Le journal de papageno - Mot-clé - compositeurLe Journal de Papageno est un blog francophone consacré à la musique classique et contemporaine.2023-08-18T08:55:10+02:00Patrick Loiseleururn:md5:e3d6f6e2ebef7c45d0c5e125b87d9f0aDotclearArmande de Polignac: le Héron Blancurn:md5:6715a735ff0538dfe956729e31ccee112009-06-16T21:31:00+02:002017-06-12T10:37:05+02:00Patrick LoiseleurRépertoireArmande de PolignacbarytoncompositeurL Oiseleur des LongchampslivreMP3mélodiepiano <p><img alt="" src="http://www.compositrices19.net/Resources/polignac.jpeg" align="right" />Le compositeur du jour est une compositrice: <strong>Armande de Polignac</strong> (1876-1962). C'était une élève de Vincent d'Indy et la nièce de la célèbre <a href="http://www.musicologie.org/Biographies/p/polignac.html" hreflang="fr">Princesse de Polignac</a>, célèbre mécène qui a soutenu Ravel, Stravinski, Milhaud et bien d'autres. </p>
<p> Pour sa biographie, je vous renvoie au livre <a href="http://www.compositrices19.net/livre.html" hreflang="fr">Les compositrices en France au XIXe siècle</a> de Florence Launay chez Fayard. Sa musique est quasiment introuvable dans le circuit commercial. Seules deux mélodies sont éditées chez Eschig (<em>Rêverie</em> et <em>Soir au jardin</em>). Aucun disque. Bref c'est la femme invisible, ou plutôt inaudible.
</p>
<p>C'est donc une oeuvre rarissime que je vous propose de découvrir. Écoutons ensemble le <em>Héron Blanc</em>, paroles de Franz Toussaint d'après Li-Tai-Po (poète chinois du 8è siècle), tiré du recueil <em>La flûte de jade</em>, chanté par L'Oiseleur des Longchamps accompagné par Mary Siciliano, en concert le 27 mai 2009:
</p>
<blockquote><p>Ce grand flocon de neige était un héron,<br />
qui vient de se poser sur le lac bleu.<br />
Immobile á l'extrémité d'un banc de sable,<br />
le héron blanc regarde l'Hiver.</p>
</blockquote>
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<p>Vous avez certainement entendu le subtil usage des dissonances dans cette pièce, ainsi que la façon dont L'Oiseleur des Longchamps pousse sa voix dans le pianissimo, aux limites de la rupture... certains critiques parlent de "prise de risque", je préfère le mot d'engagement, car il exprime bien le fait que les risques qui sont pris n'ont rien de gratuit mais sont au service de l'expression.</p>
<p>Il ne me reste qu'à remercier chaleureusement les artistes de m'avoir permis de découvrir Armande de Polignac d'abord et ensuite de publier cette pièce dans ce journal. J'ai entendu parler d'un projet de disque. Puisse les mânes capricieuses qui tissent les fils du destin en permettre la réalisation !
</p>Nicolas Bacri: sonata variata op 70 pour alto seul (2001)urn:md5:95ce4711fc8cc8fa9ca53bbe358fcbac2009-06-14T18:18:00+02:002017-06-12T10:38:17+02:00Patrick LoiseleurRépertoirealtocompositeurNicolas BacriXXIe siècle <p>Pour reprendre ma série de billets sur le répertoire pour alto seul au vingtième siècle, après <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/11/18/Brice-Pauset%3A-Deux-Chaconnes-pour-alto-seul">Brice Pauset</a>, voici une oeuvre qui d'ailleurs est à cheval sur le vingt-et-unième siècle car elle a été composée en 2000 et 2001. Il s'agit de la <em>Sonata Variata op 70</em> de Nicolas Bacri pour alto seul. En trois mouvements (<em>Preludio e Danza; Toccaca Rustica; Metamorphosi</em>) elle comporte une unité formelle plus évidente que la <em>Sonate </em>de Ligeti (dont je reparlerai en détail) dans la mesure où l'on retrouve des éléments thématiques ou rythmiques communs dans ces trois mouvements. Comme suggéré par le titre, c'est la forme thème et variation qui explique donc le mieux la structure de l'oeuvre, aussi bien pour chaque mouvement que pour la sonate dans son ensemble.</p>
<p>Les musicologues auront sans doute bien du mal à qualifier le style de cette Sonate: post-néo-classique ? rétro-spectrale ? crypto-tonale ? laissons là ces considérations techniques et écoutons le début du Prélude:</p>
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</div>
<p>Comme vous pouvez l'entendre, cette sonate, outre le fait d'être relativement jouable (comparée au très fascinant et grisant mais injouable <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/03/29/190-prologue-pour-alto-seul-de-gerard-grisey-1978">Prologue </a>de Grisey, ou encore à la <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/01/12/134-luciano-berio-sequenza-viii-pour-alto-seul-1967">Sequenza </a>de Berio), offre à l'interprète de nombreuses occasions de s'exprimer en utilisant les ressources les plus nobles de l'instrument. Point de <em>col legno, sul ponticello</em> et autres <em>bisbigliando</em> dans cette pièce. Notez que je n'ai rien contre ses effets bruitistes et que je les utilise dans ma propre musique. C'est le choix de Nicolas Bacri de ne pas les utiliser, un choix qui se défend tout à fait. Si elle permet à l'alto de chanter, cette sonate utilise également le côté rugueux, grinçant voire comique de l'alto, comme ici dans la <em>Toccata Rustica:</em></p>
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</div>
<p>La noblesse naturelle du violon, la paisible gravité du violoncelle ne leur permettraient sans doute pas de rendre un tel passage avec un son qui se rapproche de celui de l'altiste forçant sur sa corde de do. On doit donc savoir gré à M. Bacri d'avoir pris en compte non seulement les possibilités techniques de l'instrument mais aussi sa fine et délicate psychologie qui se dissimule habilement sous une apparence rustique. Et aussi d'avoir écrit une sonate qui est un vrai plaisir à jouer et à travailler (à entendre c'est autre chose: c'est un peu spécial, il faut aimer l'alto, pour commencer ...)
