Messiaen en quatre O

2008, année du centenaire, sera une année privilégiée pour découvrir ou re-découvrir Olivier Messiaen. Sans prétendre être exhaustif ni même exact d'un point de vue musicologique, je vous propose quatre clés pour entrer dans son univers.

Olivier Messiaen

  • O comme Orgue: Le roi des instruments fut le confident au quotidien de celui qui fut titulaire des orgues de la Madeleine dès l'âge de 22 ans. On trouve chez EMI quatre disques intitulés Messiaen par lui-même avec des cycles comme La Nativité Su Seigneur, la Messe De La Pentecôte, L' Ascension, Le Corps Glorieux. Une petite maison de disques, Jade, a complété ces interprétations par d'autres de Louis Thiry et Naï Hakim, toujours sur l'orgue de la Trinité, pour proposer une intégrale en 7 disques. Quant à la paroisse de la Trinité, elle organise pas moins de 22 concerts et conférences cette année pour rendre hommage à son grand musicien.

  • O comme Orchestre: La musique de chambre chez Messiaen se réduisant à une seule partition (le Quatuor pour la Fin du Temps, dont je reparlerai), c'est à l'orchestre que le meilleur de sa production instrumentale est consacrée. Quelques jalons:
    • La Turangalîla-Symphonie (1948) écrite par un musicien encore jeune pour un orchestre aux dimensions mahlériennes (avec piano, célesta, ondes Martenot, ... ), on y trouve déjà tout Messiaen. C'est la plus célèbre des symphonies, elle a été programmée plus de 60 fois dans le Monde pour l'année 2008. Malgré tout, ça n'est pas ma préférée: trop longue, trop massive, trop bling-bling à mon goût.
    • Chromochronie (1960) peut-être sa partition la plus radicale du point de vue des recherches de sonorités
    • Des Canyons aux Étoiles (1974) des couleurs, des oiseaux, des rochers, des étoiles, Dieu ...
    • Éclairs sur l'au-delà (1991): épurée, apaisée, cette partition de la maturité nous livre le meilleur de Messiaen
  • O comme Opéra: l'unique opéra de Messiaen, Saint François, comporte des longueurs insupportables dans sa version initiale (qui par ailleurs demande un orchestre si important qu'on n'a pas pu le faire tenir dans la fosse de l'Opéra Bastille !). La version captée au festival de Salzburg en 1998, avec José van Dam dans le rôle-titre, est plus facile d'accès, on la trouve encore en disque et en DVD.
  • O comme Oiseaux: le monumental traité de composition en 7 volumes de Messiaen s'intitule Traité de rythme, de couleur et d'ornithologie. Toute sa vie, il a écouté les oiseaux, noté leurs chants et utilisé ce matériau sous bien des formes dans sa musique. Celui qui a été le professeur de toute une génération de musiciens avait choisi comme professeurs la linotte, le merle noir et la sitelle, créés par Dieu pour réjouir notre oreille, éclairer notre coeur et nous conduire à lui. Tout un programme !

On aurait pu ajouter: O comme pianO (les Préludes, les Vingt Regards - voir ce billet -, les Visions de l'Amen pour deux pianos), O comme cOuleurs (à commencer par la célèbre écharpe qu'on voit sur la photo ci-dessus, tricotée avec amour par Yvonne Loriod), mais il faut savoir conclure. Profitez bien des 11 mois qui nous restent et qui seront riches en concerts dédiés à Messiaen !

Commentaires

1. Le jeudi 31 janvier 2008, 16:34 par vilaine fille

L'écharpe !!!

scripsit tricoteuse

2. Le jeudi 14 février 2008, 07:44 par zvezdo

oui, il n' pas l'air ravi de la porter !