Silence Radio, un site pour découvrir la musique électroaccoustique

De tout temps, musiciens et compositeurs ont trouvé une source d'inspiration dans les mille et un bruits de la nature et de la ville. Chants d'oiseaux, cloches, sifflement du vent, coups de marteau, aboiements, tempête... on pourrait multiplier, dans le répertoire classique et romantique, les exemples d'oeuvres utilisant ou reproduisant des sons.

Cependant la véritable révolution apparut dans les années 1950 lorsque les techniques d'enregistrement et de montage ont permis d'utiliser les sons eux-mêmes comme matériau de base de la musique. Citons Pierre Schaeffer (qui est également le créateur des Shadocks), Pierre Henry ou Luc Ferrari parmi les pionniers.

Un certain Glenn Gould, pianiste fameux pour ses interprétations de Bach, a lui aussi essayé ce type de technique, en mixant les voix de plusieurs personnes dans le but de créer une sorte de polyphonie pour des émissions de radio consacrées au Grand Nord canadien

Silence Radio

Silence Radio est un site hébergé en Belgique qui permet d'écouter (et même de télécharger sur son baladeur) des créations dans ce domaine.

Est-ce encore de la musique ? Oui, bien sûr si l'on suit la définition de Varèse (c'est du bruit organisé). Ce qui me gêne un peu, en tant qu'auditeur, c'est la disparition de l'interprète, remplacé par le monteur-compositeur. C'est peut être aussi la reproduction trop fidèle des sons réels. Un peu comme les effets spéciaux des films holywoodiens récents, ils sont tellement réalistes qu'ils ne font pas forcément rêver. Il y a plus de poésie dans La Mer de Debussy que dans un bête enregistrement de bruit de vagues. Comme le note Michel Chion dans son livre le poème symphonique et la musique à programme, dans Les jeux d'eau à la Villa d'Este, ce que Liszt reproduit, c'est le mouvement de jets d'eau, et non le simple glou-glou que le véritable jet d'eau produit à l'oreille.

Cela dit rien n'interdit de mixer des sons avec des instruments, des voix parlées ou chantées. Les groupes des rock, rap et techno semblent d'ailleurs avoir intégré certains acquis de la musique concrète dans leur musique sans aucun problème, avec beaucoup de naturel, peut-être plus facilement que les musiciens classiques formés au Conservatoire, qui travaillent soit uniquement avec des instruments classique soit uniquement avec des sons enregistrés.

D'ailleurs, maintenant que j'y pense, j'ai une petite idée de réalisation dans ce domaine. Mais chut ! je n'en reparlerai que lorsque ça sera fini...

Mise à jour: le site a fermé en 2012...