</p>
<p>Prochain billets à prévoir dans la même série; la Sonate de Ligeti et celle de Zimmerman, la Cadenza de Penderecki et bien d'autres encore</p>Disparition du compositeur Henri Pousseururn:md5:4b0795379695fb71946dac7081683c732009-03-12T22:45:00+01:002017-05-19T17:38:50+02:00Patrick LoiseleurGénéralcompositeurHenri PousseurXXe siècle <p>On célébrait aujourd'hui à Liège les obsèques d'<a hreflang="fr" href="http://www.henripousseur.net/">Henri Pousseur</a>. Ce compositeur belge pas tellement connu en France a notamment fondé l'ensemble <a hreflang="fr" href="http://www.musiquesnouvelles.com/">Musiques nouvelles</a> et dirigé le conservatoire de Liège jusqu'en 1994, et en a fait un des foyers importants de la musique contemporaine en Europe. Il a également beaucoup collaboré avec des écrivains comme Michel Butor, et laissé nombre d'écrits sur la musique. Comme plusieurs compositeurs de sa génération, il a commencé avec le sérialisme pur et dur dans les années 1950 avant de se libérer de ce qui était devenu un carcan au début des années 1960. Il a continué à écrire jusqu'en 2004. Le journal <a hreflang="fr" href="http://www.lameuse.be/">La Meuse</a> lui rendait hommage comme « sans conteste l’un des quatre compositeurs les plus marquants de la musique du XXe siècle » (mais au fait, qui sont les trois autres ?). Le philarmonique de Liège, qui devait célébrer le 19 mars prochain les 80 bougies d'Henri Pousseur, le fera à titre d'hommage posthume. </p>
On trouve quelques extraits de sa musique sur Youtube, dont un solo pour Arpeggione (mais si, cette viole de gambe à 6 cordes accordée comme une guitare et pour laquelle Schubert avait écrit sa célèbre sonate en la mineur):
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Il y a aussi ce morceau étonnant dont le style évolue insensiblement de celui de Mozart à celui de Boulez (en passant par Beethoven, Schumann, Wagner, etc) en moins de 5 minutes:
<object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/QdpzmgtIHr4&hl=fr&fs=1" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" />Concert-portrait de Karim Haddad par l'Itinéraireurn:md5:475b4f83b92e3c2c3559825d085ea4e12009-02-27T16:49:00+01:002009-02-27T16:49:00+01:00Patrick LoiseleurConcertscompositeurensemble l itinéraireKarim Haddad L'Itinéraire propose un concert-portrait de Karim Haddad le Mardi 10 mars 2009 à 19h30 à
l'Auditorium Saint-Germain (4 rue Félibien – 75006 Paris).
<br /><ul><li><em>No one to speak their names (now that they are gone)</em>
2 clarinettes basses, trio à cordes et bande </li>
<li><em>Something always remains</em>
Flûte, 2 violons et grosse caisse
…</li>
<li><em>Wo wollen wir bleiben ?</em>... (Création mondiale)
(In memoriam Mahmoud Darwich) Quintette à cordes </li>
<li><em>… And I have tried to keep them from falling.</em> Trio à cordes </li>
<li><em>Menons Klagen unm Diotima</em>
Bande et vidéo</li>
</ul>Je n'ai jamais entendu la musique de <a hreflang="fr" href="http://karim.haddad.free.fr/index.html">Karim Haddad</a> (c'est le compositeur du jour). A en juger par l'extrait de la partition de <a hreflang="fr" href="http://karim.haddad.free.fr/pages/something-sco.html">Something always remains</a> c'est un adepte des notations rythmiques complexes comme Brian Ferneyhough ou <a hreflang="fr" href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/11/18/Brice-Pauset%3A-Deux-Chaconnes-pour-alto-seul">Brice Pauset</a>. Il y a également des extraits en mp3 sur son site, qu'on peut écouter même si ça n'est pas la meilleure façon de découvrir un compositeur (surtout un compositeur contemporain).<br />Un secret de polichinelleurn:md5:a709398e574221d587f58acc915ccce62009-02-22T16:48:00+01:002017-05-19T17:29:07+02:00Patrick LoiseleurRépertoirealtocompositeurconcertoRobert Casadesus<p>Tous les altistes connaissent ces deux concertos, car ils ont à un moment ou un autre de leur scolarité eu à les travailler. Celui de Jean-Chrétien Bach et celui de Haendel. Des classiques. Des valeurs sûres.</p> <p>Le seul problème: Jean-Chrétien Bach n'a jamais écrit de concerto pour alto. Georg Friedrich Haendel non plus. Ces concertos sont des pastiches des années 1930. Leur auteur, <a href="http://www.casadesus.com/famille/henri-casadesus.html" hreflang="fr">Henri Casadesus</a> (1879-1947), membre de cette illustre famille de musiciens, jouait de l'alto et de la viole d'amour. C'est lui par exemple qui tenait la partie d'alto lors de la création des quatuors avec piano de Fauré. C'est aussi un des tous premiers pionniers de ce qu'on appelle aujourd'hui la musique ancienne ou la musique sur instruments d'époque, car il avait créé une Société des Instruments Anciens qui a parcouru le monde entier entre 1901 et 1939</p>
<p><img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4d/0Casadesus_Soc_Instruments_Anciens.jpg/410px-0Casadesus_Soc_Instruments_Anciens.jpg" alt="société des instruments anciens" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Pourquoi les altistes continuent à propager le (pieux) mensonge selon lequel ces concertos sont des pastiches d'ailleurs fort bien écrits et tout à fait dignes d'intérêt ? Ainsi<a href="http://www.resmusica.com/article_5810_entretien_altiste_pierre_lenert_profession__ambassadeur_de_l_alto.html" hreflang="fr"> Pierre Lénert, dans un entretien sur ResMusica</a> parle pudiquement des
<q>concertos de Jean-Chrétien Bach et Haendel arrangés par Robert Casadesus</q>. Une des explications possibles est le prestige du nom: Haendel et Bach sont comme Mozart des noms indiscutables, clairement associés à une époque mais aussi à une certaine idée romantique du "génie" qui fait que lorsqu'on voit leur nom sur l'affiche, on est certain à l'avance de la qualité de la marchandise. Ce sont des labels comme le Roquefort AOC ou le café Max Havelaar. Du coup, même si elle est d'une honnêteté relative, l'astuce consistant à éditer sous le nom de Jean-Chrétien Bach un concerto dans le style pré-classique a certainement permis une diffusion rapide et facile de l'oeuvre. Ce qui est plus étrange, c'est que l'imposture dure encore aujourd'hui, à preuve la couverture de la partition que j'ai acheté il y a quelques années, sur laquelle on peut lire <q>Concerto de J-Chr. Bach <em>reconstitué et harmonisé par Henri Casadesus</em></q>:</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/images/concerto_jcbach_small.jpg" alt="concerto_jcbach_small.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Concerto JC Bach par Casadesus" /></p>
