Le journal de papageno - Mot-clé - chant lyriqueLe Journal de Papageno est un blog francophone consacré à la musique classique et contemporaine.2023-08-18T08:55:10+02:00Patrick Loiseleururn:md5:e3d6f6e2ebef7c45d0c5e125b87d9f0aDotclearPapageno et Tindarella: histoire d'un opéraurn:md5:c32b22929fb80c12894f068ee50bd44d2023-08-18T09:59:00+02:002023-08-18T09:55:10+02:00Patrick LoiseleurOpéraAlejandro GaboraltoAurélie Ligerotchant lyriqueclarinettecréationL Oiseleur des LongchampsMathilde RossignolopéraOrlando BassPapageno et Tindarellapianosmartphonevidéoviolon<p>Certains ont écrit un livre pendant la pandémie de Covid-19: j'ai écrit mon premier opéra, <strong>Papageno et Tindarella</strong>. (Pour l'anecdote, j'ai aussi écrit <a href="https://www.editions-hatier.fr/livre/les-violences-sexuelles-prevenir-detecter-accompagner-9782401087217" hreflang="fr" title="Les violences sexuelles : Prévenir. Détecter. Accompagner">un livre sur la prévention des violences sexuelles</a> publié par Hatier, mais c'est une autre histoire !)</p>
<p>Avec mon complice de toujours, le baryton L'Oiseleur des Longchamps, avec le soutien de l'association ArtemOise, <a href="https://fr.ulule.com/papageno-et-tindarella/" hreflang="fr">le soutien de nos généreuses donatrices</a>, et avec une douzaine d'artistes qui sont aussi mes amis, nous avons récemment tourné en vidéo de larges extraits de cet opéra (6 des 20 numéros). Les vidéos sont en cours de montage, mais vous pouvez d'ores et déjà, chères lectrices, regarder les premières images dans cette bande-annonce:</p>
<p> </p>
<p><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/EciyyUKZvEY?si=cQ0XxicO6GwepaNW" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>
<p>Nous espérons pouvoir porter ce spectacle sur scène dès l'été 2024, des discussions sont en cours avec plusieurs festivals. </p>
<p>En complément je vous propose le texte que j'ai rédigé pour le programme:</p> <h2 style="text-indent:0cm; text-align:justify; margin-top:3px"><img alt="" class="media media-center" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/theatre/Papageno_et_Tindarella_20.jpg" /></h2>
<h2 style="text-indent:0cm; text-align:justify; margin-top:3px">Histoire d’un opéra</h2>
<p>Vous venez d’entendre l’histoire de Papageno et Tindarella, laissez-moi vous en conter une autre : celle de la fabrication de cet opéra de chambre. Le <em>« making of »</em> si vous préférez.</p>
<p>La toute première chanson de cet opéra fut écrite à l’intention de la femme qui a inspiré le personnage de Tindarella (laquelle emprunte bien évidemment des traits de caractère à plusieurs personnes réelles ou fictive, si bien qu’il serait parfaitement futile de chercher une quelconque fidélité ou un message caché). Cette chanson c’est : <em>« Elle ne veut pas de moi »</em>.</p>
<p>Un peu plus tard, envisageant sérieusement de m’engager avec cette personne, j’ai eu l’idée d’une petite cantate à deux voix (baryton et soprano) et trois instruments (alto, clarinette, piano, une combinaison très riche que j’affectionne particulièrement). Cette cantate de chambre devait résumer avec légèreté et entrain les péripéties d’une rencontre amoureuse semblable à toutes les autres, c’est à dire banale autant que sublime, ridicule autant que touchante, grandiose autant que mesquine, comique autant que dramatique.</p>
<p>Mon projet était de faire jouer cette cantate le jour d’un hypothétique mariage, ce qui aurait eu, avouez-le, un peu plus de cachet que les traditionnels diaporamas avec photos des mariés en train de mettre les doigts dans leur nez, ou bien de tomber du toboggan à 4 ans.</p>
<p>Hélas ! Le mariage n’eut point lieu. Ce projet de cantate inachevée passa quelque temps dans le tiroir, mais il n’était pas enterré pour autant. Durant l’été suivant, j’eus l’idée de l’enrichir avec des scènes de ménage bien sûr, précédant la rupture, mais aussi avec des anecdotes glanées ici et là, vécues ou entendues, ayant en commun le thème de la rencontre amoureuse, et la façon dont la technologie modifie nos comportements et nos attentes. </p>
<p>Au fur et à mesure que l’œuvre prenait forme, les éléments autobiographiques se sont estompés au profit de la cohérence globale de la fiction et des exigences du théâtre musical. <strong>Papageno et Tindarella</strong> étaient nés, et ils commençaient déjà une existence autonome, détachée de celle de leur créateur. C’est devenu encore plus vrai lorsque mes amis chanteurs, instrumentistes, metteuse en scène ont apporté leur propre contribution créative, et leur enthousiasme m’a fait comprendre que j’avais visé juste et que Papageno et Tindarella racontent u<em>ne histoire qui nous concerne toutes et tous.</em><br />
</p>
<p><img alt="" class="media media-center" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/theatre/Papageno_et_Tindarella_21.jpg" /></p>
<p>Les sociologues, philosophes et anthropologues ont écrit des choses fort savantes sur la <em>« dérégulation du marché matrimonial »</em> et ses conséquences (citons Eva Illouz : <em>« Pourquoi l’amour fait mal »</em> par exemple). Sans être aussi structuré intellectuellement, et sans défendre aucune thèse en particulier, cet opéra aborde des questions très actuelles comme la douloureuse contradiction entre les stéréotypes romantiques qui nous font encore rêver sur l’Amour avec un grand A, et nos comportements de consommateurs compulsifs, pusillanimes, impatients et exigeants.</p>
<p>L’un des acteurs principaux de ce drame contemporain est le smartphone, objet fascinant, concentré de prouesses technologiques, qui nous rend autant de services qu’il nous inflige de sévices. J’ai inséré des <em>« sonneries »</em> de téléphones qui viennent sans cesse interrompre ou perturber les chansons, comme un rappel de la présence de ces petites machines qui sont programmées pour nous déranger sans cesse. Je suis allé jusqu’à demander à un chanteur de personnifier un smartphone (poétiquement baptisé « Galaxo SXRB8+ ») dans deux numéros. La présence du smartphone Galaxo sur scène rend visible l’importance démesurée que ces petites machines ont pris dans notre vie intime et quotidienne.</p>
<p><br />
<img alt="" class="media media-center" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/theatre/Papageno_et_Tindarella_24.jpg" /></p>
<p>Ainsi le sous-titre de cet opéra pourrait être <em>« L’amour au pays des smartphones »</em> voire <em>« L’amour des smartphones »</em>. Si nous passions autant de temps à faire des câlins et dire de douces paroles aux personnes que l’on aime qu’à tripoter ces petites machines hautement addictives et à perdre du temps sur les <em>« réseaux asociaux »</em>, le monde irait bien mieux.</p>
<p>D’autres sujets actuels comme la cause animale ou les violences dites <em>« éducatives ordinaires »</em> sont abordées, en essayant d’éviter tout biais moralisateur. Ainsi on peut se moquer des positions animalistes de Papageno autant qu’on peut les approuver. Et même lorsqu’on les approuve, l’autodérision ne saurait faire du mal. Mes ami(e)s abolitionnistes pourront sourire je l’espère en écoutant la chanson <em>« Corrida basta ! »</em> dont le caractère martial est volontairement exagéré et caricatural, dans les paroles comme dans la musique. Cet opéra aborde des sujets dramatiques et actuels, en gardant toujours une certaine légèreté de ton.</p>
<p>La musique de cet opéra reflète les contradictions de ses personnages : elle est tiraillée sans cesse entre tradition et modernité. Entre douceur et violence. Entre romantisme et machinisme. Entre flirt et brutalité. On y trouve des pastiches et quelques citations, et bien sûr de nombreuses sonneries de téléphone portables passées à la moulinette. On y trouve aussi je l’espère quelques moments de grâce qui auront l’heur de séduire et d’émouvoir les musiciens comme le public.<br />
</p>
<p><img alt="" class="media media-center" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/theatre/Papageno_et_Tindarella_23.jpg" /></p>
