Le journal de papageno - Mot-clé - jazzLe Journal de Papageno est un blog francophone consacré à la musique classique et contemporaine.2023-08-18T08:55:10+02:00Patrick Loiseleururn:md5:e3d6f6e2ebef7c45d0c5e125b87d9f0aDotclearRésultats du Concours de Composition "de Bach au Jazz" édition 2015urn:md5:607795f2f1c365d002ae088e390fa4a02016-05-09T19:12:00+02:002016-05-09T19:12:00+02:00Patrick LoiseleurRépertoireconcourscréationjazzmusique contemporainepiano<p>Les résultats du 2e concours de composition pour piano solo <a href="http://www.concours-composition-debachaujazz.com/index.php/fr/">"De Bach au Jazz" </a>(édition 2015) sont <a href="http://www.concours-composition-debachaujazz.com/index.php/fr/laureats" hreflang="fr">disponibles en ligne</a>. Ce qui est très sympathique est qu'on peut écouter les oeuvres des lauréats et regarder leurs partitions, Présidé par Nicolas Bacri, le jury a décerné des prix dans deux catégories: Contemporain et Jazz (j'avoue que la frontière entre les deux me paraît bien floue quand on regarde certaines partitions de "Jazz" qui sont très écrites et audacieuses harmoniquement, mais c'est une question que les candidats pouvaient trancher eux-mêmes en soumettant leurs oeuvres dans l'une ou l'autre des catégories). Organisé par la virtuose bulgare <a href="http://www.liliaboyadjieva.com/lili/Lilia_Boyadjieva_-_official_site.html" hreflang="fr">Lilia Boyadjieva</a> sous l'égide de l'association "Nathalie" qu'elle a fondée, ce tout jeune concours a rassemblé pas moins de 105 pièces, ce qui montre que les 88 touches blanches et noires de l'instrument de musique <a class="ref-post" href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2008/09/28/Je-hais-le-piano">le plus facile et le plus difficile à la fois</a> continue de fasciner les compositeurs.</p> <p>Parmi les oeuvres primées au palmarès j'avoue que les cinq miniatures d'Anna Krstajic (ne me demandez pas comment ça se prononce !) m'ont vraiment séduit, et je vous invite vivement à l<a href="http://www.concours-composition-debachaujazz.com/index.php/fr/laureats">es écouter</a>. On y trouve ce mélange de délicatesse et de férocité que j'apprécie dans la littérature contemporaine pour piano (Greif, Stockhausen, Messiaen, Jolivet, Dutilleux), et que j'ai moi-même <a href="https://www.youtube.com/watch?v=oW2WsH3i50M" hreflang="fr" title="Le charme discret des quintes parallèles">expérimenté à l'occasion</a>.</p>
<p>J'ai également beaucoup aimé les 3 cercles concentriques d'Andrea Granizio qui sont très (trop ?) Debussystes mais également très réussies, et montrent une parfaite maîtrise de l'instrument, des couleurs harmoniques et des textures délicatement impressionnistes.</p>
<p>En revanche le <em>Jitterbug</em> de Roger Briggs qui a remporté le premier prix m'a laissé de marbre (malgré son avalanche de quintolets qui évoquaient la musique pour piano mécanique de Colin Nancarrow), tout comme le <em>Clock-Alarm</em> d'Angel Nikolov, sympathique et virtuose mais superficiel à mon goût.</p>
<p>Quoi qu'il en soit, je ne manquerai pas de m'intéresser à la prochaine édition de ce concours.</p>[Folle Journée] Cantor sauce ketchupurn:md5:8e9707fc6c1c7ec4f64079bd5b515fd22009-02-02T18:26:00+01:002017-05-19T09:57:53+02:00Patrick LoiseleurConcertsjazzJean-Sébastien BachUri Caine <p>Bach sauce ketchup.</p>
<p>Lorsque j'affirmais dans <a href="https://www.journaldepapageno.fr/index.php/post/2009/01/04/La-folie-Bach-a-Nantes">un précédent billet</a> que cette Folle Journée 2009 ne comportait aucune création, j'avais tort dans la mesure ou ces <em>Variations Goldberg</em> par l'octuor de jazz Uri Caine en sont une.</p>
<p><a href="http://www.uricaine.com/index.html" hreflang="fr">Uri Caine</a> est un pianiste et compositeur de jazz qui a beaucoup pratiqué le <em>cross-over</em> c'est à dire le mélange des styles: sur la vingtaine d'albums qu'il a produits, certains empruntent à Schumann, Mozart ou Beethoven (et même à Bach car il avait déjà produit un double disque consacré aux variations Goldberg en 2000).</p>
<p><img src="https://www.journaldepapageno.fr/public/images/bach_shades.jpg" alt="bach_shades.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" /></p>
<p>Le terme "transcription" utilisé dans les programmes ne décrit pas bien le spectacle. Il s'agit plutôt d'un concert de jazz basé sur les variations Goldberg. Bien qu'on en ait peu de traces, il est probable que J-S Bach était un improvisateur hors pair. Sa musique plus que toute autre donne envie d'improviser, de créer, d'écrire de la musique. Les musiciens de jazz se sont souvent inspiré de Bach, ce qui est bien naturel.</p>
<p>On entend d'abord l<em>'aria</em> au piano, puis une série de variations à deux, à trois, à cinq, à huit musiciens, certaines basées sur le texte de Bach, d'autres beaucoup plus libres. Les membres de l'octuor (piano, contrebasse, chant, violon, trompette, clarinette/sax, percussions, DJ) sont tous de bons musiciens, mais ils sont plus convaincants dans les morceaux plus proches du jazz que dans ceux qui sont tirées directement de la partition de Bach (et pour lesquelles ils lisent leur notes comme les musiciens classiques...) Ainsi, improviser un canon à la neuvième entre la trompette et le saxophone, c'est très amusant et ça fonctionne très bien. Jouer un autre canon de Bach en duo violon/trompette, avec contrebasse et percussion pour le continuo, clarinette et piano qui improvisent à côté, et le DJ qui mixe des sons bizarres par-dessus, c'est déjà moins convaincant.</p>
<p>Un autre exemple: j'ai vraiment aimé les sons et autres scratches mixés par DJ Olive (qui s'offre une variation en solo vers la fin), sa manière d'interagir avec les autres musiciens. Mais la superposition de sons électroniques à l'aria joué au piano seul n'apporte pas grand-chose. De même les interventions de la chanteuse Barbara Walker étaient trop typiques du jazz, et pour dire le mot trop vulgaires pour se marier harmonieusement à la musique de Bach.</p>
<p>Au final, ce nouveau spectacle roboratif et plein d'invention fera certainement le bonheur des amateurs de jazz ou de <em>cross-over</em>, mais il pourra laisser les admirateurs de Bach un peu sur leur faim.</p>