remarquable de virtuosité et d'intelligence, et les contrastes, voire les contradictions de l'oeuvre d'Hindemith sont magnifiquement mis en valeur.</p>
<p>Signalons que ce double disque (qu'on trouve chez Fnac ou Amazon à 30 euros) est également disponible en téléchargement (à 10 euros).</p>
<ul>
<li>une version de Bruno Pasquier (sur un disque Saphir produit avec Christian Ivaldi au piano, avec la sonate de Chostakovich et le Concertstück d'Enesco), elle aussi dispnonible en téléchargement.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/pasquier ivaldi.jpg" alt="Bruno Pasquier Christian Ivaldi pièces pour alto et piano" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li>enfin une version de Gérard Caussé, qui est vraiment très bien, <a href="http://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2007/09/08/80-disques-les-lettres-enlacees" hreflang="fr">un disque dont j'ai déja parlé</a>. L'émotion qui se dégage de chaque note est palpable: un ami m'a parlé de cette enregistrement comme <q>cinématographique</q>, avec une série de plans bien différenciés.</li>
</ul>
<p>Prochain billet: <a href="http://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2007/11/25/115-stravinsky-elegie-pour-alto-seul-1944" hreflang="fr">l'élégie pour alto seul de Stravinsky</a></p>Trois grands cycles pour piano seul au XXème siècleurn:md5:052254f443ea71905ad3ae59e66da2482007-09-15T11:51:00+00:002017-05-04T13:24:30+00:00Patrick LoiseleurDisquesdisqueDmitri ChostakovitchJean-Sébastien BachOlivier MessiaenPaul Hindemithpiano<p>Le clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach a toujours été une source de fascination et d'inspiration pour les compositeurs, surtout les compositeurs pianistes (ou organistes). Beethoven disait de ce double cycle de 48 préludes et fugues dans toutes les tonalités majeures et mineures: <q>ça n'est pas un ruisseau, c'est un océan !</q> (<em>Bach</em> signifie <em>ruisseau</em> en Allemand). Chopin avait une pratique quotidienne de ces pièces, et il a écrit un cycle de 24 Préludes dans toutes les tonalités qui constitue peut-être, avec les Sonates, le meilleur de sa production. Et au vingtième siècle ?</p> <p>L'âge d'or du piano, qui commence avec Beethoven (lequel avait anticipé dans ses sonates sur les possibilités futures de l'instrument), se poursuit avec les romantiques (Schumann, Chopin, Liszt, Brahms, Rachmaninoff) semble se terminer avec les feux d'artifice des impressionnistes (Debussy, Ravel). Avec la radio, puis le disque, le piano perd sa place d'instrument-roi, de centre obligé de toute la pratique musicale. Le regain d'intérêt pour les instruments anciens (clavecin puis pianoforte) l'affaiblit encore.</p>
<p>Pourtant certains compositeurs ont gardé l'envie d'écrire pour cet instrument, et c'est non pas un mais trois grands cycles comparables au clavier bien tempéré que je vais vous présenter.</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/hindemith ludus tonalis.jpg" alt="Hindemith: Ludus tonalis" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li><strong><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Ludus_Tonalis" hreflang="en">Hindemith: Ludus Tonalis</a> (1942)</strong> Composé aux USA durant l'exil (il avait été chassé d'Allemagne par les nazis qui trouvaient sa musique <q>enjuivée</q> et <q>décadente</q>), ce cycle comporte douze fugues séparés par onze interludes. Le cycle commende par un prélude et se termine par un postlude qui est le miroir exact du prélude (renversement + rétrogradation). Conformément aux convictions esthétiques d'Hindemith, qui n'a jamais vraiment renié la tonalité, mais qui pensait qu'il fallait dépasser la distinction majeur / mineur, il y a 12 fugues et non 24. Toutes ces pièces sont normalement enchaînées, le tout couvrant une cinquantaine de minutes.</li>
</ul>
<p>On en trouve plusieurs versions au disque, celle que je vous propose par John McCabe, possède de belles couleurs et évite toute aridité. Sur le même disque on trouve la suite <q>1922</q> qui regarde du côté du jazz (boston, ragtime, ...)</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/messiaen 20 regards loriod.jpg" alt="Messiaen vingt regards" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<ul>
<li><strong>Messiaen: Vingt regards sur l'enfant Jésus (1944)</strong> Pas de référence directe au clavier bien tempéré dans cette oeuvre, mais on y retrouve tout l'univers de Messiaen: chants d'oiseaux, harmonies basées sur les fameux <q>modes à transpositions limitées</q>, inspiration explicitement religieuse. Messian lui-même ayant pris la peine de rédiger une introduction très complète et d'émailler la partition de commentaires techniques et poétiques, si vous cherchez une analyse détaillée de l'oeuvre, le mieux à faire est de se procurer la partition (comme toutes les partitions du monde on la trouve chez <a href="http://www.di-arezzo.com/" hreflang="fr">di arezzo</a>). Comme le dit le compositeur dans l'introduction, <em><q>j'ai cherché ici un langage d'amour mystique, à la fois varié, puissant et tendre, parfois brutal, aux ordonnances multicolores</q></em>.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/messiaen vingt regards beroff.jpg" alt="Messiaen: vingt regards sur l'enfant Jésus (Béroff)" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