<p>Je remercie de tout cœur les personnes qui m’ont inspiré dans la rédaction de cette histoire, à commencer par ma fille aînée qui m’a proposé le mot-valise <em>« Tindarella »</em> (jeux de mots entre « Tinder » et « Cindarella » c’est à dire Cendrillon). Je remercie en particulier toutes les personnes que j’ai pu fréquenter tant soit peu via les sites de rencontres, et qui m’ont toutes apporté quelque chose, d’une façon ou d’une autre. N’étant pas resté en contact avec certaines de ces personnes, je ne pourrai jamais leur témoigner ma gratitude directement. C’est le cas de l’autrice du merveilleux texto : <em>« Tu ne vas pas faire chier s’il y a des lardons sur la pizza »</em> à qui j’envoie toutes mes amitiés de loin !<br />
<br />
Cependant, je n’ai pas cherché à dresser le portrait de personnes réelles. Les personnages de fiction que j’ai élaborés selon ma propre fantaisie avec des éléments autobiographiques et des éléments purement inventés n’ont pas d’autre but que divertir le public sans causer de tort à qui que ce soit. Il n’y a aucun règlement de comptes dans cette œuvre, si ce n’est avec moi-même à travers ce personnage de Papageno qui peut susciter la moquerie autant que la sympathie. Du reste, nul besoin pour l’auditrice de savoir démêler la part de vécu, la part d’exagération et la part d’imagination pure dans cette histoire : si elle la trouve amusante, inspirante ou émouvante, cela suffit.</p>
<p>Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui m’ont encouragé et soutenu durant ce travail de longue haleine. L’écriture seule m’a demandé six mois de travail à plein temps. Quant à la production de l’opéra (choisir des musiciens et chanteurs, un metteur en scène, trouver des financements, des lieux de concerts, organiser les répétitions, faire venir le public) c’est encore une autre aventure, la plus belle de toutes : celle de la musique vivante, et je tiens à exprimer ma gratitude à mes camarades musiciens qui se lancent dans l’aventure de la musique vivante, et contribuent à la création au moins autant que l’auteur, ainsi qu’à toutes les personnes qui ne sont pas sur scène mais fournissent un travail essentiel.</p>
<p>Merci à toutes et à tous pour votre soutien à la création musicale et théâtrale, et à bientôt pour de nouvelles aventures !<br />
</p>
<p><img alt="" class="media media-center" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/theatre/Papageno_et_Tindarella_01.jpg" /></p>Antigone et les grenouillesurn:md5:966d68c16ef54043e713505bfe394cf52016-12-21T21:45:00+01:002016-12-28T22:45:10+01:00Patrick LoiseleurConcertsAndré Blochbarytonchant lyriqueL Oiseleur des Longchampsmusique françaisemélodie françaisepianosopranoténor<p>Pour terminer l’année en beauté, la compagnie de L’Oiseleur nous proposait deux œuvres lyriques d’André Bloch : la cantate <em>Antigone</em> et le conte lyrique <em>Brocéliande</em>.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/broceliande_2.jpg"><img alt="broceliande_2.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.broceliande_2_m.jpg" /></a>
<figcaption>La compagnie de L'Oiseleur toute en beautés ce soir-là</figcaption>
</figure>
<p> </p> <p>André Bloch est musicien français qui obtint le <a href="http://www.musimem.com/prix-rome-1890-1899.htm" hreflang="fr" title="Prix de Rome">Prix de Rome en 1893</a>, fut l’élève de Massenet et plus tard le professeur de Jehan Alain. La cantate <em>Antigone</em> est celle du prix de Rome précisément. Œuvre d’un jeune homme de 20 ans, elle est fort influencée par Verdi et Wagner : un ténor et un baryton héroïques, à grands renforts de fortissimos dramatiques et d’aigus fracassants, se disputent le sort de la belle Antigone (chantée avec beaucoup de grâce par la soprano Marion Gomar), coupable d’avoir apporté une sépulture décente à son frère en bravant l’interdiction du roi. L’un veut la condamner, l’autre veut la sauver, ou bien à défaut d’y parvenir, mourir avec elle. Ces élans emphatiques et furieusement post-romantiques me touchent assez peu, et je leur préfère de loin les passages plus calmes où les harmonies sont magnifiques, des couleurs franckistes qui annoncent Fauré et Ravel. A défaut d’être particulièrement original, cette cantate est de bonne facture, respectueuse des voix bien qu’elle exige beaucoup d’aigus et de puissance. Et comme Mary Olivon fait des miracles en matière de timbres et de couleurs avec seulement dix doigts et un piano, je me surprends à imaginer un orchestre, des violons, des cors, des harpes et des percussions.Après cette mise en bouche, nous écoutons un conte musical écrit par un certain Ferdinand Gregh, contemporain d’André Bloch (1873-1961) et membre de l’Académie française, s’il vous plaît. L’action se situe dans une forêt mythique qui est laissée à l’imagination du spectateur, comme l’indique la récitante:</p>
<p style="margin-left:35.25pt;"><em>La scène est dans Brocéliande, immense empire<br />
Où non loin de Perrault on voit errer Shakespeare</em></p>
<p>Nous assistons au dialogue charmant de 4 grenouilles (Caroline Montier, Véronique Housseau, Mariamielle Lagamat, Mathilde Rossignol) et d’un crapaud au cœur tendre (le ténor Georges Wanis) qui rêve au grand amour malgré son physique disgracieux. Et puis ce sont des fées (les mêmes plus Erminie Blondel) qui caquètent en quintette avant de se cacher. Arrive un ambassadeur (le baryton L’Oiseleur des Longchamps) qui est spécialement mandaté par <em>« le roi Charles-Jean-Paul XXII, Prince du Vague-Empire, duc des Pays-Bleus, Marquis de ça-et-là, comte d’Ailleurs »</em>. Suit un dialogue charmant avec les fées qui se montrent bien peu farouches et acceptent de bon cœur de marrainer la fille du Roi. <em>« Quel bonheur pour mon maître, et quel succès pour moi ! »</em> se réjouit L’Oiseleur en ambassade.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/broceliande_loiseleur_des_longchamps.jpg"><img alt="broceliande_loiseleur_des_longchamps.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.broceliande_loiseleur_des_longchamps_m.jpg" /></a>
<figcaption>L'Oiseleur des Longchamps, ambassadeur</figcaption>
</figure>
<p>Hélas, la fée Carabosse (retour de l'excellente Marion Gomar) qui cachait son vilain nez et son mauvais caractère, apparaît. Elle joue à nous faire peur, aidée par la musique qui se fait plus dissonante et sauvage. Carabosse promet de venger l’outrage sans pareil qui lui est fait ; cependant, si elle veut punir le Roi qui ne l’a pas conviée au baptême, elle n’a pas assez de méchanté pour s'en prendre sérieusement à l’enfant ; ainsi la belle princesse, parée de toutes les vertus par les fées, ne mourra pas : elle dormira seulement pour cent ans. Marion Gomar donne beaucoup de présence à ce personnage qui s’amuse à nous faire peur, mais pas trop. La tessiture n’est pas facile, car il faut de la puissance dans les graves tout en montant assez haut dans l’aigu.</p>
<p>Pour la dernière scène, retour des grenouilles et du crapaud (lequel a été injustement oublié par l’auteur et ne s’est pas transformé en Prince), qui chantent le lever du Soleil qui vient réveiller la forêt comme le Prince charmant réveille la Belle endormie.<br />
</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/broceliande_3_marion_gomar.jpg"><img alt="broceliande_3_marion_gomar.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.broceliande_3_marion_gomar_m.jpg" /></a>
<figcaption>Marion Gomar, en fée Carabosse</figcaption>
</figure>