<p>Il y a d'autres exemples de pastiches célèbres, comme l'Adagio d'Albinoni (écrit par Remo Giazotto en 1945), qui ont gardé leur dénomination d'origine longtemps après que la supercherie soit découverte. Ce qui crée un dilemme pour les compositeurs. Admettons que je ponde une pièce de dans le style de Chopin, j'ai tout intérêt à la publier sous le nom de Chopin, en inventant une histoire de malle trouvée dans un grenier: les pianistes la joueront sans barguigner dans le monde entier. Alors que si on leur dit d'entrée de jeu que c'est un pastiche, ils ne la regarderont même pas.</p>
<p>Plus étonnant encore, le pastiche d'époque: Mozart avait publié à l'époque une symphonie de Michel Haydn (le petit frère de Joseph, dont il était très proche) sous son nom. Comme il avait recopié le premier mouvement de sa main et ajouté quelques mesures d'introduction, le subterfuge n'a été découvert que deux cents ans plus tard et tous les orchestres qui jouaient la 37e symphonie Köchel 444 de Mozart ont subitement cessé de la jouer. Le label <q>Mozart</q> lui ayant été retiré, on a cessé de trouver tout charme à cette symphonie. Les musiciens et mélomanes seraient-ils victimes de préjugés voire d'auto-suggestion dans certains cas ?</p>
<p>Tout cela est très amusant, mais plus de 60 ans après la disparition d'Henri Casadesus, il est peut-être temps de rendre à César ce qui est à César et de cesser de jouer la comédie. C'est ce qu'a fait <a href="http://www.resmusica.com/aff_article.php3?art=1441" hreflang="fr">Michel Michalakakos</a> qui a enregistré ces concertos en annonçant sur la pochette du disque: Henri Casadesus, concerto pour alto <em>dans le style de Jean-Chrétien Bach</em> et on ne peut que saluer son honnêteté.</p>Le compositeur du jour: Paul Ben Haïmurn:md5:d0c89f8eeb46e928651d78a95168ebe02009-02-16T22:07:00+01:002017-05-19T10:18:36+02:00Patrick LoiseleurRépertoirecompositeurPaul Ben Haïm <p>Si grande est mon inculture que chaque jour ou presque, je découvre un nouveau compositeur. Aujourd'hui c'est <a href="http://www.bookrags.com/biography/paul-ben-haim/" hreflang="fr">Paul Ben Haïm</a> dont je découvre à la radio la <em>Sonate pour violon seul</em> en sol mineur, superbement jouée par Zino Francescati. C'est de toute beauté, et la synthèse qui est opérée entre musique occidentale savante et musique traditionnelle du proche-orient (et d'Israël en particulier) n'est pas sans évoquer Esnst Bloch (né en Suisse et vivant aux Etats-Unis, mais qui s'est beaucoup inspiré du folklore juif). Né en 1897 en Allemagne où il a étudié la musique puis travaillé à Munich, élève de Walter et Knappertbusch, chassé en 1933 par les Nazis, il a rejoint la Palestine. Il a notamment développé un système de notation pour la musique traditionnelle du proche-orient, et occupé une place éminente dans la vie musicale d'Israël dont il est le grand musicien national, à l'instar de Sibelius pour la Finlande.</p>
<p>Au rayon disque de la KeFNA, pas des tonnes de Ben HaÏm: on a plusieurs versions de la <em>Sonate pour violon seul</em>, de la musique de chambre (flûte, alto, harpe), un concerto pour piano. Tout ça n'est pas des plus moderne, mais vraiment de bonne facture et très inspiré.</p>Concert-portrait de Guy Sacre à l'ENS le 9 février 2009urn:md5:9e671798c1aa44e2acaaea26f6c722652009-02-05T10:41:00+01:002017-05-19T09:58:19+02:00Patrick LoiseleurConcertscompositeurENSGuy Sacrerécital<p>Le Département Histoire et Théorie des Arts de l'Ecole Normale Supérieure* organise un concert-portrait du compositeur Guy Sacre. Ce récital aura lieu à l'ENS (45, rue d'Ulm 75005 Paris) le lundi 9 février, en salle des Actes, à 21h - entrée libre dans la mesure des places disponibles.</p> <p>Voici le détail du programme :<br />
<strong>Guy Sacre:</strong></p>
<ul>
<li>Cinq Poésies de Georges Schehadé, 1976</li>
<li>Six Nouveaux Éventails, 1980-1982 (Paul Claudel)</li>
<li>Six Poèmes de « Vocabulaire » 1978-1982 (Jean Cocteau)</li>
<li>Variations sur une Mazurka de Chopin , 1989 (pour piano seul)</li>
</ul>
<p><strong>Gabriel Fauré:</strong></p>
<ul>
<li>Mirages, op.113, 1919</li>
</ul>
<p><strong>Albert Roussel:</strong></p>
<ul>
<li>Trois mélodies : Réponse d’une épouse sage (Roché), Le Bachelier de Salamanque (Chalupt), Le Jardin mouillé (de Régnier)</li>
</ul>
<p><strong>Francis Poulenc:</strong></p>
<ul>
<li>Extraits de Banalités (1940) : Hôtel, Sanglots (Apollinaire)</li>
</ul>
<pre></pre>
<ul>
<li>Mélanie Gardyn, soprano</li>
<li>Clément Dionet, baryton</li>
<li>François-Xavier Villemin et Fériel Kaddour, piano</li>
</ul>Jolivet et Chausson par Isabelle Fausturn:md5:047ee6cd24620b465def35b7fce5d5342008-11-01T23:06:00+01:002017-05-14T12:15:21+02:00Patrick LoiseleurDisquesAndré JolivetcompositeurconcertodisqueIsabelle FaustPierre Boulezviolon<p>A la mort d'André Jolivet, en 1974, Pierre Boulez, aimable comme à son habitude, avait prédit que 15 ans plus tard, plus personne ne jouerait sa musique. C'est raté. Si elle ne connaît pas le même succès que celle de Messiaen, sa musique commence à intéresser une nouvelle génération d'interprètes, qui n'ont pas connu le compositeur français, élève de Varèse, co-fondateur avec Daniel-Lesur et Messiaen du groupe "Jeune France" dans les années 1930.</p> <p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/images/.jolivet_concerto_pour_violon_s.jpg" alt="jolivet_concerto_pour_violon.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="jolivet_concerto_pour_violon.jpg, nov 2008" />
C'est la violoniste Isabelle Faust qui a enregistré avec pour Harmonia Mundi, avec le Deutsches Symphonie-Orchester, le concerto de Jolivet, une de ses dernières œuvres, et son testament musical ainsi que le poème de Chausson. Je ne sais pas s'il est nécessaire de présenter cette artiste magnifique qui a déjà une dizaine de disques à son catalogue (Bach, Beethoven, Martinu, Schumann, Dvorak), qu'on entend régulièrement en France et qui semble aborder avec un égal bonheur le répertoire classique, romantique et contemporain. Elle joue un Stradivarius appelé <q>la belle au bois dormant</q>, ça ne s'invente pas !</p>
