Le journal de papageno - Mot-clé - Valeri GerguievLe Journal de Papageno est un blog francophone consacré à la musique classique et contemporaine.2023-08-18T08:55:10+02:00Patrick Loiseleururn:md5:e3d6f6e2ebef7c45d0c5e125b87d9f0aDotclearValeri Gerguiev en concert à Tskhinvaliurn:md5:82c73cf8992e1a030210d270895ada5e2008-08-22T12:38:00+00:002017-05-14T09:58:29+00:00Patrick LoiseleurConcertsconcertorchestrePiotr TchaïkovskipolitiqueValeri Gerguiev<p>Lu dans <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/08/22/georgie-quand-les-ossetes-s-imaginent-independants_1086513_3214.html#ens_id=1036786" hreflang="fr">Le Monde</a> ou encore (en anglais) dans le <a href="http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/europe/article4579829.ece" hreflang="en">Times</a> ou le <a href="http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/georgia/2598068/LSO-conductor-Valery-Gergiev-leads-pro-Russia-concert-in-Ossetia.html" hreflang="en">Telegraph</a>: un concert très remarqué de Valeri Gerguiev, chef russe d'origine ossète, actuellement directeur du London Symphony Orchestra, retransmis à la télévision. Au programme: musique russe bien sûr, avec Tchaïkovski (symphonie numéro 6 <q>Pathétique</q>) et Chostakovitch (symphonie numéro 7 <q>Leningrad</q>).</p> <p>Si l'archet du violoniste ou la baguette d'un chef n'ont jamais tué qui que ce soit, la musique, par sa capacité à rassembler un public, à communiquer des émotions d'une manière immédiate et puissante, à véhiculer une culture et parfois des symboles, est un instrument de propagande politique idéal. Et lorsque le concert est retransmis à la télévision, les images plus encore que la musique véhiculent un message, en l'occurence l'image de bâtiments officiels endommagés par les bombardements géorgiens. Songeons à la force des symboles, comme celui de Msistlav Rostropovitch, apatride, banni d'URSS, jouant en 1991 du violoncelle devant le mur de Berlin qui venait de tomber.</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/kamantcha.jpg" alt="Kamantcha" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />
Alors que des chefs comme Barenboïm, avec un courage et une ténacité admirables, ont fait de la paix et l'entente entre les peuples leur combat, Gerguiev prend résolument parti dans ce conflit pour l'Ossétie, sa patrie. Je ne saurais ni critiquer ni approuver ce choix, tout en constatant que la version qu'on nous sert au 13 heures de TF1, présentant les Géorgiens comme victimes de l'ogre russe, est sans doute trop simplette, et que sauf erreur de ma part c'est la Géorgie qui a déclenché le conflit. Fort heureusement le chiffre de 2000 victimes annoncé par le chef russe semble exagéré, comme c'est souvent le cas en période de conflit: les estimations dont on dispose seraient entre 100 et 200 côté ossète, et autant du côté géorgien, à prendre avec les précautions d'usage.</p>
<p>L'évolution de la situation sur le terrain est encore tout à fait incertaine au moment où j'écris ces lignes, et l'évolution politique est plus incertaine encore, mais on ne peut que souhaiter que le chant discret du Kamantché (sorte de vielle à trois ou quatre cordes qu'on trouve dans tous le Caucase) remplace le son du canon, et que la musique reprenne tous ses droits, non comme simple support d'une cause politique, mais comme ce qu'elle a toujours été: un art pacifique entre tous, d'une portée universelle.</p>