<p>Écrite en 1925, cette aimable fable chantée joue sur les clichés tant dramatiques que musicaux ; elle a un petit air de déjà-entendu qui la rend facile d’accès et agréable. On sent aussi qu’on a affaire à un musicien qui a du métier et connaît les voix autant que les instruments. Bien sûr, lorsqu’on pense qu’à la même période Schoenberg, Hindemith, Strawinski et Bartok étaient en train de faire péter la baraque et d’inventer le XXè siècle musical en dynamitant la tonalité et la mélodie, on comprend qu’André Bloch n’ait pas trouvé une grande place dans les histoires de la musique. Cela étant posé, ce conte musical charmant et bien troussé trouverait facilement sa place dans le répertoire pas si étendu du théâtre musical à destination du jeune public, et on le reverrait bien volontiers avec la même troupe, un brin de mise en scène, décors et costumes. Pour terminer, il faut saluer avant tout l’énergie et l’enthousiasme de L’Oiseleur des Longchamps et de sa compagnie pour dénicher des œuvres rares et méconnues, réunir une troupe pour les monter en version de concert, et puis faire circuler le spectacle ainsi ressuscité ici et là. Les projets nouveaux foisonnent : le « songe d’une nuit d’été » d’Ambroise Thomas, le « Stabat Mater » de Clémence de Grandval, un concert « Saint Valentin » pour le 14 février… que de belles découvertes en perspective !</p>Claudine à l'Institut Culturel Roumainurn:md5:8e14327e3294456f4d3c7eb605c52e6d2016-10-01T16:59:00+02:002016-10-01T18:56:27+02:00Patrick LoiseleurOpérabarytonchant choralchant lyriqueL Oiseleur des Longchampsmusique françaiseopérettepianosoprano<p>La compagnie de L'Oiseleur et l'institut culturel roumain vous invitent à re-découvrir "Claudine", une opérette de <strong>Rodolphe Berger</strong> écrite en 1910 sur un texte de <strong>Colette</strong> et <strong>Willy</strong>. Cela se passe les <strong>4 et 5 octobre</strong> prochains à l'Institut Culturel Roumain, au 123 rue Saint Dominique à Paris. Cette opérette est tirée du célèbre <a href="http://www.livredepoche.com/claudine-lecole-colette-willy-9782253010487">"Claudine à l'école", un roman de Colette</a> qui fit scandale à sa parution 1900, dont l'héroïne est une adolescente malicieuse, pleine d'humour et de vitalité. L'établissement où elle prépare le brevet des collège devient une sorte de théâtre dont elle est spectatrice autant qu'actrice.</p> <figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/opera/claudine_colette_roland_berger.jpg"><img alt="claudine_colette_roland_berger.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/opera/.claudine_colette_roland_berger_m.jpg" /></a>
<figcaption>Clémentine Decouture est <em>Claudine</em> (photo L'Oiseleur des Longchamps)</figcaption>
</figure>
<p>La distribution est splendide, avec des artistes que nos lectrices connaissent peut-être déjà:</p>
<ul>
<li>Claudine : <strong>Clémentine Decouture</strong></li>
<li>Luce : <strong>Sabine Revault d'Allonnes</strong></li>
<li>Mélie : <strong>Marie Kalinine</strong></li>
<li>la Négresse : <strong>Mariamielle Lamagat</strong></li>
<li>Mr Maria : <strong>Daniele Nutarelli </strong>(le 4) <strong>Antonel Boldan</strong> (le 5)</li>
<li>un serveur, un savant : <strong>Vlad Crosman</strong></li>
<li>Renaud : <strong>l'Oiseleur des Longchamps</strong></li>
<li>ensemble vocal<strong> les Essenti'Elles</strong></li>
<li>récitante :<strong> Delphine André</strong></li>
<li>chef de chant et pianiste : <strong>Franck Villard</strong></li>
</ul>
<p>Que dire de plus... ah si ! La réservation est obligatoire par email (institut@institut-roumain.<wbr />org) ou par téléphone (01 47 05 15 31).</p>Essentiellement romantiquesurn:md5:fd70af88bdc7b79c4c354fdc42207de42016-04-25T12:30:00+02:002016-04-30T18:45:46+02:00Patrick LoiseleurConcertschant lyriquechoeurmusique allemandepianorécitalsopranothéâtre<p>Ce fut un très bon moment que nous avons passé le 17 avril dernier au théâtre du Ranelagh. <strong>Sabine Revault d'Allones </strong>et son ensemble vocal <strong>Les Essenti'Elles</strong> présentaient un programme autour du romantisme allemand qui constitue le coeur de leur répertoire: Schubert, Schumann, Brahms, Bruch et . Dans des robes de couleurs vives, comme autant de fleurs de printemps, ces douze artistes nous ont enchanté les oreilles. Un choeur dont chaque voix est celle d'une chanteuse lyrique capable de tenir un rôle soliste, n'est-ce pas le rêve de tout compositeur ? C'est le charme féminin cultivé et magnifié par le travail le plus rigoureux.</p> <figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/ranelagh_17_avril.jpg"><img alt="ranelagh_17_avril.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.ranelagh_17_avril_m.jpg" /></a>
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p>En <em>guest star</em>, <strong>Francis Huster</strong> nous récita plusieurs textes classiques comme la mort du loup de Vigny, ou la célèbre tirade d'Hamlet. Quelle belle voix d'acteur tout de même, me fit remarquer ma charmante voisine, qui lui trouve un timbre, une intonation qui lui sont particuliers et l'identifient tout de suite.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/Essentielles_2016-04-17.jpg"><img alt="Essentielles_2016-04-17.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.Essentielles_2016-04-17_m.jpg" /></a>
<figcaption>Les Essentielles et Francis Huster à droite</figcaption>
</figure>
<p> </p>
<p>Pour terminer sur une note plus légère tout en restant dans le ton du programme, nous eûmes droit, en bis, au <em><a href="http://www.paroles.net/francis-blanche/paroles-le-complexe-de-la-truite" hreflang="fr">Complexe de la Truite</a></em> de Francis Blanche. Succès garanti !</p>Roselyne Martel à Paris le 26 avril et Angoulême le 28 avrilurn:md5:a69415ee5539a50a7471b37f8d9bb5342016-04-16T19:17:00+02:002016-04-16T18:18:37+02:00Patrick LoiseleurConcertschant lyriquecréationmusique françaisemélodie françaiseNicolas Bacripianosoprano<p>Oyez, oyez ! La soprano <strong>Roselyne Martel-Bonnal </strong>me signale qu'elle assurera la création du cycle "Mon coeur qui s'oublie" de <strong>David Maw</strong> à Paris le mardi 26 avril<strong> </strong>(c'est à 18h à l'auditorium du Conservatoire à Rayonnement de Régional de Paris, rue de Madrid dans le cadre de la série <em>Cantus Formus</em> proposée par Nicolas Bacri). Et le jeudi 28 avril elle sera à Angoulême, accompagnée par la pianiste <strong>Stéphanie Humeau</strong>, pour une soiré lyrique (Mozart, Puccini, Verdi, Offenbach) au Moulin du Logis (189 rue de la Tourgarnier à Angoulême).</p>
<p> </p> <figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/affiches/recital_roselyne_bonnal.jpg"><img alt="recital_roselyne_bonnal.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/affiches/.recital_roselyne_bonnal_m.jpg" /></a>
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p>Voici le détail du programme du concert <em>Cantus Formus </em>du mardi 26 avril:</p>
<ul>
<li>Gerard SCHURMANN - <em>Sonatine</em> pour flûte et piano (Patricia NAGLE, Aya OKUYAMA)</li>
<li>Michel LYSIGHT - <em>Hikari</em> pour flûte et Piano (Patricia NAGLE, Eliane REYES)</li>
<li>Marcelle de MANZIARLY - <em>Sonate</em> pour deux pianos (Ariane JACOB, François HENRY)</li>
<li>Maxence GRIMBERT-BARRÉ - <em>Quatre miniatures</em></li>
<li>David MAW - "Mon coeur qui s'oublie"</li>
<li>Gerald FINZI - "To Joy" (Roselyne MARTEL BONNAL, David MAW)</li>
</ul>
<p> </p>
<p> </p>Oiseaux en chantant, le 15 avril par la compagnie de L'Oiseleururn:md5:42a18b1deed7d5426cea0fb5286567482016-04-06T12:15:00+02:002016-04-06T11:16:04+02:00Patrick LoiseleurConcertsbarytonchant lyriqueL Oiseleur des Longchampsmusique françaisemélodieoiseaupianorécitalsopranoténor<p>La Compagnie de L'Oiseleur vous convie à un nouveau récital <em>Oiseaux en Chantants</em>, avec<strong> Alexander Swan</strong>, ténor, <strong>Mathilde Rossignol,</strong> soprano, <strong>L'Oiseleur des Longchamps</strong>, baryton (qu'on ne présente plus à nos lectrices) et <strong>Laurianne Corneille</strong> au piano. Les noms de famille des interprètes semblaient les prédestiner à proposer ce concert entièrement consacré aux oiseaux mis en musique : colibri, pie, canard, coq, poule, aigle, albatros, alouette, colombe, coucou, ramier, cygne, corbeau, hirondelle, héron, rossignol, faucon etc ... un récital enchanteur à ne pas manquer ! C'est le vendredi 15 avril prochain à Paris, au Temple du Luxembourg.</p>
