L'Opéra de Paris en grève jeudi 18 octobre

Sans surprise, l'Opéra de Paris participera à la grève demain, pour défendre son ou plutôt ses régimes de retraites spéciaux: danseurs, machinistes, musiciens de l'orchestre... chacun a le sien. Au total, environ 1700 actifs et autant de retraités sont concernés.

À la question: est-il normal pour un danseur de s'arrêter à 40 ans et pour un musicien d'arrêter la fosse d'orchestre à 60 ans ? la réponse est oui. Est-ce que cela signifie pour autant la fin de leur vie professionnelle ? On peut exercer beaucoup d'autres métiers en sortant de l'opéra (l'enseignement est un exemple parmi d'autres). Comme pour les sportifs de haut niveau, c'est une seconde carrière qui commence lorsque la première prend fin.

Enfin, pour autant que j'ai compris, les musiciens professionnels des autres orchestres en France (qu'ils soient de financement public ou privé) ne bénéficient pas d'un traitement de faveur en ce qui concerne la retraite. En quoi est-ce différent d'être violoniste à l'Opéra de Paris ou bien au Philarmonique de Strasbourg ?

L'argument ultime des défenseurs des régimes spéciaux: l'excellence artistique. Ben voyons ! J'ai vu et entendu de très belles productions à Garnier et Bastille, mais aussi des choses prétentieuses et médiocres, signe d'une institution trop confiante dans sa supériorité et confite dans ses habitudes. Et puisque nous parlons d'argent, savez-vous qu'il existe des maisons d'Opéra qui proposent de très beaux spectacles en consommant dix fois moins d'argent public ? L'opéra de Genève par exemple.

En bref, vous l'aurez compris, je trouve parfaitement naturel et juste d'aligner le régime de retraite obligatoire des violonistes de l'Opéra sur celui des autres violonistes professionnels. Ceux qui le veulent peuvent toujours cotiser à une mutuelle ou épargner. Mais je lance un défi à notre président et à son gouvernement: vous voulez prouver votre volonté de réforme et d'équité ? Dans ce cas, commencez par le régime spécial des députés et sénateurs, pour donner l'exemple. Chiche !