Edith Canat de Chizy par l'ensemble Calliopée au Festival de Besançon le 18 septembre 2009

Le Festival de Besançon est surtout connu pour son concours de chefs d'orchestre mais c'est aussi l'occasion d'entendre de la musique vocale, de la musique de chambre et du contemporain. Aussi je vous invite à lire les interviews de l'atiste Karine Lethiec et de la compositrice Edith Canat de Chizy sur le site Concertclassic. L'originalité de l'ensemble Calliopée est de jouer autant de pièces contemporaines que d'oeuvres du répertoire. Cet équilibre entre création et valorisation du répertoire est ce que devraient rechercher tous les ensembles et tous les orchestres, mais il est en pratique assez rare. Nous en parlions tout récemment, les orchestres symphoniques sont plus proches d'une répartition 90-10 entre répertoire et musique actuelle avec des exceptions fort remarquables comme le philharmonique de Radio France ou celui de Liège. On reconnaît aussi le caractère de Karine Lethiec qui ne fait rien sans passion et n'a pas la langue dans sa poche lorsqu'elle déclare par exemple: "Edith a cette « passion instrumentale » qui rend sa musique extrêmement agréable à jouer. Elle est basée sur le geste, sur un confort de l’instrumentiste et elle est inspirée - ce qui n’est pas toujours le cas dans le répertoire contemporain"

La résidence à Besançon d'Edith Canat de Chizy a été fructueuse apparemment et ne se limite par à la musique de chambre car le festival permettra d'entendre trois de ses oeuvres pour orchestre en concert et d'enregistrer un disque pour aeon (ce qu'il faut saluer, les enregistrements d'oeuvres orchestrales se faisant plus rares aujourd'hui pour cause de crise du disque). L'occasion sans doute de mieux découvrir cette compositrice dont je n'ai entendu pour l'instant qu'une pièce pour alto et piano de caractère impressionniste, En Bleu et Or.

Commentaires

1. Le jeudi 17 septembre 2009, 22:36 par DavidLeMarrec

ECC n'est pas trop ma tasse de thé, ce n'est ni subversif, ni confortable à écouter pour moi, et ça me reste une musique assez opaque, dont je perçoit mal les nécessités internes.

Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé : j'ai assisté à la création mondiale de son Second Quatuor, avec une masterclass à la clef.

J'ai été frappé d'ailleurs par la distance qu'elle montrait avec sa musique, ne sachant trop si elle voulait du vibrato ou non, telle ou telle nuance ou non... Elle approuvait diverses lectures très contradictoires dans l'esprit, en paraissant dire que c'était ça.

J'ai dû passer à côté, mais j'ai fait de même avec les oeuvres orchestrales.

Certes, elle est altiste, ce qui est quasiment un gage de vertu supérieure, mais ça ne m'a pourtant pas suffi.

L'évidence dont parle Karine Lethiec, vraiment, je ne l'ai pas sentie ; en revanche, le confort d'exécution, c'est bien possible et expliquerait que cette musique s'assimile agréablement pour les exécutants - ce n'est pas toujours de même intensité quand on fait et quand on écoute, dans un sens ou dans l'autre.

2. Le vendredi 18 septembre 2009, 08:53 par Jean-Brieux

Très belle citadelle de Besançon.

3. Le vendredi 18 septembre 2009, 11:24 par Papageno

cher David, je ne connais pas assez la musique de Mme Canat de Chizy (dont je croyais qu'elle était violoniste ?) pour vous répondre, sauf sur un point peut-être: dans mon expérience (limitée il est vrai) c'est toujours bien de laisser les interprètes ressentir, essayer des choses, affronter la partition (et le public) plutôt que les assommer de recommandations. Il peut toujours en sortir des choses auxquelles le compositeur n'aurait pas pensé et qui sonnent bien en définitive. Une partition est juste un projet, une ébauche, un plan... même le compositeur ne sait pas vraiment comment ça va sonner. Si l'on veut vraiment du vibrato sur telle note, autant l'indiquer sur la partition. Et pour tout ce qui n'est pas sur la partition, faire confiance aux interprètes.

4. Le samedi 19 septembre 2009, 17:28 par DavidLeMarrec

Merci pour cette réponse éclairante. A ma décharge, l'air très détaché, presque indifférent qu'elle laissait paraître (possiblement par pudeur) donnait encore plus de force à cette attitude. Elle semblait peu émue et peu passionnée par ce qui se passait sur le plateau.

Ca peut influencer la perception que j'ai eue de son implication dans l'exécution. (Personnellement, je n'avais pas trouvé ça d'une évidence folle.)