<p> </p> <p>Côté compositeurs, on recense Beydts, Bizet, Brahms, Britten, Canteloube, Chabrier, Chausson, Daquin, Durey, De Falla, Gounod, Greif, Grieg, Hahn, Holmes, Massenet, Mendelssohn, de Polignac, Rameau, Ravel, Rosenthal, Rubinstein, Satie, Schubert, Schumann et Yradier. Fidèle à ses habitudes, la compagnie de L'Oiseleur marie les classiques avec des raretés et des oeuvres contemporaines. De quoi enchanter toutes les oreilles, celles des néophytes comme celles des mélomanes confirmés et curieux.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/Oiseaux_en_chantant_Daniel_Maclise-1806-1870.jpg"><img alt="Oiseaux_en_chantant_Daniel_Maclise-1806-1870.jpg" class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.Oiseaux_en_chantant_Daniel_Maclise-1806-1870_m.jpg" /></a>
<figcaption>illustration: Daniel Maclise (1806-1870)</figcaption>
</figure>Amour et botanique par la Compagnie de L'Oiseleur.urn:md5:16036ecee39b2c08a85bafef6405d31f2016-01-23T09:15:00+01:002016-01-23T09:15:00+01:00Patrick LoiseleurConcertsbarytonchant lyriquecompositricesconcertguitareL Oiseleur des Longchampsmusique françaisemusique romantiquemélodiepianorécitalsoprano<p>Un peu de douceur et de tendresse, n'est-ce pas ce dont nous avons tous besoin en ces temps politiquement troubles et économiquement difficiles ? Et c'est exactement ce que nous propose la <a href="https://www.facebook.com/La-Compagnie-de-lOiseleur-323962454461577/" hreflang="fr">Compagnie de L'Oiseleur</a> le 16 février prochain au Temple du Luxembourg (58 rue Madame à Paris) avec un nouveau programme "Amour et Botanique". Deux voix, celles de Caroline Montier (soprano) et <a href="http://compagnieloiseleur.wix.com/loiseleurbaryton">l'Oiseleur des Longchamps</a> (baryton), une guitare (Clotilde Bernard) et un piano (Stéphanie Humeau) pour un programme aussi éclectique que bien composé. Avec des classiques, des raretés et des chansons populaires (<meta http-equiv="content-type" content="text/html; charset=utf-8" />Barbara, Berlioz, Caldara, Chaminade, Frescobaldi, Holmès, Kosma, de La Presle, de Polignac, Saint-Saens, Schubert, Spohr). <meta http-equiv="content-type" content="text/html; charset=utf-8" /></p><p> </p> <figure style="margin: 0 auto; display: block;"><a class="media-link" href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/TRACT_AMOUR___BOTANIQUE_4.jpg"><img class="media" src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.TRACT_AMOUR___BOTANIQUE_4_m.jpg" alt="TRACT_AMOUR___BOTANIQUE_4.jpg" /></a><figcaption>TRACT_AMOUR___BOTANIQUE_4.jpg, janv. 2016</figcaption></figure><p>Ce programme vient commémorer le bicentenaire de la monumentale <em>Flora Gallica</em> en 7 volumes de Jean-Louis Auguste L'Oiseleur des Longchamps (1774-1849), botaniste et ancêtre du chanteur du même nom. Peut-être aurons-nous le plaisir de nous y retrouver ?</p>Joyeux Noël avec les Essenti'Ellesurn:md5:878f8e22f000d918e59f48edaa34af2b2015-12-27T22:39:00+01:002016-02-07T14:43:34+01:00Patrick LoiseleurCompositionschant lyriquechoeurcompositionmusique religieuseNoëlPatrick Loiseleurreligionsopranovidéo<p>L'ensemble vocal féminin Les Essenti'Elles vous souhaite un joyeux Noël avec ce chant de Noël écrit spécialement pour l'occasion par l'auteur de ce journal:</p><p><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/WR9DPYdq0Wc?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p> <p>La fête de Noël n'a pas toujours été cette orgie de consommation qu'elle est devenue dans les pays riches, avec Saint Nicolas recyclé en Père Noël et réduit à la fonction de distribuer des cadeaux fabriqués en série (et en Chine le plus souvent). Avec également cette folie de la (mal)bouffe qui crée davantage de souffrance chez les animaux et de maux de ventre chez ceux qui les consomment que de joie véritable. Je ne vous apprendrai rien, chère lectrices, si je vous dis que cette fête païenne et consumériste n'a rien en commun avec la célébration de la Nativité.</p><p>Qu'est-ce donc que la fête de Noël ? Que signifie-t-elle surtout pour ceux et celles qui comme moi ne croient pas en la Résurrection ? C'est d'abord une invitation à s'émouvoir et à s'émerveiller de la naissance d'un enfant. C'est reconnaître la beauté et la puissance de la vie et de l'amour dans ce geste simple et fondamental: enfanter, donner la vie. C'est voir la grandeur de celui qui s'est fait petit parmi les petits, humble parmi les humbles. Né sur la paille d'une étable, salué par des bergers avant de l'être par des princes, ce Dieu fait homme nous a appris à prier debout comme des hommes libres, les mains tournés vers le Ciel, à appeler Dieu Notre Père, à regarder tous nos semblables humains comme des frères. "Aimez-vous les uns les autres", voilà un message simple dont on ne saurait minimiser l'importance. Et dont l'actualité ne fait que nous rappeler l'urgence, jour après jour. Oublions les guirlandes, la crèche, les cadeaux dans du papier doré, le sapin, le Père Noël, la bûche glacée et tous les autres accessoires: l'esprit de Noël est celui de la simplicité, du dépouillement, et du partage.</p><p>C'est pourquoi j'ai le bonheur de souhaiter du fond du coeur à chaque personne qui lira ce billet un joyeux Noël. Je vous souhaite de trouver au fond de votre coeur cette joie émerveillée, cette gratitude, cet amour enfantin et profond. Et de la partager sans compter avec tous vos proches.</p><p>Quant à la conclusion de ce billet spécial Noël, elle tient en deux mots: merci et bravo à Sabine Revault d'Allones et aux Essenti'Elles.</p>La Venise enchantée de L'Oiseleur des Longchampsurn:md5:a84fa306dd7c15605bc35c85e4533c442015-10-18T14:55:00+02:002015-10-21T09:24:48+02:00Patrick LoiseleurConcertsbarcarollebarytonchant lyriqueconcertharpemezzomélodie françaisepianorécitalsoprano<p>Si j'aime les récitals de La compagnie de L'Oiseleur, ce n'est pas uniquement pour les partenaires féminines dont il sait s'entourer et dont la grâce n'a d'égale que le talent. C'est aussi parce que je me sens toujours délicieusement idiot en regardant le programme et en voyant, à côté de noms de compositeurs familiers (Chopin, Massenet, Offenbach, ...) d'autres qui le sont beaucoup moins voire pas du tout (Augusta Holmès, Pierre de Bréville, Roland Manuel, Amédée de Beauplan...).</p>
<p>Mercredi dernier, ous avons pu entendre <em>Enchantante Venise</em>, un programme d'une étonnante diversité bien qu'il soit essentiellement constitué de Barcarolles glanées parmi les classiques aussi bien que les introuvables de la mélodie française.</p> <p>Entouré d'<strong>Aurélie Loilier</strong> (soprano), <strong>Xénia d'Ambrosio</strong> (contralto), <strong>Leo de Bono</strong> (piano) et <strong>Julien Marcou</strong> (harpe), L'Oiseleur des Longchamps nous a une fois de plus étonnés, charmés et transportés. Mon coup de coeur ce soir va à la barcarolle d'Augusta Holmès, bouleversante chanson de l'amour déçu dont Aurélie Loilier donne des accents théâtraux aussi bien qu'intimes:</p>
<p><em><span style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;">Je sais bien que mon amour</span><br style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;" />
<span style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;">N'est qu'une folie</span><br style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;" />
<span style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;">Que ton cerveau, m'oublie</span><br style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;" />
<span style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;">Que ton coeur est sourd.</span><br style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;" />
<span style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;">Mais je veux te dire encore</span><br style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;" />
<span style="font-family: Roboto, arial, sans-serif; line-height: 17px;">A quel point je t'aime !</span></em></p>