<p>Le Poème de Chausson est joué à la perfection, mais comme c'est un tube et qu'il existe de nombreuses versions toutes aussi excellentes, je parlerai seulement du concerto de Jolivet. Dès les premières mesures, le violon prend la parole et déroule une phrase sinueuse aux accents incantatoires, une vraie mélodie de charmeur de serpents. Le court extrait ci-dessous vous permettra d'apprécier la finesse de l'orchestration:</p>
<div style="text-align: center;">
<audio controls preload="auto">
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Lecteur audio intégré</object>
</audio>
</div>
<p>Dirigé par Marko Letonja, l'orchestre précis, attentif, doté de belles couleurs, permet de profiter pleinement de ces oeuvres très séduisantes pour l'oreille. Trop, peut-être, pour ceux qui préfèrent les plaisirs plus ascétiques ? Comme disait mon grand-père; y'a pas de mal à se faire du bien !</p>La petite renarde est décidément très ruséeurn:md5:6aac25d1058fea67641b9461e7adc3612008-10-30T23:07:00+01:002017-05-14T12:12:43+02:00Patrick LoiseleurOpéracompositeurLéos Janáčekopéra <p>Après la Scala de MIlan et le Met de New York, qui ont tenté la redirection<a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2007/11/09/104-l-opera-en-direct-au-cinema" hreflang="fr"> en direct dans les salles de cinéma</a>, après le festival de Bayreuth qui vendit des retransmissions en vidéo sur internet au prix de l'or (45 euros), l'Opéra de Paris tente à son tour de diffuser une de ses productions, <strong>La petite renarde rusée</strong> du génialissime Janáček, dans une mise en scène d'André Engel qui exploite les thèmes du printemps et de l'amour, et a l'air nettement plus roborative que ce qui est à la mode en ce moment (c'est à dire du glauque, du glauque et encore du glauque).</p>
<p><a href="http://www.operadeparis.fr/Accueil/Actualite.asp?id=726" hreflang="fr"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/images/.petite-renarde-rusee_m.jpg" alt="petite-renarde-rusee.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="petite-renarde-rusee" /></a></p>
<p>C'est donc mardi 4 novembre que ceux d'entre nous qui n'ont pas la chance d'habiter en région parisienne, d'avoir la soirée de libre et 130 euros à mettre dans une place au premier balcon pourront regarder et écouter l'opéra sur Internet, soit en direct soit en différé. Et c'est gratuit (disons plutôt: payé par nos impôts, ce qui sera plus exact). Ceux qui n'ont pas le haut débit pourront tenter la radio (retransmission sur France Musique) et la télé (sur France 2 en 2009).</p>
<p>On ne peut que saluer et même féliciter chaleureusement cette initiative, même si la piètre qualité du son et de l'image disponibles en VOD aujourd'hui (et je ne parle même pas de la qualité des haut-parleurs dont la plupart des ordinateurs sont munis) risque de limiter fortement le plaisir des cyber-spectateurs, comparé à celui des petits veinards qui ont de vraies places. Un conseil au passage pour ceux qui écouteraient de la musique sur l'ordinateur: un très très bon casque audio coûte beaucoup beaucoup moins cher qu'un très bon ensemble ampli-enceintes.</p>Récital Clara Schumannurn:md5:88ab6225f47e687a6b63a2ebf345e0e02008-10-28T23:01:00+01:002017-05-14T12:12:19+02:00Patrick LoiseleurConcertsClara Schumanncompositeur <p>Voilà qui devrait faire plaisir notre voisin des <a href="http://operacritiques.free.fr/css/" hreflang="fr">Carnets sur Sol</a>, dont c'est une des marottes: un récital entier dédié à Clara Wieck-Schumann, <a href="http://www.larchipel.net/component/page,shop.product_details/category_id,7 /flypage,flypage_concert/product_id,665/option,com_virtuemart/Itemid,2/lang,fr/" hreflang="fr">mardi 4 novembre à l'Archipel</a> (Paris);</p>
<blockquote><p><em>En août 2008, Orianne Moretti crée à Lumio au sein du Festival les Rencontres Musicales de Calenzana, son spectacle A travers Clara… Lle destin tragique de Robert Schumann à travers la musique de sa femme, Clara, une correspondance musicale et littéraire, dans lequel elle interprète, à travers la lecture de lettres et de lieder, Clara Schumann.</em></p></blockquote>Ernest Chausson, par Jean Galloisurn:md5:b861b0817a7bfc159437c657a0708c552008-10-18T11:48:00+02:002017-05-14T12:09:36+02:00Patrick LoiseleurLivresbiographiecompositeurErnest Chaussonlivre<p>Comment remplir 600 pages avec la vie et l'oeuvre d'Ernest Chausson ? L'auteur du <em>Poème pour violon et orchestre</em> et du <em>Roi Artus</em> n'a en effet laissé qu'une cinquantaine d'opus. Il faut dire que venu tardivement à la musique et décédé à 44 ans, il n'aura été compositeur qu'une quinzaine d'années. Le plus doué des élèves de César Franck, s'il n'a pas écrit autant que Beethoven ou Schubert, tant s'en faut, nous laisse plus d'un chef-d'oeuvre, dans tous les genres: musique de chambre, mélodie, orchestre, opéra.</p> <p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/images/ernest_chausson.jpg" alt="Ernest Chausson" style="display:table; margin:0 auto;" title="Ernest Chausson, oct 2008" /></p>
<p>Pour sa monographie chez Fayard, Jean Gallois prend donc tout son temps : il commence par brosser un large tableau politique et culturel de la France de 1848 à 1900. Il détaille la jeunesse de Chausson, ses hésitations, son goût pour la littérature, sa vocation relativement tardive pour la musique, ses rapports avec Massenet, d'Indy, Duparc, Fauré. Mais la moitié de l'ouvrage est tout de même consacrée aux oeuvres et à leur analyse détaillée. Le tout se lit avec plaisir pour peu qu'on soit un peu familier avec la musique de Chausson. On y trouve nombre de documents passionnants, comme cette lettre à un ami mélomane écrite en 1884, alors que Chausson, qui a déjà écrit des mélodies, le trio avec piano ainsi que le poème symphonique <em>Viviane</em>, est encore en proie au doute et au découragement comme au tout début:</p>