Deux versions au moins sont à recommander au disque: celle d'Yvonne Loriod, épouse de Messiaen et dédicataire de l'oeuvre, chez Erato. Et celle de Michel Béroff, grand virtuose et très bon connaisseur de l'oeuvre de Messiaen. Mentionnons également celle de Roger Muraro, élève de Messiaen, qui a enregistré chez Accord une intégrale en 7 disques de l'oeuvre pour piano.</p>
<ul>
<li><strong>Chostakovich: Vingt-quatre préludes et fugues opus 87, pour piano (1950-1951)</strong> Ce cycle est très proche du clavier bien tempéré dans la forme et dans l'esprit (24 préludes et fugues sur tous les tons majeurs et mineurs). Seul un immense compositeur comme Chostakovich pouvait relever un tel défi, et le réaliser avec autant de rigueur dans la forme et de renouvellement dans l'inspiration.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/shostakovich nikolaeva.jpg" alt="Shostakovich par Tatiana Nikolaeva" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Au disque, la version incoutournable est celle de Tatiana Nikolaeva (chez Melodiya, maintes fois ré-éditée), une pianiste et compositrice qui a créé l'oeuvre en 1952, et qui a également une spécialiste de Bach puisqu'elle a enregistré une excellente version du Clavier bien tempéré. Une bonne demi-douzaine de pianistes ont enregistré ce cycle dont certains très connus comme Vladimir Ashkenazy, Konstantin Scherbakov ou Keith Jarrett. On trouve même chez EMI un disque avec certains préludes et fugues joués par Chostakovich lui-même.</p>Disque: Lachrymae, par Kim Kashkashianurn:md5:74a17082b57bc0867b88d93cfe1fbd602007-08-15T10:40:00+00:002017-05-04T09:30:43+00:00Patrick LoiseleurDisquesaltodisqueKim KashkashianPaul Hindemithpiano<p>Comme l'écrivait Richard Millet, fin mélomane, dans son roman <em>La Voix d'Alto</em>, l'alto est par excellence l'instrument du deuil, celui qui fait parler les morts, et qui arrache des larmes aux vivants. Kim Kashkashian, une des stars mondiales de l'alto, la seule à ma connaissance qui ait enregistré l'intégrale de l'oeuvre pour alto (sonates pour alto seul, sonates pour alto et piano) d'Hindemith nous propose ici trois pièces du XXième siècle ayant en commun le thème du deuil.</p> <p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/lachrymae kim kashkashian.jpg" alt="Lachrymae, Kim Kashkashian" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<ul>
<li><strong>Trauermusik</strong> de Paul Hindemith est une oeuvre de circonstance, pour alto et orchestre à cordes, écrite à Londres en janvier 1936 immédiatement après la mort du roi Georges V. Exécutée par le compositeur à l'alto lors d'un concert d'hommage retransmis par la BBC, elle est peut-être l'une des pièces d'orchestre les plus connues d'Hindemith, avec le concerto <em>Der Schwanendreher</em> et la suite d'orchestre <em>Matis der Mahler</em>. Elle se termine par une citation d'un choral luthérien <q>Von deiner Thron tret ich hiermit</q> (je me tiens devant Ton Trône), dans la plus pure tradition allemande dont Hindemith s'est toujours voulu l'héritier, même après avoir été chassé par les nazis en 1933.</li>
<li><strong>Lachrymae</strong> de Benjamin Britten est l'orchestration d'une oeuvre de 1950 pour alto et piano. Il s'agit d'une série de variations sur un thème de John Dowland, compositeur irlandais du XIVè siècle (autre manière d'honorer la tradition !). Une oeuvre surtout faite de silences et de soupirs désolés (certaines variations toutefois sont plus animées, sans déparer l'ambiance sombre de l'ensemble).</li>
<li>enfin, le <strong>Concerto pour alto et orchestre de chambre</strong> (1983) de Krysztof Penderecki se déroule lui aussi dans une ambiance funèbre et parfois violente, comme la majeure partie de l'oeuvre du compositeur polonais, surtout connu pour sa musique religieuse (Requiem polonais, Passion selon St Luc, Miserere, etc). Comme les autres pièces proposées dans cet album, il est moderne mais pas révolutionnaire, privilégiant la simplicité et l'expressivité.</li>
</ul>
<p>J'aime beaucoup l'alto de Kim Kashkashian pour son caractère âpre et rocailleux, qui dans le grave tend vers le timbre du violoncelle, à l'opposé de Yuri Bashmet par exemple qui préfère des sonorités plus transparentes. Quant à l'orchestre de chambre de Stuttgart, dirigé par Dennis Russel Davies, il remplit fidèlement sa mission qui consiste à soutenir, à entourer discrètement la soliste, et non à s'opposer à elle. On est très loin en effet de l'esthétique du concerto romantique pour piano (ou violon) et grand orchestre ! Il s'agit ici de dire des choses intimes et secrètes. Et lorsque le concerto de Penderecki prend fin, sur une note suspendue <em>pianissimo</em> dans l'aigu de l'alto, l'auditeur est renvoyé à son propre silence.</p>
<p>Si vous résistez à l'envie de vous tirer une balle après avoir écouté ce bel album aux couleurs très sombres, il vous donnera certainement envie de mieux connaître ces trois maîtres (Hindemith, Britten, Penderecki). C'est une sorte de porte d'entrée pour la musique du XXè siècle dans ce qu'elle offre de meilleur.</p>