<p>Par chance on trouve en ligne <a href="https://youtu.be/lnZaktLSQ54">une captation d'un récital plus ancien</a> qui permet de se faire une idée de cette <em>barcarolle</em> bien que le son de l'enregistrement ne soit pas à la hauteur de l'interprétation.</p>
<p>Et mon deuxième coup de coeur va à la Venise marine de Pierre de Bréville, sur un texte d'<a href="http://www.e-venise.com/litterature/henri_de_regnier_venise.htm">Henri de Régnier</a>. Les couleurs mélancoliques et élégiaques de cette pièce conviennent parfaitement à la voix de baryton de L'Oiseleur des Longchamps.</p>
<p>La harpe qui remplace le piano pour certaines mélodies et travaille en duo dans d'autres est également un vrai plus: si nos lectrices savent combien <a class="ref-post" href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/09/28/Je-hais-le-piano">j'aime le piano</a>, elles savent aussi que j'ai une affection particulière pour cet instrument, pour qui j'ai déjà écrit plusieurs pièces, qui s'équilibre très naturellement avec la voix et crée un sentiment d'intimité, de proximité avec le public.</p>
<p>Un très beau programme que la très classique barcarolle des Contes d'Hoffman vient conclure avec l'effectif au complet (piano, harpe, et les trois chanteurs), pour notre grand bonheur.</p>
<p>Rendez-vous est pris pour le <strong>11 novembre</strong> prochain au Temple du Luxembourg, avec un nouveau programme consacré à quatre compositeurs pris dans la Grande Guerre: Reynaldo Hahn, Jacques de La Presle, Pierre Vellones et Ermend Bonnal. </p>Le Roi Arthus de Chausson bientôt à l'Opéra de Parisurn:md5:e1d1fe7f14d364ca7a7e4732005892922015-05-22T10:06:00+02:002015-05-22T09:17:28+02:00Patrick LoiseleurOpérachant lyriquecompositionErnest Chaussonmusique françaiseopéraorchestreParisRichard Wagner<p>Plus de cent ans après sa création à Bruxelles, l'unique opéra d'Ernest Chausson fait enfin son entrée à l'opéra de Paris. Il était temps ! Les Parisiens pourront enfin découvrir ce <em>Tristan</em> à la française, qui narre les amours contrariées (et adultérines) de Lancelot et Guenièvre. Je vous en dirai plus dans un prochain billet, car j'aurais le plaisir d'assister à cet évènement. En attendant je vous invite à écouter cette i<a href="http://www.operadeparis.fr/saison-2014-2015/opera/le-roi-arthus-chausson" hreflang="fr">nterview de Roberto Alagna</a> sur le site de l'Opéra de Paris qui nous dit que l'orchestre est un personnage à part entière, et que la voix n'est qu'une des composantes d'une riche texture.</p>
<p>Bien qu'il s'en défende, l'écriture de Chausson reste assez proche de Wagner, au moins sur le plan technique. La polyphonie (chaque voix se veut une ligne mélodique), le chromatisme avec des modulations incroyables et des changements de couleur magnifiques, le romantisme exacerbé, le développement d'un petit nombre de motifs simples, tout cela est assez wagnérien. Mais la musique de Chausson possède aussi par instants une grâce, une élégance, une légèreté fort peu germaniques, et elle semble annoncer l'impressionnisme.</p> <p>Relire la biographie d'Ernest Chausson pourra consoler plus d'un compositeur vivant: en effet il se plaignait déjà dans les années quatre-vingt (1880, s'entend) du conservatisme du public et des musiciens, et de l'extrême difficulté qu'il y avait à faire jouer sa musique lorsqu'on possède l'inconvénient majeur de ne pas être mort il y a 50 ans ou plus. Ça ne s'est pas amélioré depuis, c'est le moins qu'on puisse dire ! <em>Le Roi Arthus</em> est la parfaite illustration de ces difficultés, car Chausson qui a passé sept années à travaillé sur cet opéra est mort avant de l'avoir entendu.</p>
<p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/art/Dante_Gabriel_Rossetti_Arthur_s_Tomb_1855.jpg" title="Dante_Gabriel_Rossetti_Arthur_s_Tomb_1855.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/art/.Dante_Gabriel_Rossetti_Arthur_s_Tomb_1855_m.jpg" alt="Dante_Gabriel_Rossetti_Arthur_s_Tomb_1855.jpg" title="Dante_Gabriel_Rossetti_Arthur_s_Tomb_1855.jpg, mai 2015" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>À quoi sert-il de passer l'essentiel et le meilleur de son temps à écrire un opéra qu'on n'entendra même pas ? La réponse se trouve dans une lettre de Chausson que j'ai piquée dans l'excellente <a href="http://www.lalibrairie.com/tous-les-livres/ernest-chausson-gallois-j-9782213031996.html" hreflang="fr">biographie de Jean Gallois chez Fayard</a>:</p>
<blockquote><p><em>En dehors des grands hommes il y a les milliers de petites fourmis qui piochent ingragement et suent consciencieusement; ce qu'elles font n'a pas grande portée; cela ne change rien et pourtant elle ne peuvent faire autre chose. Pourquoi diable suis-je une de ces bêtes-là ? [...] Je vois clairement en m'observant tout ce que je tiens des autres et je conclus qu'il n'y a pas une parcelle, dans tout ce que je puisse faire, qui soit tout à fait à moi, rien qu'à moi. De là à se demander s'il ne vaudrait pas mieux ne rien faire, il n'y a qu'un pas. Mais c'est justement là que mon manque de logique apparaît [...] Je sais très bien que je puis arriver un jour ou l'autre à écrire une oeuvre musicale intéressante pour quelques esprits curieux, mais entre cela et une œuvre d'art véritable il y a un monde. Comment se fait-il donc que je ne puisse m'empêcher d'écrire ? Je l'ai essayé; je ne puis pas, il y a alors en moi comme une fonction organique qui ne s'accomplit pas; je deviens tout à fait insupportable. Ce qu'il y a de plus bizarre c'est que, malgré tout ce que je viens de dire sur la perception de l'œuvre d'art et le découragement où je suis de n'y pouvoir jamais parvenir, je travaille comme si, à ce moment, je pensais tout à fait différemment. Mais une fois l'entrain passé, je rage de voir combien ce que je fais est si loin de ce que je voudrais faire, de ce qu'il me semble que j'entends dans ma tête. Et le lendemain je retravaille tout de même.</em></p>
</blockquote>
<p><small>Illustration: Dante Gabriel Rossetti: Lancelot et Guenièvre sur la tombe du roi Arthur (1855)</small></p>Rêve d'amour (Ferdinand Freiligrath)urn:md5:762df4dbdbe4d3eb3b77b5c1634d54cc2015-04-08T09:45:00+02:002015-04-08T09:02:18+02:00Patrick LoiseleurPoésieamourchant lyriqueliedLisztpianopoésieromantismesoprano<p>
Oh aime, tant que tu peux aimer !<br />
Oh aime, tant que tu veux aimer !<br />
L’heure viendra, l’heure viendra<br />
Où près d’une tombe tu gémiras !
</p>
<p>Et veille à ce que ton cœur brûle<br />
Qu’il soigne l’amour, qu’il porte l’amour,<br />
Tant qu’un autre cœur, d’un amour chaud,<br />
lui répond de son battement !
</p> <p>
Et pour qui t’ouvre son cœur,<br />
Oh, fais tout ce que tu peux, par amour pour lui !<br />
Rends pour chaque heure une heure de joie,<br />
Pas une seule heure de chagrin !
</p>
<p>
Et garde bien ta langue,<br />
Un mauvais mot est vite dit !<br />
Mon Dieu, ce n’était pas à mal,<br />
Mais l’autre s’en plaint et fuit !
</p>
<p>
Oh aime, tant que tu peux aimer !<br />
Oh aime, tant que tu veux aimer !<br />
L’heure viendra, l’heure viendra<br />
Où près d’une tombe tu gémiras !
</p>
<p>
Agenouillé au bord du gouffre,<br />
Tu caches tes yeux troublés de larmes,<br />
-Ils ne le verront plus jamais –<br />
Dans l’humide herbe longue du cimetière.
</p>
Et tu diras : Jette sur moi tes yeux,<br />
Toi que je pleure à ta tombe !<br />
Pardonne, mes mots qui t’ont blessé !<br />
Mon Dieu, ce n’était pas à mal !
Mais lui ne te voit ni t’entend,<br />
Ne vient pas, que tu l’embrasses de ton bonheur,<br />
Les lèvres, que souvent tu baisais, ne diront<br />
Plus jamais : je t’ai pardonné depuis longtemps !
<p>
Il le fit, te pardonna depuis longtemps,<br />
Mais bien des larmes brûlantes<br />
Coulèrent pour toi et ta parole amère – <br />
Mais silence – il repose, il est au bout du chemin.
</p>
<p>
Oh aime, tant que tu peux aimer !<br />
Oh aime, tant que tu veux aimer !<br />
L’heure viendra, l’heure viendra<br />
Où près d’une tombe tu gémiras !
