Cantus Formus

Hier soir à Paris, écouté L'Oiseleur des Longchamps en grande forme qui chantait, accompagné par Mary Olivon, des mélodies inédites d'Olivier Greif ainsi que Centaures qu'il m'avait commandé pour son disque Chevauchées Lyriques. Ce concert était organisé par l'association Cantus Formus et présenté par le compositeur Nicolas Bacri que je remercie de m'avoir invité. Il m'a permis de faire connaissance de musiciens comme le pianiste Henri Barda (écoutez donc son interprétation d'Olivier Greif sur iou-tioube) ou encore Eliane Reyes, pianiste elle aussi, qui a récemment consacré un disque à la musique de piano de Nicolas Bacri.

Cantus Formus réunit des compositeurs qui manifestent un certain attachement aux éléments traditionnels du langage musical: mélodie, harmonie, contrepoint. Laissons les musicologues et les patrons de bistrot débattre pour savoir s'il faut les situer à l'arrière-garde de l'avant-garde ou bien à l'avant-garde de l'arrière garde. Les lecteurs de ce blog connaissent mon opinion sur le sujet: un compositeur est absolument libre d'écrire ce qui lui chante, ce qui lui tient à coeur. Il ne doit rien s'interdire, et par conséquent ne s'obliger à rien. N'est-ce pas Schönberg lui-même qui déclarait à ses élèves: il reste de la très belle musique à écrire en do majeur ? . In fine, seule la qualité de la musique est importante: parmi les musiciens que les histoires officielles de la musique labélisent aujourd'hui comme grands compositeurs, on trouve aussi bien des passéistes que des avant-gardistes, autant de Brahms que de Liszt. Certains musiciens, et particulièrement au XXe siècle, ont été tour à tour considéré comme modernistes puis comme réactionnaires: Strawinsky, Hindemith, Chostakovitch. Pour résumer ma position, je participerai à nouveau et avec grand plaisir aux concerts Cantus Formus si j'en ai l'occasion, mais je ne m'interdis pas d'écrire d'autres pièces qui seraient décidément en dehors de ce cadre-là.

Un enregistrement du concert sera bientôt disponible au téléchargement (payant): à recommander à nos lecteurs surtout pour les mélodies inédites de Greif. Et pour terminer ce billet, un lien vers Quasi una Fantasia de Bacri pour 3 violons et orchestre, avec Lisa Batiashvili, Alina Pogostkina et Baïba Skride en solistes.