Deux préludes de Debussy
Par Patrick Loiseleur le mercredi 23 mai 2007, 00:43 - Compositions - Lien permanent
Posté aujourd'hui sur le site Scoreexchange (lien mis à jour le 3 mai 2017), l'orchestration de deux préludes de Debussy: La célèbre Fille aux cheveux de lin (numéro 8) et Voiles (numéro 2), moins connu, qui est tout entier construit autour d'une gamme par tons (do ré mi fa# sol# la# do, six tons entier et aucun demi-ton). Des couleurs harmoniques qui donnent un avant-goût de celles de Messiaen...
Ces deux Préludes courts, sans difficulté technique majeure, sont plutôt faciles à orchestrer (on trouve d'ailleurs des dizaines d'orchestration des pièces courtes pour piano de Debussy: Clair de Lune, Cakewalk, etc). Outre le côté utilitaire (au départ j'avais conçu ces arrangements pour un stage mes amis d'Ut Cinquième) l'intérêt d'un tel travail est dans la relecture et l'approfondissement des oeuvres qu'on arrange. Franz Liszt, cet immense musicien si peu et si mal connu, était maître dans l'art de réduire au piano, d'orchestrer, d'arranger, de remanier, de paraphraser. De fait, il n'y a pas de meilleur moyen d'apprendre la musique que de relire, re-copier, arranger, transcrire celle des grands maîtres. Ce n'est pas du tout l'esprit de notre époque qui valorise avant tout l'originalité chez les compositeurs, au dépens de tout autre critère (la beauté par exemple...). Le fil qui a relié en continu toutes les générations de musiciens jusqu'aux années 1950 paraît rompu. Qui le rétablira ?
J'ai deux projets d'orchestration beaucoup plus ambitieux en cours: Bénédiction de Dieu dans la solitude et Pensées des morts. Deux pièces de Liszt, tirés des Harmonies poétiques et religieuses, un cahier écrit d'après le recueil éponyme de Lamartine. Deux grands sommets de la littérature pour piano, deux poèmes symphoniques auxquels il ne manque que l'orchestration.