Vous avez dit romantique ?

Peut-on écrire un concerto pour piano qui ne ressemble pas à un machin post-romantique dans le style de Rachmaninoff ? Le genre du concerto pour piano et l'instrument (le piano à queue de concert) sont-ils irrémédiablement lié au style romantique ?

A écouter le concerto de Karol Beffa, on pourrait se poser la question:

En écoutant celui de Pekka-Salonen, on aurait envie de répondre par la négative, même si le doute subsiste par instants:

Notons d'ailleurs que cette musique que certains considéreront avec mépris comme néo-tonale est fortement attaquée et vilipendée comme "atonale" par certains commentateurs sur YouTube. Il est vraiment devenu si difficile pour un compositeur de contenter le public ou la critique aujourd'hui qu'il vaut mieux y renoncer complètement par avance..

Commentaires

1. Le dimanche 31 mai 2009, 11:30 par Azbinebrozer

Connais pas grand chose pour pouvoir proposer une petite réponse. ;- )
Par contre j'écoute depuis un mois (peut-être de lien en lien depuis votre blog ?...) le concerto pour piano et orchestre de Thierry Pécou, "L'oiseau innumérable". Plaisir immense !
1er mouvement "plutôt Mozart que Brahms, plutôt Ravel que Rachmaninov" nous dit Pécou... Je vous laisse juger... Et puis un 2ème mouvement explosif. Pécou nous parle dans le livret de physique quantique et autres... Une violence digne d'un descendant de Stravinsky, des lignes de piano cubiques sauvages obstinées !
3ème et 4ème mouvements avec un beau travail de timbres orchestraux.
Est-ce une forme de romantisme ? Oui encore à mon sens quand la nature est investie avec autant de pulsion ! ;- ) mais loin de Rachmaninov.

2. Le dimanche 31 mai 2009, 17:13 par DavidLeMarrec

C'est peut-être du romantisme littéraire, mais plus guère musical !

Pécou est de toute façon un immense coloriste, et pour le coup, ça ne sonne pas comme du déjà-entendu, c'est peut-être ce qui fait que je lui suis plus attaché qu'à Florentz.

3. Le dimanche 31 mai 2009, 19:51 par Papageno

J'aime bien Florentz... quand à Pécou... il me reste à le découvrir ! merci pour vos suggestions.

4. Le dimanche 31 mai 2009, 21:16 par Azbinebrozer

Il y aurait bien aussi le concerto de Dusapin "A Quia"...
Ce terme évoque la non envie. Orchestre et piano n'ont plus rien à se dire... Parodie conceptuelle involontaire de la musique contemporaine... :- (
Musicalement pas mal mais sans plus. Par contre je suis un grand fan de ses études pour piano d'un romantisme très sombre.

Concernant Pécou et son concerto, oui un grand coloriste à la française mais un tempérament de feu, moins commun de par chez nous. Alors romantisme ou pas mais quelle flamme !

5. Le lundi 1 juin 2009, 20:18 par Jean-Brieux

Pendant que vous (au pluriel) vous tripotez à savoir si tel ou tel machin est post-romantique, moi j'écoute du concerto pré-romantique : Hyacinthe Jadin (1776-1800).
100% plaisir. :-)

6. Le mercredi 3 juin 2009, 09:21 par DavidLeMarrec

Oui, c'est vrai, chez Pécou, il y a une nervosité qui ne se compare pas à Debussy ni à Dutilleux - c'est plutôt dans le tranchant de l'Enfant de Ravel qu'il faudrait aller chercher.

Quant à Jadin, peut-on vraiment parler de préromatisme ? C'est encore extrêmement classique comme esprit, d'un classicisme un peu moins insouciant sans doute, typique de cette période révolutionnaire et postrévolutionnaire, quand on passe de Grétry à Gossec et Méhul.