</p>
<p><strong>Ferdinand Freiligrath</strong> (1810-1876). </p>
<p>Traduction française inédite réalisée spécialement pour le Journal de Papagneo par Anne Weddingen (<a href="http://de.wikipedia.org/wiki/O_lieb,_so_lang_du_lieben_kannst">version originale</a> ici)</p>
<p>Quelques mots sur ce poème: Franz Liszt l'a mis en musique et ce <em>Liebestraum</em> est sans doute l'une de ses plus belles mélodies. Bien moins connus que celles de Schubert ou Schumann, les lieder de Liszt méritent vraiment d'être plus souvent chantés: l'excellente Diana Damrau leur a consacré <a href="https://youtu.be/RnSM0MzymMg">un très beau disque</a>. </p>
<p>Plus tard, Liszt, ce grand spécialiste de l'arrangement, de la transcription, de la réduction, de l'orchestration, de la paraphrase et de la réécriture, a repris ce <em>Rêve d'amour</em> pour l'inclure dans un cahier de trois <a href="https://youtu.be/IKfe1TtBd6w">Nocturnes pour piano seul</a>. Il a bien marqué l'importance du texte littéraire en recopiant les premières strophes sur la partition. Cet arrangement en a suscité d'autres, comme celui-ci pour <a href="https://youtu.be/eW_MAQj0aIA">violoncelle et piano</a>. Et votre serviteur n'est pas en reste puisqu'il a publié lui aussi sa version pour <a href="http://www.scoreexchange.com/scores/48202.html">alto et piano</a>, <a href="http://www.scoreexchange.com/scores/75742.html">clarinette et piano</a>, ainsi que'une autre version pour <a href="http://www.scoreexchange.com/scores/66409.html">quatuor à cordes</a>, de ce petit bijou du répertoire romantique allemande. </p>
<p>Aimez tant que vous le pouvez, chères lectrices !</p>Un Faust diablement bourgeoisurn:md5:53ec26693592753f68f01e10cdded1c22015-03-18T16:03:00+01:002015-03-18T16:25:00+01:00Patrick LoiseleurOpérachant lyriquemusique françaiseopéraorchestresopranothéâtreténor<p>Avec un peu de retard, je publie un compte-rendu de la première de <strong>Faust </strong>à l'opéra Bastille le 2 mars dernier. Ayant eu le plaisir de participer à une production de cet opéra en 2002 (dans la fosse d'orchestre, à l'alto) c'est une partition que je connais assez bien et que je retrouvais avec grand plaisir (et avec l'ami Nicolas qui a l'époque tenait la position de violon solo à l'orchestre <a href="http://www.ut5.fr" hreflang="fr" title="Orchestre Ut Cinquième">Ut Cinquième</a>).</p> <p>L'ouverture me frappe par la mollesse des attaques et le manque de contrastes dynamiques. Est-ce les musiciens
de l'opéra qui n'ont pas envie de faire du zèle ce soir-là, ou Michel Plasson qui n'a pas envie de les stimuler ?
Toujours est-il que le résultat manque singulièrement de force dramatique.
</p>
<p>Du décor grandiose représentant la bibliothèque du docteur Faust (et qui sera recyclé avec plus ou moins de
succès dans tous les actes), j'apprendrai plus tard qu'il a été fabriqué pour une précédente production en
2011, dont cette nouvelle mise en scène est en quelque sorte la version 2.0, réalisé par l'assitant de
la première production. Il y a de belles choses dans cette mise en scène de Jean-Romain Vesperini, et rien qui se trouve en porte-à-faux
avec l'argument. A en croise les costumes, l'histoire a été transposée dans les années 1920 ou 1930, sans que j'arrive à comprendre
ce que ça apporte de plus.</p>
<div>En redécouvrant le livret de ce <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Faust_(Gounod)">Faust </a></em>créé en 1859, je suis frappé au contraire par la façon dont il véhicule
les valeurs de la bourgeoisie du Second Empire, si bien décrites (et décriées) par Zola dans les <em>Rougon-Macquart</em>.
Méphisto propose au Dr Faust tout ce qu'on peut obtenir en ce bas monde: richesse, pouvoir, etc. Mais loin de vouloir
conquérir la Mandchourie ou devenir plus riche de Rotschild, que désire Faust ? Simplement une amourette avec la
chaste et sage Marguerite, qu'il dévergonde, et puis engrosse, et puis abandonne.
C'est d'ailleurs le seul crime qu'il commet.
<p>Bien évidemment, à l'aune des moeurs contemporaines qui s'apparentent davantage aux <em><a href="http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article240">Harmonies polygames</a></em> rêvées par
Charles Fourier (le Fourier des phalanstères, pas celui de la transformée de Fourier) qu'à celle de l'Angleterre
Victorienne, on a bien du mal à s'en émouvoir. Ou même à comprendre les raisons qui poussent Marguerite desespérée à
tuer son enfant. De nos jours, personne n'aurait l'idée de regarder Marguerite de travers ni de l'affubler de vilains noms comme "fille-mère". Elle irait voir un JAF pour coller une pension alimentaire
et un droit de visite un-week-end-sur-deux à Faust, et elle formerait une famille recomposée avec Siebel.
Lequel aurait subi quelques opérations chirurgicales afin d'affirmer sans complexe sa féminité et
se battrait avec le soutien d'une association LGBT afin de pouvoir adopter l'enfant de Marguerite. Quand à Méphisto, passé de l'artisannat
à l'industrie, il aurait investi l'or des bijoux dans le capital d'un site de rencontres extra-conjugales...
</p>
<p>Revenons à la musique. Au fur et à mesure que la soirée s'écoule, l'orchestre semble retrouver des couleurs,
jusqu'à un très beau finale. Les choeurs, qui jouent un grand rôle dans Faust, sont vraiment très bien. Les
solistes ne déméritent pas, à commencer par le Faust de Piotr Beczala, rôle exigeant s'il en est. Et puis, le plaisir
de cet opéra reste tout de même qu'on enchaîne les airs qui sont devenus des "tubes" du chant lyrique,
à commencer par l'<em>Air des bijoux</em> bien sûr, que tous les lecteurs de Tintin connaissant bien, et que le capitaine Haddock craint plus que tout. Mais aussi <em>Le veau d'or</em>, <em>Salut, demeure chaste et pure</em>,<em> Gloire immortelle de nos aïeux</em>, <em>Faites-lui mes aveux</em>, etc.
Autant de mélodies qui ont marqué leur époque et sont passées dans l'oreille collective.
</p>
</div><div>Le caractère assez wagnérien de cet opéra, composé après <em>Lohengrin </em>mais avant <em>Tristan</em>, m'apparaît
plus clairement aujourd'hui. La séparation entre les numéros, la distinction entre airs et récitatifs s'estompe jusqu'à disparaître. Et certains motifs sont associés à des personnages ou à des idées (Faust,
Marguerite mais aussi l'amour, la mort, la rédemption) et réutilisés tout au long de l'opéra. Cela étant dit,
il faut bien reconnaître que l'orchestre de Gounod n'a pas la richesse et la profondeur de celui de Wagner. Ce
qui n'a nullement empêché ce <em>Faust </em>de rester un classique indétrônable de l'opéra en langue française,
aux côtés d'une poignée d'autres comme la <em>Carmen </em>de Bizet.
<p>En sortant j'ai gardé l'impression d'avoir assisté à un beau spectacle d'opéra, bien écrit, bien chanté, bien joué,
bien mis en scène, sans le petit plus qui fait toute la différence. Sans le frisson qui nous ferait vibrer
avec les jeunes amants, croire à l'enfer et désirer ardemment la rédemption de la pauvre Marguerite.
