Liszt: la lugubre gondole

J'ai posté sur Score Exchange un arrangement pour quatuor à cordes de la lugubre gondole numéro 1 de Franz Liszt . J'ai déjà évoqué cette pièce dans un précédent billet. Le quatuor à cordes étant mon moyen le plus naturel d'expression (bien que je n'aie pas encore publié d'oeuvres pour cette formation), réaliser des transcriptions est avant tout le moyen d'étudier la musique que j'aime, de la digérer, de démonter les constructions sonores comme un château en Lego.

Liszt

L'avènement de la radio et du disque ont peut-être diminué l'importance des transcriptions qui étaient des vecteurs privilégiés de diffusion de la musique au XVIIIème et XIXème siècle. Mais cette pratique reste essentielle à mon sens pour les interprètes et bien sûr pour les compositeurs. Dans un documentaire, j'ai entendu Glenn Gould parler du XVIIIème siècle comme d'une époque où les auditeurs, les interprètes et les compositeurs étaient les même personnes. Sans doute ce XVIIIème siècle a davantage existé dans l'imagination de Glenn Gould que dans les faits. Mais l'idée est tout à fait séduisante. Pour ma part je pense que tout interprète devrait composer un peu (à l'image d'Adolf Bush ou Fritz Kreisler) pour approfondir son approche de l'instrument ou de la voix, et tout compositeur devrait conserver une activité d'interprète pour maintenir un lien direct avec son public.

Commentaires

1. Le mercredi 27 juin 2007, 14:08 par raphael

peut être est-ce un peu moins "lugubre", un peu plus "chaud" avec un quatuor à cordes : -)

2. Le mardi 5 février 2008, 21:52 par Papageno

Je l'ai joué en quatuor et la 1e violoniste a trouvé ça tellement lugubre que "ça lui avait mis le moral dan les chausettes" et elle a carrément refusé de le re-jouer !!

Donc, après l'avoir testé: la version quatuor à cordes est vraiment lugubre, comme l'original !