<blockquote><p><em>Ah mon cher ami, que vous êtes heureux d'être dilettante. Vous jouissez tranquillement de ce qui est beau, et c'est pour vous que les poètes travaillent, depuis Homère jusqu'à Baudelaire (...) Vous êtes vraiment sage de vous en tenir là. En dehors de ces grands hommes, il y a les milliers de petites fourmis qui piochent ingratement et suent consciencieusement; ce qu'elles font n'a pas grande porté; cela ne changent rien et pourtant elles ne peuvent faire autre chose. Pourquoi diable suis-je une de ces bêtes-là ? (...) Comment se fait-il que je ne puisse m'empêcher d'écrire ? Je l'ai essayé; je ne puis pas, il y a alors en moi comme une fonction organique qui ne s'accomplit pas; je deviens tout à fait insupportable. Ce qu'il y a de plus bizzare c'est que malgré tout ce que je viens de vous dire sur la perception de l'oeuvre d'art et le découragement où je suis de n'y pouvoir jamais parvenir, je travaille comme si, à ce moment, je pensais tout à fait différemment. Mais, une fois l'entrain passé, je rage de voir combien ce que je fais est si loin de ce que je voudrais faire, de ce qu'il me semble que j'entends dans ma tête. Et le lendemain, je retravaille tout de même.</em></p></blockquote>
<p>Des questions que j'ai déjà abordé dans ce journal, <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/08/30/270-ca-n-est-pas-un-metier" hreflang="fr">ici</a> et <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/04/30/206-pourquoi-ecrire-de-la-musique" hreflang="fr">là</a>. Ecrire de la musique n'est pas un hobby, encore moins un métier: c'est un besoin.</p>
<p>L'ouvrage de Jean Gallois se complète par un catalogue, une discographie et une bibliographie. En bref, comme disent les jeunes, c'est <em>la totale</em>. Merci au passage à Fanny qui m'avait offert ce livre il y a deux ans... j'ai même fini par le lire !</p>Mauricio Kagel tire sa révérenceurn:md5:cb10a16d535af0d967f6c4eeabc2530c2008-09-22T20:48:00+02:002017-05-14T11:59:40+02:00Patrick LoiseleurRépertoirecompositeurMauricio Kagelmusique contemporainepercussionvidéo<p>On commence à voir ça et là dans la blogosphère et les sites de nouvelles des hommages à Mauricio Kagel, disparu il y a quelques jours. Par exemple sur <a href="http://www.musicareaction.com/?p=659" hreflang="fr">musicareaction</a>. De par mon ignorance je ne suis pas très bien placé pour ajouter ma voix aux concert. J'avais bien écouté <em>Unguis Incarnatus Est</em> ((<q>Et l'ongle s'est incarné</q>, titre qui parodie un article du Credo de l'église catholique, <em>Et Incarnatus Est</em> qu'on trouve beaucoup dans la musique religieuse) pour violoncelle et piano il y a quelques années, et trouvé ça drôle mais pas impérissable. Le cri que doivent pousser les instrumentistes à la fin de la pièce est toujours amusant en concert, mais sans plus. De même pour la <em>Passion selon Saint Bach</em>, entendue au disque, et vite oubliée, il faut bien l'avouer.</p> <p>C'est sans doute en concert que la musique de Kagel, conçue comme un spectacle théâtral autant sinon plus que comme un discours sonore, se défend le mieux, comme on peut le voir par exemple sur cette pièce pour trois percussionnistes, <em>Dressur</em>:</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/GYo5QlkK-Eg?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<p>On trouve des extraits de films de Kagel, dont le célèbre <em>Ludwig van</em> sur le site <a href="http://ubu.clc.wvu.edu/film/kagel.html" hreflang="en">Ubuweb</a>.</p>L'erreur de Schönbergurn:md5:296150768e6f30cbee73a03889c6704d2008-09-19T23:09:00+02:002017-05-14T11:51:36+02:00Patrick LoiseleurThéorie musicaleArnold Schönbergcompositeurmusique contemporainestyle<p>En lisant des écrits sur Arnold Schönberg, comme l'essai de Charles Rosen ou encore l'introduction des <a href="http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2008/09/13/1035-histoire-dodecaphonisme-seriel-2-arnold-schoenberg-schoenberg-biographies-analyses-commentaires-explications" hreflang="fr">Carnets sur Sol</a>, en ré-écoutant certaines oeuvres comme le concert pour violon, le Pierrot lunaire, les pièces pour orchestre, il m'est venu cette question: pourquoi Schönberg s'est-il trompé ?</p> <p>Le musicien allemand a commencé par le constat que le système tonal hérité de la Renaissance, après cinq siècles de bons et loyaux services, était en fin de vie, submergé par le chromatisme post-wagnérien ou post-franckiste, attaqué de front par l'expressionnisme allemand et de biais par l'impressionnisme français. Passionné de théorie, de structure, de contrepoint, admirateur inconditionnel de Jean-Sébastien Bach, il a consacré sa vie à chercher autre chose, un autre système qui aurait la même force, la même consistance, qui servirait de référence à toute la musique occidentale pour des siècles. Il déclarait: <q><em>J'ai fait une découverte qui assurera la prédominance de la musique allemande pour les cents années à venir</em></q>. Il s'est fourvoyé.</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/images/schoenberg.jpg" alt=" " style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title=" Arnold Schönberg" />
En dehors de ses disciples immédiats, Berg et Webern, le sérialisme a intéressé quelques musiciens dans les années 1950 (Messiaen, Boulez, Stockhausen) puis il a fait plouf. Si on l'enseigne encore aujourd'hui dans certains conservatoires, c'est d'une manière aussi scolaire, figée et peu inventive que l'harmonie tonale. Que s'est-il passé ? Pourquoi considère-t-on Schönberg comme une figure majeure du vingtième siècle et le père ou le grand-père de toutes le avant-gardes alors que si peu de musiciens ont adopté son système ?</p>
<p>Ce n'est pas le système dodécaphonique de Schönberg que les musiciens qui lui ont succédé ont repris, c'est sa démarche. Une démarche qui consiste à rejeter (parfois violemment) les acquis des générations précédentes, à s'interroger sur le langage, sans nécessairement cherche à faire du joli, du beau, du propre, du mignon, et en craignant surtout de faire de la musique ayant un petit air de déjà-entendu. Il était donc tout à fait logique et nécessaire de ne pas se contenter de la série des 12 demi-tons de l'école de Vienne. Micro-intervalles, recherches sur le timbre, série des rythmes, musique concrète puis électronique, <em>clusters</em>, musique spectrale, bruitiste ... toutes les options était ouvertes, rien ne devait être considéré comme définitif ! Après avoir dynamité ce qui restait du système tonal, Schönberg pouvait-il espérer que les générations suivantes ne remettraient pas le sien en question ?</p>
<p>Il est intéressant de noter d'ailleurs que les postulats du sérialisme et ceux de l'harmonie classique (on pourrait même dire scolaire) sont les mêmes:</p>