Ce Faust diablement bourgeois n'empêchera personne de dormir.</p>
<p>A lire également: </p>
<ul><li><a href="http://www.musicologie.org/15/faire_du_neuf_avec_du_vieux_faust_opera_bastille.html">Faire du neuf avec du vieux</a> (musicologie.org)</li>
<li><a href="http://www.forumopera.com/faust-paris-bastille-eau-tiede-ou-grand-guignol">Eau tiède ou grand guignol</a> (forumopéra)</li>
<li><a href="http://www.bertrandferrier.fr/?p=4115">Le recyclage, c'est maintenant !</a> (Bertrand Ferrier)</li>
</ul>
</div>Le bestiaire musical de Sabine Revault d'Allonesurn:md5:dacce1cb7fb6aeffa44f49d0a228a7db2015-01-27T12:54:00+01:002015-01-27T12:55:52+01:00Patrick LoiseleurConcertschant lyriqueconcertmélodie françaisepianorécitalsopranovoix<p>La belle <strong>Sabine Revault d'Allones</strong>, soprano, et son amie <strong>Stéphanie Humeau</strong>, pianiste, vous invitent à écouter leur <em>Bestiaire musical</em>, une sélection de mélodies de Bizet, Chabrier, Chausson, Chopin, Chabrier, Debussy et quelques-autres. Un programme composé et exécuté avec autant de charme que d'intelligence et de sensibilité. Ça se passe au Temple du Luxembourg le mercredi <strong>4 février</strong> prochain, à 20 heures. Venez nombreux !</p> <p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/affiches/bestiaire_musical.jpg" title="bestiaire_musical.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/affiches/.bestiaire_musical_m.jpg" alt="bestiaire_musical.jpg" title="bestiaire_musical.jpg, janv. 2015" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>Le silence de la mer (Tomasi-Vercors)urn:md5:2c9217f5a6ffffdfe0ac97df5bf7dc732015-01-16T10:46:00+01:002015-01-16T10:49:07+01:00Patrick LoiseleurConcertsbarytonchant lyriqueconcertL Oiseleur des Longchampsmermusique françaisemélodie françaiseopérapianopolitiquerécitalsilencesoprano<p>Si je n'ai pas réagi dans ce Journal aux attentats du 7 janvier, ce n'est pas par indifférence ou paresse. C'est d'abord pour observer un silence respectueux devant les familles des victimes: le déferlement de paroles dans les media alors que les coprs étaient encore chauds m'a mis fort mal à l'aise et poussé à chercher le recueillement et la solitude plus que la foule et le bruit (bien que j'aie participé à la manif avec mes proches). </p> <p>Je reviendrai certainement sur le sujet car nous sommes tous concernés par ces attaques contre la République. Et je le suis particulièrement en tant que bloggueur, attaché à la liberté d'expression, et en tant que musicien car les islamistes radicaux sont ennemis féroces de la musique ainsi que de la littérature, des arts plastiques et de nombreuses autres formes de culture.</p>
<p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/tomasi_le_silence_de_la_mer.jpg" title="tomasi_le_silence_de_la_mer.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.tomasi_le_silence_de_la_mer_m.jpg" alt="tomasi_le_silence_de_la_mer.jpg" title="tomasi_le_silence_de_la_mer.jpg, janv. 2015" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>Pour l'instant je voudrais simplement inviter nos lecteurs (du moins les Parisiens parmi eux) à venir écouter <em>Le Silence de la Mer</em>, opéra d'<strong>Henri Tomasi</strong> sur un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Silence_de_la_mer" hreflang="fr">texte magnifique et célèbre de Vercors</a>. Alors qu'un extrémisme parmi d'autres nous rappelle aujourd'hui que nous ne serons jamais totalement à l'abri, qu'il faut rester prêt à se battre pour les valeurs auxquelles nous sommes attachées: liberté, égalité, fraternité, il est urgent de relire ces quelques pages et d'y retrouver l'inspiration et le courage qui furent ceux des premiers Résistants.</p>
<p>Bien que prévue de longue date, la programmation de cet opéra de chambre à Paris tombe on ne peut mieux et résonne étrangement avec l'actualité. C'est au Temple du Luxembourg, 56 rue Madame, <strong>samedi 17 janvier à 20 heures</strong> avec <strong>L'Oiseleur des Longchamps</strong> (baryton), <strong>Clémentine Decouture</strong> (soprano) et <strong>Olivier Dauriat</strong> (piano). Le programme est complété par une sélection de mélodies sur le thème du "silence mis en musique" (oxymore s'il en est). Au plaisir de vous y retrouver peut-être ?</p>Mozart l'enchanteururn:md5:e0c3129c709f77a1a707072c61a452db2014-12-23T12:09:00+01:002014-12-23T12:22:43+01:00Patrick LoiseleurThéâtrebarytonchant lyriqueflûte enchantéeL Oiseleur des Longchampsmusique classiquesopranothéâtreWolfgang Amadeus Mozart<p>Il reste encore quelques jours, jusqu'au 3 janvier, pour emmemer vos bambins voir un charmant spectacle d'une heure, écrit pour eux, <a href="http://www.billetreduc.com/123281/evt.htm">Mozart l'enchanteur</a>, au <a href="http://www.petitsaintmartin.com/spectacle/piece/mozart-enchanteur">théâtre du Petit Saint-Martin</a>. Mis en scène par William Mesquich, chanté par Estelle Andrea, Ronan Dubois et L'Oiseleur des Longchamps, c'est une initiation tout en douceur à Mozart, menée par Papageno et Papagena comme il se doit. </p> <p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/theatre/mozart_l_enchanteur.jpg" title="mozart_l_enchanteur.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/theatre/.mozart_l_enchanteur_m.jpg" alt="mozart_l_enchanteur.jpg" title="mozart_l_enchanteur.jpg, déc. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>L'homme ne se nourrit pas seulement de pains, et nos enfants ont parfois besoin d'autre chose que ces biens matériels aujourd'hui surabondants, de cadeaux de ce type qu'on ne peut certes pas emballer dans du papier doré pour poser sous le sapin mais qui sèment dans l'âme quelques étoiles...</p>Les mille et une mises en musique de Théophile Gautierurn:md5:9151f45a6e6398df0febf32913ccb57a2014-12-03T11:57:00+01:002014-12-03T16:06:30+01:00Patrick LoiseleurConcertsbarytonchant lyriquecompositioncompositricesconcertcréationL Oiseleur des Longchampsmusique contemporainemusique françaisemélodie françaisepianopoésierécitalsopranoThéophile Gautier<p>Ouï vendredi dernier dans le théâtre de l'Île Saint Louis à Paris, un programme de mélodie tout à fait original. C'est le pianiste François Henry qui s'est mis en tête de collectionner les mélodies écrites sur des textes de Théophile Gautier. L'auteur des célèbres Nuits d'été de Berlioz (que l'auteur du journal de Papageno <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2011/05/28/Le-Spectre-de-la-Rose-de-Berlioz%3A-la-vid%C3%A9o-est-en-ligne">connaît fort bien</a>, <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2011/01/22/Nuits-d-%C3%A9t%C3%A9-de-Berlioz%3A-la-version-pour-voix-haute%2C-piano%2C-violon%2C-violoncelle-est-en-ligne">et pour cause</a>) a beaucoup inspiré les compositeurs, pas seulement Français d'ailleurs. François Henry a recensé plus de mille mélodies, et ce concert était consacré à une sélection de celles écrites après 1945, avec Alice Fagard (mezzo), Marie Soubestre (soprano), L'Oiseleur des Longchamps (baryton), François Henry (piano) et Clothilde Bernard (guitare).</p> <p>Je dois bien avouer que j'entendais la plupart des compositeurs chantés ce soir-là pour la première fois: Colette Mourey, Rolande Falcinelli, Arminio Enrichi... Un peu étonné d'abord par la dominante stylistique "néo" ou "rétro" si l'on préfère, je me fis par la suite la réflexion que de toute façon les compositeurs de musique tonale, en pourcentage de toute la musique écrite, dominent largement le XXe siècle et le début du XXIe. Et que par ailleurs ceux qui ont une esthétique plutôt passéiste (ce qui est parfaitement leur droit, et je serai le dernier à le leur reprocher) choisiront des textes classiques plutôt que des auteurs contemporains. Après tout, on ne met pas en musique René Char ou Gertrude Stein (pour ne citer que deux des plus célèbres) comme on met en musique Musset ou Victor Hugo.</p>
<p>Et comme toute règle a une exception, la bonne surprise ce soir-là venait d'un jeune compositeur, Xavier Bouchaud. Sa mise en musique âpre, dense, grinçante et angoissante de L'Oiseau captif m'a beaucoup plu. Dans un tout autre registre, j'ai bien aimé aussi Albertus CX de mon ami Stéphane Gassot, pour la légèreté, l'humour un peu ravélien et bien sûr la qualité de l'écriture.</p>
<p>Au final, si certaines mélodies étaient moins convaincantes que d'autres, il y avait beaucoup de belles choses dans ce programme à la fois classique et décalé. A quand le somptueux coffret de disques avec toutes les mises en musique de Théophile Gautier de 1811 à 2014 ? Pour Noël 2015, nous l'espérons. En tout cas, cet ambitieux et sympathique projet viendra à maturité certainement avant que la France honore ses engagements de réduction du déficit public...</p>Lascia ch'io piango arrangé pour alto seulurn:md5:ba6417b806cfd7b80bf306f4a51ccfb22014-11-19T15:51:00+01:002014-11-19T15:53:51+01:00Patrick LoiseleurArrangementsaltochant lyriqueHaendelmusique anciennemusique baroqueopératranscription<p>Il y a quelques années j'avais tiré de <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2012/11/29/Laisse-moi-pleurer">cette aria magnifique</a> et fort connue de Haendel, utilisé dans cette <a href="http://youtu.be/WuSiuMuBLhM">scène-clé</a> film Farinelli entre autres, un arrangement pour alto seul. Et puis je l'avais oublié dans un coin de disque dur. Je l'ai ressortie de la naphtaline aujourd'hui pour la partager la partition avec le reste du monde sur <a href="http://www.scoreexchange.com/scores/163071.html">ScoreExchange</a>, et gratuitement, s'il vous plaît. <a href="http://www.scoreexchange.com/scores/163071.html">Cliquez ici pour la partition gratuite du jour</a> !</p> <p>Cela sonne étonnamment bien. Sans qu'aucune transposition soit nécessaire, aussi bien la ligne mélodique principale que l'accompagnement sont parfaitement à leur place dans la tessiture de l'alto, dont le caractère mélodique aussi bien que les possibilités d'accords sont ainsi mises à profit. Et il me semble bien, toute déformation professionnelle mise à part, que la même pièce sonnerait moins bien au violon (pas assez de basses) ou au violoncelle (pas assez d'aigus, trop de doubles et triples cordes).</p>
