200.000 dollars d'amende pour une internaute téléchargeuse

Comme on a pu le voir par exemple sur Slashdot, une femme a été condamnée à 222.000 dollars pour violation du droit d'auteur.

Elle a été reconnue coupable d'avoir mis 24 chansons à disposition des internautes. C'est le premier procès de ce genre, tous les autres procès similaires ayant pour l'instant été réglés à l'amiable et sans doute pour des montants bien plus modestes. Ce verdict appelle plusieurs remarques:

  • Même si les commentateurs relèvent la mauvaise foi de l'accusée et son système de défense peu efficace, le montant accordé pas les juges aux plaignants (un quart de million) ressemble davantage au butin d'un braquage de banque qu'au prix d'un CD audio. Tout cela se passe aux Etats-Unis, mais tout de même ! Où est passé le principe de proportion ?
  • Les avocats, les compagnies de disques, ... à qui ira l'argent in fine ? certainement pas aux artistes en tout cas !
  • Est-ce la démonstration de la toute-puissance des majors du disque ou bien leur chant du cygne ?
  • Ce qui est sûr, c'est que l'avènement Internet bouleverse la distribution de la musique. Ce qui était autrefois cher et compliqué (produire des disques 33 tours par exemple) est maintenant facile et à la portée de tous. Un simple ordinateur suffit pour enregistrer et mixer un album, là où il fallait autrefois un studio professionnel et un ingénieur du son. De nombreux ensembles, comme le London Symphony Orchestra) ont créé leur propre label discographique, et distribuent leur musique eux-mêmes, à la fois sur les supports physiques (CD, SACD) et sur les sites de téléchargement comme iTunes. Je n'ai pas les chiffres, mais il est plus que probable que les musiciens gagnent davantage avec ce modèle qu'en travaillant avec une major.
  • Le dernier point à noter est que de nombreux enregistrements sont tombés dans le domaine public, car ils ont plus de 50 ans, et de nombreux autres devraient suivre. Ces enregistrements, mais on peut également les compresser en MP3 et les offrir en téléchargement sans payer un centime, et de façon tout à fait légale. Bien sûr, les producteurs de disques ne le crient pas sur les toits, même s'ils piochent allègrement dans cette manne d'enregistrements libres de droits pour constituer les coffrets de 20, 40 ou 100 disques à bas prix...