<ul>
<li>chaque octave est divisée en douze demi-tons égaux</li>
<li>aucun son musical n'existe en dehors de cette échelle des demi-tons</li>
<li>une note est équivalent à son octave</li>
<li>par conséquent, un accord est équivalent à son renversement</li>
<li>le timbre, l'attaque ou le mode de jeu sont sans importance pour l'analyse de l'harmonie ou du contrepoint.</li>
</ul>
<p>D'une certaine manière, ou pourrait considérer le dodécaphonisme comme le raffinement ultime de la musique tonale. Entre l'hyper-chromatisme du romantisme finissant et l'austérité de l'école de Vienne, la distance n'est pas si grande: dans les deux cas la notion de pôle tonal ou l'opposition consonance /
dissonance disparaît.</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/images/.schoenberg2_m.jpg" alt="schoenberg2.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="schoenberg" /></p>
<p>Un dernier paradoxe que je soumets à votre sagacité: la série de douze sons, un peu comme les règles du contrepoint ou de l'harmonie classique, oblige certaines notes à certains endroits. Certes on peut transposer la série, la rétrograder, la permuter, mais son rôle principal est tout de même d'apporter une certaine structure à la musique atonale. Ainsi, étant très contrainte sur les notes elles-même, la liberté du compositeur s'exerce sur d'autres éléments du langage: la hauteur (une octave plus haut ou plus bas), le timbre, l'attaque, les modes de jeu, les nuances, les silences, le rythme. En cherchant au départ un système abstrait et général sur les douze sons, qui dans l'idéal ne serait destiné à aucun instrument précis, comme l<em>'Art de la fugue</em> de Jean-Sébastien Bach, Schönberg et Webern sont peut-être arrivés à cet autre résultat, tout à fait inattendu: ils ont inventé la musique bruitiste.</p>a cheery little song...urn:md5:5a6e63016cf490b248ed0f466a0e41402008-09-13T11:37:00+02:002017-05-14T11:49:22+02:00Patrick Loiseleurcompositeurdroit d auteurQigang Chen<p>Connaissez-vous Qigang Chen ? ce musicien chinois, élève de Messiaen (entre autres) qui vit désormais en France et a même la nationalité française a été chargé par le comité olympique de superviser la musique de la cérémonie officielle d'ouverture des jeux de Pékin 2008.</p> <p>D'après <a href="http://www.therestisnoise.com/2008/08/chen-qigang.html" hreflang="en">Alex Ross</a>, Qigang Chen a lui-même composé "You and Me", la chanson officielle des jeux:</p>
<object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/Pupb9f-9_xk&hl=en&fs=1"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/Pupb9f-9_xk&hl=en&fs=1" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object>
<p>Il a également confié au même Alex Ross <q>Now I understand how hard it is to compose a cheery little song.</q> (maintenant je comprend à quel point il est difficile d'écrire une gentille petite chanson). On ne peut qu'approuver ! Écrire une mélodie simple, avec peu de notes, des intervalles conjoints et des harmonies tonales, tout cela représente des contraintes supplémentaires pour le compositeur (et à l'inverse on pourrait dire que le recours à la virtuosité des interprètes et aux techniques d'écriture savantes sont une sorte de facilité). De quoi réhabiliter Jacques Brel, les Beatles, et Carla Bruni ? Au minimum, de quoi cesser des les mépriser lorsqu'on est un compositeur <q>sérieux</q> issu du conservatoire.</p>
<p>En revanche, lorsqu'on réduit le nombre de notes, on augmente les possibilités de ressemblance et les accusations de plagiat. Celle-ci émane d'un autre musicien chinois, Tan Dun, qui aurait envoyé en mars à Qigang Chen une chanson dont le début ressemble à <em>You and Me</em> (en moins bien, il faut le reconnaître):</p>
<object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/ka1bKUxN3-w&hl=en&fs=1"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/ka1bKUxN3-w&hl=en&fs=1" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object>
<p>Est-ce une réminiscence, une coïncidence, une exploitation délibérée ? Impossible de trancher. A la décharge de Qigang Chen, en cherchant bien, on doit certainement trouver chez Mozart ou chez Bach des mélodies qui commence par mi-sol-do (ou III-V-I si vous préférez). Et la chanson officielle est parfaitement bien orchestrée et exécutée, du moins elle respecte les canons de la musique de film qu'on entend partout, avec des sonorités douces et enveloppantes, de manière à provoquer chez les spectateurs un sentiment de douce exaltation bien consensuel. Est-ce que cette chansonnette passera l'épreuve du temps et survira au-delà des jeux olympiques, ça c'est une autre histoire.</p>Composer, ça n'est pas un métier...urn:md5:595d8ec18e9cabbdc141b85aaef15ed72008-08-30T15:39:00+00:002017-05-14T10:44:49+00:00Patrick LoiseleurGénéralcompositeurKristof Maratka <p>J'en parlais l'autre jour avec <a href="http://www.anaclase.com/disques/articles/maratka1.htm" hreflang="fr">Kristof Maratka</a>, compositeur franco-tchèque. <q><em>Composer, ça n'est pas un métier</em></q>, me dit-il. Qu'est-ce donc ? Un hobby, une névrose, un passe-temps ? Rien de tout ça. Ecrire est {{<em>une nécessité</em>}. Si on peut gagner des sous avec, alors tant mieux, mais quoi qu'il arrive, on continuera à écrire de la musique. D'où vient cette impérieuse nécessité ? Nul ne saurait le dire, et surtout pas ceux qui la ressentent ou la subissent au point d'avoir organisé leur vie autour de la composition.</p>
<p><a href="http://www.anaclase.com/disques/articles/maratka1.htm" hreflang="fr"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/maratka1.jpg" alt="Kristof Maratka" style="display:table; margin:0 auto;" /></a></p>
<p>Si vous ne connaissez pas ce compositeur, il existe un disque Arion avec son concerto pour clarinette et son concerto pour alto, enregistré par Michel Lethiec et Karine Lethiec avec le Talich chamber orchestra.</p>Dix questions à Alexandre Benéteauurn:md5:c8cb648dac3d6202752992eeba965ef42008-06-07T23:36:00+00:002017-05-13T16:16:09+00:00Patrick LoiseleurRépertoireAlexandre Benéteaucompositeurinterview<p>Le compositeur <a href="http://alexandre.beneteau.free.fr/" hreflang="fr">Alexandre Benéteau</a>, dont l'orchestre Ut Cinquième jouera dans trois semaines deux mouvements symphoniques, a bien voulu répondre à quelques questions.</p> <ul>