<p>Cette sarabande peut faire penser à certaines pièces de Jean-Sébastien Bach ou Georg Fridriech Telemann pour violon seul. Si j'en ai le courage, et s'il y se trouve suffisamment de gentils lecteurs ou gentilles lectrices pour le réclamer à cors et à cris, je ferai peut-être un enregistrement studio-maison de cette pièce un de ces quatre matins...</p>Partitions Fémininesurn:md5:e6620cf4ee1d6ced9f063e65d67967262014-09-26T13:38:00+02:002014-09-26T12:39:25+02:00Patrick LoiseleurConcertsbarytonchant lyriquecompositricesconcertL Oiseleur des Longchampsmusique romantiquemélodie françaisepianorécitalsoprano<p>Le baryton l<strong>'Oiseleur des Longchamps</strong> présentera son beau programme "Mélodie, nom féminin", consacré aux compositrices, le mercredi 8 octobre prochain au Temple du Luxembourg à Paris. Il fera équipe avec la soprano <strong>Aurélie Loilier</strong> ainsi que la pianiste <strong>Anastasia Podzniakova</strong>.</p>
<p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/partitions_feminines2.jpg" title="partitions_feminines2.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.partitions_feminines2_m.jpg" alt="partitions_feminines2.jpg" title="partitions_feminines2.jpg, sept. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p> <p><span style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: Helvetica, Arial, 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 17.9200000762939px; background-color: rgb(255, 255, 255);">Ce programme des plus originaux vous permettra d'entendre des méldodies peu connues des compositrices suivantes: Amy Beach, Henriëtte Bosmans, Lili Boulanger, Cécile Chaminade, Constance Faunt-LeRoy, Sophie Gaïl, Clémence de Grandval, Fanny Hensel, Augusta Holmès, Elizabeth Jacquet de La Guerre, Johanna Kinkel, Maria Malibran, Armande de Polignac, Clara Schumann, Pauline Viardot. De véritables bijoux se cachent dans le répertoire inexploré de la mélodie française que parcourt L'Oiseleur des Longchamps comme un infatiguable chercheur d'or.</span></p>
<p><span style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: Helvetica, Arial, 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 17.9200000762939px; background-color: rgb(255, 255, 255);"><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/partitions_feminines_8oct2014.jpg" title="partitions_feminines_8oct2014.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/partitions_feminines_8oct2014.jpg" alt="partitions_feminines_8oct2014.jpg" title="partitions_feminines_8oct2014.jpg, sept. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></a><br /></span></p>L'opéra équestre de L'Oiseleur des Longchampsurn:md5:c5c38dc55b941add61bf94e52506d5302014-07-13T18:51:00+02:002014-09-01T20:53:50+02:00Patrick LoiseleurConcertschant lyriquechevalconcertcréationmusique françaiseopéra<div>Vu le 22 juin dernier au Haras de Bory dans les Yvelines, l'avant-première du nouveau spectacle de L'Oiseleur des Longchamps. On connaît les talents nombreux de L'Oiseleur des Longchamps: baryton, photographe, metteur en scène, mais ce sont également ses talents d'organisateur qu'il a mis en jeu pour ce pari artistique ambitieux.</div><div>Au départ de cette entreprise, le projet un peu fou de rapprocher son amour du cheval et celui du chant lyrique: cela a donné <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2012/01/01/Les-Chevauch%C3%A9es-Lyriques-de-L-Oiseleur-des-Longchamps">un disque</a> (auquel j'ai eu le bonheur de participer modestement), et maintenant un spectacle étonnant, une sorte d'opéra équestre tout à fait unique en son genre, et qui pourra ravir autant les mélomanes que les amoureux du cheval.</div> <p>L'Oiseleur des Longchamps a commencé par d'énormes recherches de répertoire qui l'ont conduit à dénicher, à côté de certains classiques incontournables, des raretés, des petits bijoux méconnus de la mélodie française. Certains de ces textes ne sont pas édités, ce qui signifie qu'on ne les trouve que dans les bibliothèques. Même lorsqu'ils ne sont pas édités, il ne sont pas pour autant libres de droits, ce qui représente un défi supplémentaire.</p>
<p>Il a fallu ensuite parcourir la France pour trouver des chanteurs et chanteuses qui soient également cavaliers ou cavalières, mettre à contribution toutes les bonnes volontés pour trouver un lieu, une date, réunir toute une équipe d'artistes et de techniciens, sans même parler des chevaux.</p>
<p>Mais le résultat est vraiment à la hauteur de ces efforts. Il existe en effet de nombreux spectacles équestres, mais ceux-ci sont souvent accompagnés d'une bande-son rudimentaires faite le plus souvent de musiques de films ou chansons diffusées à fond les gamelles par une sono aussi puissante que médiocre. En faisant le pari de la musique <em>live</em>, chantée avec pas ou peu de sonorisation, on ne choisit pas la voie de la facilité pour les artistes, mais surtout on invite le public à une écoute active et attentive, et cela change tout. Le moment du récital devient vraiment unique, étonnant, et laisse aux spectateurs l'impression d'avoir vécu des instants magiques, privilégiés.</p>
<p>Il faut rendre grâces à L'Oiseleur pour avoir réuni une équipe exceptionnelle, où le talent le disputait au charme côté féminin et à l'élégance virile côté masculin. Il faudrait citer tous les noms, et j'ai peur d'en oublier: Marie Leconnec, Clémence Leconnec, Simonne L'Hermitte, Marion Duterte, Christina de Kragh, Dania El Zein, Catherine Dune, Anaïs Volandn, Romain Bertucca, Jean Navarro, Stéphanie Humeau, L'Oiseleur des Longchamps. </p>
<p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/chevauchees_lyriques_22juin2014jpg.jpg" title="chevauchees_lyriques_22juin2014jpg.jpg"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.chevauchees_lyriques_22juin2014jpg_m.jpg" alt="chevauchees_lyriques_22juin2014jpg.jpg" title="chevauchees_lyriques_22juin2014jpg.jpg, juil. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>Dans la voiture qui nous ramenait vers la capitale, mes co-voitureurs et moi nous sommes amusés à collectionner les adjectifs en -ique qui pourraient qualifier ce spectacle:</p>
<ul><li>épique</li>
<li>lyrique</li>
<li>érotique</li>
<li>héroïque</li>
<li>acrobatique</li>
<li>artistique</li>
<li>onirique</li>
<li>fantastique</li>
<li>unique</li>
<li>métaphysique</li>
<li>pianistique</li>
<li>opératique</li>
<li>hippique</li>
</ul>
<p>Et ensuite tous ceux qui ne s'y appliquerait pas du tout:</p>
<ul><li>propédeutique</li>
<li>diurétique</li>
<li>soporifique</li>
<li>anecdotique</li>
<li>hystérique</li>
</ul>
<p>Fort heureusement pour ceux de nos lecteurs qui n'ont pas pu assister à ce beau spectacle, il existe une captation vidéo en guise de carte postale, qu'on peut consulter sur ioutioube en suivant <a href="http://youtu.be/0Aryr-lm8jw" title="Chevauchées lyriques">ce lien</a> (Bucéphale par l'étonnante et virtuose Sabrina Sow), <a href="http://youtu.be/FJ7uuMdW8kY" title="Chevauchées lyriques">ce lien</a> (lecture de la Princesse de Clèves, musique et peinture) ou encore <a href="http://youtu.be/lNZDCXsQZ9M" title="Chevauchées lyriques">celui-ci</a>.</p>L'Oiseleur chante Greif et Brossard en Normandie au mois de maiurn:md5:9500dd1831c73f7a988548ef102e285e2014-04-21T18:38:00+02:002014-04-21T18:04:04+02:00L'Oiseleur des LongchampsConcertsbarytonchant lyriquecréationL Oiseleur des LongchampsOlivier Greiforgue<p><strong>Olivier Greif : </strong>transcription de la symphonie N°1 pour baryton et grand orgue<span style="font-size: 12px;"> (poèmes de Paul Celan)</span></p>
<p><strong>Sébastien de Brossard :</strong> Motet Canticum Nonum</p>
<p>Avec Catherine Gouillard, organiste titulaire</p>
<ul><li><span style="font-size: 12px;">Samedi 3 mai à 20h30 Église de Saint-Martin de Villers sur Mer</span></li>
<li><span style="font-size: 12px;">Samedi 31 mai à 20h30 Église Saint-Léonard de Honfleur</span></li>
</ul>
<p>entrée libre </p>
<p>Diffusion sur écran géant des musiciens Vidéo/lumières : Emmanuel CanteuxPrésentation : Damien Simard</p>
<p>Visites de l’orgue : Dimanche 4 mai 2014 à partir de 14h30 (Gratuit). <span style="font-size: 12px;">Inscription à l’office du tourisme de Villers/Mer : 02 31 87 01 18 (places limitées) </span></p> <p><a href="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/olivier_greif_jeune.jpg" title="Olivier Greif jeune"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/concerts/.olivier_greif_jeune_m.jpg" alt="Olivier Greif jeune" title="Olivier Greif jeune, avr. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<div style="text-align: center;">(photo: Olivier Greif jeune)</div>