J'accuse !

Trouvé dans ma banlieue classes-moyennes:

Zola niké vos mères

Zola c'est le nom d'une cité pas loin de chez moi, éternelle rivale de Balzac. Un conflit qui semble durer au moins depuis celui des séparatistes Abkhazes, car il y a quelques années déjà je voyais tous les jours en allant à la gare un autre tag: Balzac encule Zola qui ne manquait pas de me plonger dans l'hilarité à chaque fois, mais qui a malheureusement disparu sous une couche de blanc cassé.

J'accuse ! donc mais qui accusé-je ? Comme mon agrégée de lettres préférée me l'a fait remarquer, les gosses qui ont tagué ça savent au moins écrire, et même accorder le prénom vos au nom mères. Sur la conjugaison des verbes du premier groupe (d'après le Petit Robert, niquer appartient bien au premier groupe) c'est déjà nettement plus approximatif. Que fait donc l'éducation nationale, cette merveille qui le monde nous envie et qui nous coûte l'équivalent de 3 portes-avions nucléaires par an ? Pour que cela n'arrivât pas, il eût fallu que les inspecteur cessassent de tournicoter les programmes, les enseignants de taquiner le bouchon et les élèves de cantiner, il eût fallu que Balzac cessât d'enculer Zola et Zola de foutre la rem de Zalbac, nom d'une pipe ! Il eût fallu que les recommandations du ministère soient mieux suivies:

Une recommandation s’impose. Un travail systématique doit être demandé à tous les IA-IPR sur le terrain de l’animation pédagogique avec un public désigné, au delà même de la réception immédiate des programmes : les programmes de Lycée doivent être expliqués à nouveau, justifiés, illustrés d’exemples originaux, défendus dans leur cohérence et leur nouveauté. Cet accompagnement doit être continu et donner lieu à des évaluations. Il apparaît souhaitable encore que les plans académiques de formation (PAF) proposent des stages portant sur la construction des projets pédagogiques et leur progression en classe de seconde (extrait d'un rapport sur La mise en oeuvre du programme de français en classe de seconde)

On ne saurait être plus clair. Voici ma suggestion de travaux pratiques pour les IA-IPR qui ne sauraient pas quoi faire avec leur PAF: emmener leurs élèves en sortie du côté de ma banlieue, puis leur faire une analyse de texte suivie d'un atelier d'écriture: en verlan, en louchébem, en contrepèteries, en alexandrins, en espagnol, en braille, en chinois traditionnel, et d'un atelier de création (choré)graphique. Pour ma part j'ai tagué en rouge, en bas à droite: "8/20 Peut mieux faire".

Commentaires

1. Le lundi 1 septembre 2008, 20:31 par Eric

Ça y est. C'est la semaine de rentrée.

C'est ce que les professeurs anglo-saxons appellent la "fresher week" et que les étudiants détournent par "fuck a fresher week".

Mais ça, ça se disait déjà de mon temps. Donc pas de "dégradation" à ce niveau, les jeunes sont toujours aussi dynamiques. Ça fait plaisir à voir et c'est rassurant pour nos retraites...

L'anti-spam laissera-t-il passer ce post ?

2. Le lundi 1 septembre 2008, 21:38 par Papageno

Bonne rentrée ! A fucking good fresher week to you :-)

3. Le dimanche 14 septembre 2008, 09:00 par Albireo

Très marrant ce commentaire. (je débarque ici par surf sur les pages des élèves de l'ENS qui - est-ce une impression ? - sont tous des scientifiques. Vous convoquez le bel aphorisme de Nietzsche sur la musique. Il disait aussi qu'un jour il y aurait des gens qui passeront leur vie à étudier le cerveau des sangsues... On y est, non ?

4. Le dimanche 14 septembre 2008, 12:11 par Papageno

Non, il y a aussi des "littéraires" à l'ENS qui font de la philo, de l'histoire des arts, des lettres, de la musicologie, il y a même un peu de socio et d'économie.