<li>Une symphonie en 4 mouvements, classique en somme ?</li>
</ul>
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</div>
<ul>
<li>Qu'est ce qui vous plaît dans l'orchestre symphonique ?</li>
</ul>
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</div>
<ul>
<li>Pour les compositeurs aujourd'hui, après le temps de l'idéologie, celui de la liberté ?</li>
</ul>
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<ul>
<li>Comment aidez-vous vos élèves à s'orienter parmi les nombreuses techniques et esthétiques ?</li>
</ul>
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<ul>
<li>Pourquoi le public est-il si réticent face à la musique contemporaine ?</li>
</ul>
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<ul>
<li>Paradoxalement, les gens moins cultivés sont souvent plus réceptifs ?</li>
</ul>
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<ul>
<li>Votre Esquisse symphonique en 2006 a été bien reçue pourtant ?</li>
</ul>
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<ul>
<li>On trouve même l'accord parfait majeur dans vos pièces ?</li>
</ul>
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<ul>
<li>Peut-on apprendre la composition ?</li>
</ul>
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</div>
<ul>
<li>Vous écrivez donc de la musique faite pour l'oreille ?</li>
</ul>
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<li>Un message pour les interprètes de l'orchestre Ut5 ?</li>
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<li>La musique, une histoire d'amour ?</li>
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<li>Pour finir, un mot sur le centenaire Messiaen ?</li>
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<p>Les concerts auront lieu les 19, 21 et 22 juin 2008 à Paris.</p>
<p><a href="http://www.ut5.fr/" hreflang="fr"><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/concerts-ut5-juin-2008.jpg" alt="Concerts Ut5 juin 2008" style="display:table; margin:0 auto;" /></a></p>Messiaen par Nigel Simeone et Peter Hillurn:md5:87306eef4b6b9559393f41f7464988d82008-05-26T15:16:00+00:002017-05-13T15:59:01+00:00Patrick LoiseleurLivresbiographiecompositeurlivreOlivier MessiaenYvonne Loriod<p>Les livres sur Messiaen se classent en trois groupes:</p>
<ul>
<li>ceux écrits par Messiaen lui-même, comme <em>Technique de mon langage musical</em> et le monumental Traité d'Ornithologie et de Composition en sept volumes. Ces ouvrages s'adressent avant tout aux compositeurs, musicologues et interprètes.</li>
<li>les livres d'entretiens réalisés de son vivant (comme celui qu'a réalisé son ami Claude Samuel en 1967)</li>
<li>enfin, les livres posthumes (comme <em>Permanences d'Olivier Messiaen: Dialogues et commentaires</em> publié par Claude Samuel en 1999)</li>
</ul>
<p>La biographie publiée par Nigel Simeone et Peter Hill chez Fayard entre dans la troisième catégorie.</p> <p>Réalisée après la disparition du compositeur (bien que l'un des auteurs, Peter Hill, ait suivi ses cours au Conservatoire), elle vise avant tout à restituer la vie d'Olivier Messiaen. En se basant sur ses agendas, mais aussi sur des coupures de presse et des communications orales de témoins directs, notamment Yvonne Loriod, les auteurs ont minutieusement reconstitué la vie de cet homme célèbre et méconnu, à la fois ouvert et simple dans ses manières et très secret. Quitte même a rectifier légèrement certains faits rapportés de mémoire par Messiaen lui-même dans des entretiens, où à raconter (mais avec une pudeur remarquable) les évènements les plus douloureux, comme la maladie de sa première femme Claire Delbos.</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/images/messiaen.jpg" alt="Olivier Messiaen" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" />
C'est un personnage attachant qu'ils nous permettent de rencontrer, souvent décrit pour sa modestie, sa courtoisie et la douceur de son caractère. Un homme mystérieux aussi: son père (professeur en collège) confie à Marcel Dupré <q><em>des centaines d'enfants me sont passés entre les mains, mais Olivier est le seul auquel je n'ai jamais rien compris.</em></q>. La foi catholique, la vocation musicale, la passion pour les oiseaux mais aussi pour le théâtre (celui de Shakespeare notamment): tous ces traits, s'ils se sont manifestés dès la jeunesse du compositeur, ne viennent pas directement de ses parents et ont dû les surprendre plus d'une fois. Mais Olivier Messiaen a certainement hérité du tempérament de sa mère, la poétesse Cécile Sauvage, auteur de <em>l'Âme en bourgeon</em>, disparue prématurément.</p>
<p>Une anecdote m'a paru particulièrement significative, car elle illustre très bien la solitude de l'artiste qui s'engage dans une nouvelle direction. Lorsqu'il donna la partition du <em>Réveil des Oiseaux</em>, la première pièce où il utilisait des chants d'oiseaux de manière explicite, à Yvonne Loriod, après avoir travaillé dur, elle fut toute heureuse de lui présenter une interprétation presque au point de la partie de piano quelques jours plus tard. Messiaen était consterné: <q><em>il n'y a aucune faute, mais ça n'est pas ça du tout cela !</em></q> Pour mieux comprendre le contexte, il faut savoir qu'Yvonne Loriod, élève de Messiaen, pianiste, avait interprété les <em>Vingt regards</em> mais aussi (en duo avec le compositeur) les <em>Visions de l'Amen</em>. Null ne pouvait être plus proche du compositeur, mieux à même de comprendre ses intentions. Et là voilà pourtant mise en difficulté par la partition du <em>Réveil des Oiseaux</em>. Pour améliorer son interprétation, elle suivit le même parcours que Messiaen: écoute des oiseaux dans la forêt au petit matin, mais aussi sur bande magnétique. Elle apprit à les reconnaître, à apprécier leur chant, et pour finir construire une interprétation satisfaisante. On apprécie mieux avec cette petite histoire les efforts que doivent fournir les interprètes qui prennent part à une création. Les interprètes qui se contentent de donner les uvres du répertoire peuvent écouter des disques où le travail d'interprétation est déjà largement fait.</p>
