Hadopi: les eurodéputés persistent et signent

Les députés européens ont une nouvelle fois, et par 481 voix contre 25 voté contre la privation d'accès à Internet par les gouvernements ni par les entreprises. La mesure la plus médiatique de la future loi Hadopi risque donc de ne jamais être appliquée, si jamais elle était votée.

Sur ce dossier qui divise assez nettement, ma position est finalement assez centriste:
  • oui pour faire la chasse aux pirates et les sanctionner quand on les attrape (Internet n'est pas une zone de non-droit)
  • non à la coupure d'accès à Internet, ça coûte cher et c'est une sanction disproportionnée.
  • oui à une amende d'un montant comparable à celui des (petits) excès de vitesse pour les téléchargeurs indélicats.
  • non à une licence globale qui ferait payer les gens honnêtes pour les pirates et dont personne ne saurait comment distribuer le produit de manière équitable.
Précision pour David: ceci n'est pas un troll.

Commentaires

1. Le vendredi 27 mars 2009, 00:40 par Sylvain, petit troll deviendra grand

Passionnants tous ces "papiers", moi qui devais me coucher tôt !

Sur le projet Hadopi et le téléchargement illégal je ne sais pas trop quoi penser. Comme vous le dites très bien il y a les pour et les contre et c'est ce qui rend la réflexion difficile sur le sujet. De plus, les téléchargements de musique concernent en grande majorité de la pop/variété que l'on trouve maintenant gratuitement en streaming sur des sites comme Deezer ou Musicme. Le "téléchargeur" écoute la même chose, ne paie toujours pas, mais en plus c'est légal ! Personne ne comprend plus rien et c'est le flou complet.

Pour le classique on est un peu plus vernis avec le nombre d'interprétations qui sont passées dans le domaine public:
http://www.classicalmusicmobile.com...
http://www.europarchive.org/
http://www.archive.org/details/78rp...

Internet ne devrait pas être une zone de non droit mais c'est le cas "de fait". L'expérience montre que tout tentative de régulation du Net donne lieu à des externalités que personne n'anticipait, dont la dernière est la proposition d'abonnement mensuel à 5€ d'un des plus grand site de piratage pour pouvoir télécharger de facon totalement anonyme.

C'est pour cette raison que même si la licence globale serait surement inéquitable, c'est surement la solution la plus simple et rapide à mettre en oeuvre et la seule qui serait universellement acceptée.

2. Le samedi 28 mars 2009, 10:58 par Papageno

Votre remarque sur les enregistrement classiques tombés dans le domaine public est tout à fait juste, d'autant plus qu'à partir des années 1950 (avec l'invention de la stéréo en 1951) on dispose d'enregistrement dont la qualité technique est quasiment indiscernable de ceux d'aujourd'hui. Les marchands de disques le savent bien d'ailleurs, ils ne se sont pas privés de puiser dans le catalogue d'EMI pour les best-of et autre compil Maria Callas par exemple. La plupart des gens l'ignorent mais on peut copier et télécharger ces enregistrements gratuitement et de manière parfaitement légale !

Merci aussi pour les liens. Je ferai un article prochainement sur "le classique gratuit ou presque".

Les sites de "streaming" comme Deezer ont un modèle de business pay-per-view comme la radio: à chaque fois qu'on écoute on paye (indirectement, par la publicité). C'est toute la différence avec le téléchargement où une fois le mp3 sur mon baladeur, je ne paye plus rien à personne et je ne me connecte à aucun site farci de pub.

Quant à la licence globale, je ne vois pas en quoi un système franco-français pourrait être "universellement accepté" et si une chose est sûre c'est qu'elle profiterait à tout le monde sauf aux artistes.

D'ailleurs il existe déjà une forme de licence globale: la redevance télé-radio. Elle permet de télécharger toutes les émissions de France Musique gratuitement, ce qui fait tout de même un sacré paquet de musique. Et les artistes sont rémunérés.