Nouveau disque Karol Beffa chez Triton

Une monographie consacrée à Karol Beffa vient de sortir chez Triton. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, le style de ce compositeur est assez proche de celui de Thierry Escaich, de 10 ans son aîné. Une filiation qu'il revendique d'ailleurs. On trouve sur ce disque des oeuvres inédites, comme un trio pour violon, alto et piano intitulé Les ombres qui passent, ainsi  qu'une pièce pour piano à quatre mains. D'autres sont déjà disponibles en disque, comme les duos Masques pour violon et violoncelle enregistrés par les frères Capuçon. La durée de Manhattan pour alto et piano semble correspondre à celle de Metropolis déjà enregistrée par le duo Thorette et Farjot. Est-ce la même pièce, une version remaniée, une nouvelle pièce ? Vous le saurez lorsque j'aurai reçu et écouté le disque.

Si l'on veut rire un coup, on peut lire la critique d'Arnaud Drillon sur le site de France 2 qui se prend légèrement les pieds dans le tapis en filant une métaphore pas vraiment heureuse:

Comme une exception dans le petit monde de la musique contemporaine, Karol Beffa jette un pont improbable entre deux rives : d'un côté, le lourd héritage de Bach, Ravel, Bartòk ou Ligeti, de l'autre, une musique nouvelle, à construire. Sous le pont coule une rivière, furieuse – la musique dodécaphonique, et ses avatars. D'un pas allant, Beffa franchit le pont, fier et déterminé. Souvent, il se retourne, mais jamais il ne regarde en bas. De toute façon, l'eau ne l'atteint pas. Il est déjà passé à autre chose.

On a déjà vu hommage moins maladroit. Mettre un boute-en-train comme Ligeti par exemple du côté du lourd héritage ça ne manque pas de sel. Quant à la rivière furieuse, qui inclut-elle exactement ?

Fort heureusement, une fois que le bavardage des critiques (et des bloggeurs comme moi) s'est tu, il nous reste la musique, et celle de Karol Beffa a beaucoup de qualités et se défend très bien toute seule. Et l'on peut s'attendre à ce qu'elle soit très bien défendue par Thorette, Farjot et leurs amis, des interprètes on ne peut plus recommandables. A bientôt donc pour un compte-rendu d'écoute.

Commentaires

1. Le lundi 11 mai 2009, 10:41 par Isa

Moi je trouve cette metaphore bien écrite. Et effectivement, la musique de Karol Beffa agréable à écouter.
Isa