<p>Cette biographie permet également, en pointillé, de rencontrer toutes les figures majeures de la musique du XXè siècle, Paul Dukas, Maurice Emmanuel, Marcel Dupré (ses professeurs), Jolivet (son complice dans les jeunes années), Strawinski, Dutilleux, Milhaud (ses contemporains), Boulez, Osawa, Murail, Benjamin (ses élèves). <q>Nous avons essayé de montrer comment Messiaen percevait le monde</q> annoncent les auteurs dans l'introduction. Pari tenu, et j'ajouterai même que ces 500 pages, qui se lisent comme un roman, donnent un éclairage passionnant sur celui qui est resté un mystère même pour parents et amis les plus proches.</p>
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Dusapin pour les nulsurn:md5:ee6c007a68f2d7c890a9badb43aa9c582008-05-05T20:55:00+00:002017-05-13T15:36:46+00:00Patrick LoiseleurRépertoireCollège de FrancecompositeurPascal Dusapin<p>Le collège de France a mis en ligne les vidéos d'une série de conférences prononcées lors de l'année 2006-2007 par Pascal Dusapin. J'ai testé pour vous le cours sur "Décomposer / recomposer".</p> <ul>
<li><a href="http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/pas_dus/p1207833886739.htm" hreflang="fr">première heure</a></li>
<li><a href="http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/pas_dus/p1207835089066.htm" hreflang="fr">deuxième heure</a></li>
</ul>
<p><q><em>Je ne ferai pas de théorie</em></q> prévient-il dès le début mais il parle tout de même 90 minutes. Il raconte des choses sur l'oubli notamment (comment faire oublier à l'auditeur ce qu'il a entendu 3 secondes auparavant) et sur le développement musical (au sens beethovénien) qui serait à l'opposé de sa propre manière de travailler. Mais Pascal Dusapin dit un peu tout et son contraire dans cette conférence, et il revendique même le droit à se contredire: <q><em>je ne tenterai jamais de tenir un discours cohérent mais au contraire un discours au plus proche des systèmes dérivant ma musique</em></q>.</p>
<p>Ce qui m'a surpris c'est qu'il ne parle pas du tout du rapport de la musique au texte alors que c'est fondamental: même avec mon expérience très limitée, moi qui n'ai écrit que quelques mélodies, j'ai pu expérimenter à quel point le texte est à la fois une source d'inspiration et une lourde contrainte pour le compositeur. J'aurais attendu plus de détails sur ce point (mais peut-être en parle-t-il dans une autre conférence).</p>
<p>Ce qui est intéressant c'est la présence durant la deuxième heure de musiciens (et de la belle soprano Françoise Kubler) sur scène qui interprètent <em>Comoedia</em> (trois chansons sur des textes tirés du paradis de Dante), présentée par le compositeur. Re-transcription à peine simplifiée:</p>
<p>- Dusapin: au début, le hautbois joue un do dièse<br />
- <em>(le hautbois joue un do dièse)</em><br />
- Dusapin: le violon joue un pizz. puis un trille<br />
- <em>(la violoniste joue un pizzicato puis un trille)</em><br />
- Dusapin: la trompette joue avec sourdine, c'est joli la trompette avec sourdine<br />
- <em>(la trompette joue avec sourdine)</em><br />
- Dusapin: et maintenant on les écoute ensemble<br />
- <em>(ils jouent ensemble)</em><br /></p>
<p>Si la théorie vous rebute, vous pouvez sauter directement à la 40è minute de la 2è heure, qui donne à entendre <em>Comoedia</em> (environ 15 minutes). Je ne sais pas pourquoi, mais cette musique me laisse de marbre. Il doit me manquer les neurones nécessaires pour l'apprécier. Mais c'est comme les épinards: ça n'est pas parce qu'on aime pas qu'il faut chercher à en dégoûter les autres !</p>Philippe Rombi (auteur de la musique de ``Bienvenue chez les Ch'tis'') sur Radio classiqueurn:md5:292c21ea30f72267fe40b258baf172772008-05-05T10:07:00+00:002017-05-13T15:36:11+00:00Patrick LoiseleurGénéralcompositeurPhilippe Rombiradio<p>A écouter sur le site de <a href="http://www.radioclassique.fr/les-programmes/la-musique-de-bienvenue-chez-les-ch-tis.html" hreflang="fr">Radio Classique</a>: un long entretien de Philippe Rombi pour l'émission "Les Lycéens font leur cinéma".</p> <p>Personnage plutôt sympathique et qui parle bien, en revanche les extraits musicaux ne m'ont pas semblé d'une folle originalité: des violons bien sirupeux, des voix sans timbre et sans charme, des harmonies basées essentiellement sur une succession d'accords parfaits mineurs, un son assez enveloppant, sans la moindre respiration (la musique de film a horreur du silence), un peu comme la musique de <a href="http://www.cinezik.org/compositeurs/index.php?compo=nyman" hreflang="fr">Michael Nyman</a> pour La Leçon de piano. En bref, agréable à écouter mais pas inoubliable.</p>Quel est votre compositeur vivant préféré ?urn:md5:eb71587b2727b827c0412ce2a2999b0c2007-05-28T12:04:00+00:002017-05-03T14:09:48+00:00Patrick LoiseleurGénéralcompositeurmusique contemporaine<p>C'est une question que j'aime poser à mes camarades (musiciens amateurs pour la plupart): quel est votre compositeur vivant préféré ? Non celui qui est le meilleur au sens musicologique, mais celui que vous préférez personnellement ? Celui que vous <em>aimez</em>, en somme ?</p> <p>Ce qui est amusant (ou désespérant, c'est une question de point de vue) est la réponse que j'obtiens le plus souvent: un grand blanc. Certains sont incapables de citer 3 noms de compositeurs vivants (voyons voyons... il y a Boulez, Dutilleux et....). Certains parlent de Messiean ou Ligeti, mais ces grands maîtres ont aujourd'hui disparu. D'autres citeront des noms comme Pascal Dusapin ou Betsy Jolas, pour ajouter immédiatement qu'ils n'aiment pas vraiment ce style de musique.</p>
<p>Après les excès de la musique expérimentale et de l'anti-musique dans les années 1950 à 1990, c'est la méfiance qui domine au sujet des compositeurs d'aujourd'hui chez les auditeurs et chez une grande partie des interprètes. Lorsqu'on cite le nom d'un musicien contemporain, on entend parfois la question: "mais c'est écoutable ?".</p>
<p>Il y a pourtant une génération nouvelle de compositeurs qui semblent avoir renoncé à se cantonner à l'inouï et à l'injouable, et vivent une relation plus apaisée entre la musique d'hier et celle d'aujourd'hui: Philippe Hersant, Karol Beffa, Thierry Escaich, Nicolas Bacri notamment. Des compositeurs dont on peut véritable aimer la musique comme on aime celle de Schubert ou César Franck.</p>
<p>Parvenir à se faire aimer... n'est-ce pas la justification de tant de nos gestes quotidiens ? N'est-ce pas la motivation première de tout musicien ?</p>