La résurrection d'IMSLP

Après 10 mois de panne causée par un différent juridique avec l'éditeur viennois Universal Edition, le site IMSLP, qui offre un accès gratuit aux partitions libres de droits, est de retour. Au passage le site s'est trouvé un nouveau nom un peu moins IMSLPbittable: il s'appellera désormais Petrucci Music Library, d'après le nom d'Ottaviano Petrucci, le premier à avoir imprimé des partitions en série avec les techniques de Gutenberg (à Venise au début du XVIè siècle). Notons que cet éditeur a disposé d'ailleurs durant 20 ans d'un monopole accordé par le Doge sur l'impression des partitions musicales...

Ce qui a retenu mon attention dans la lettre du 29 juin par le fondateur du site: un appel aux éditeurs (et aux compositeurs), invités à utiliser IMSLP comme moyen de promotion de leur catalogue. L'équation est la suivante: la vente de partitions, marché de niche, ne rapporte rien ou presque aux éditeurs. Ce sont en fait les droits voisins (droit d'exécution, droits pour les disques, la radio, le cinéma) qui rapportent des sous. Ainsi, mettre en ligne (gratuitement) les partitions en PDF pourrait même aider les éditeurs à faire des économies sur la fabrication et le stockage des partitions papier, tout en leur conservant les droits voisins. Sont-ils tous prêts à tenter l'aventure ? Rien n'est moins certain. En revanche certains compositeurs pourraient l'être. Et découvrir au passage qu'il n'est pas forcément utile de se livrer pieds et poings liés (jusqu'à la mort et même 70 ans après) à un éditeur. Le microcosme de l'édition musicale, déjà durement secoué par l'apparition de la photocopie il y a une vingtaine d'années, risque de connaître un nouveau choc, peut-être encore plus violent.

Commentaires

1. Le mercredi 2 juillet 2008, 11:34 par DavidLeMarrec

A moyen terme, il sera inévitable d'harmoniser l'ensemble des durées des droits (au passage éhontément longues, et qui freinent énormément la diffusion de ces musiques). On le voit très bien sur IMSLP, où beaucoup de partitions rares, épuisées ou hors de prix mais pas dans le domaine public en Europe sont disponibles.

Pas sûr que tout le monde résiste à la tentation...