Du rififi à la Sorbonne

Après les orchestres de la radio néerlandaise, c'est l'Orchestre Universitaire de la Sorbonne qui est aujourd'hui menacé de disparition. Cette association qui fête cette année ses 35 ans d'existence fonctionne en partenariat avec Paris-IV Sorbonne. La participation à l'orchestre permet aux étudiants de valider des modules pour leurs diplômes de musicologie, des locaux et des heurs d'enseignement (autrement dit :des gros sous) sont mis à la disposition de Musique en Sorbonne.

musique_en_sorbonne.jpg

L'UFR de musicologie a décidé en février dernier de ne pas renouveler le partenariat, c'est à dire couper les fonds mais aussi de supprimer l'agrément qui permet aux étudiants d'intégrer l'orchestre dans leur cursus. Ce qui se cache au juste derrière cette décision n'est pas très clair, car la seule source d'information dont je dispose est la pétition qui dénonce et récuse cette décision.  Querelle de personnes, nous dit Daniel Morel dans son communiqué:

Dans un mail récent adressé à des signataires de la pétition et repris à destination de la communauté MusiSorbonne, l'UFR célèbre l'action de Jacques Grimbert et Denis Rouger sans citer une seule fois le travail accompli depuis trois ans par Johan Farjot, successeur de Jacques Grimbert à la tête du COUPS; Johan Farjot a porté la qualité de l'orchestre à un niveau jamais atteint et a fait rayonner Musique en Sorbonne par des actions nouvelles (organisation d'un Festival, organisation d'un concours "Jeunes Solistes" ouvert aux étudiants, ouverture à la musique contemporaine, …) dont la plupart sont réalisées en liaison avec l'UFR de Musicologie.

Il apparaît donc clairement que les querelles de personnes consécutives au départ de Jacques Grimbert prennent le pas sur les attentes pédagogiques des étudiants ; il s'agit de cloner le COUPS (mais avec quelle structure, quels moyens, pas un mot n'a été dit officiellement sur les personnels en poste) pour en faire un organisme sous le contrôle direct de l'UFR de Musicologie : recrutement des chefs (d'orchestre et de chœur) fait directement par l'université, comité de programmation rattaché à l’UFR qui décidera chaque année des œuvres à interpréter, ….

Les sites Qobuz et Resmusica ont repris l'info en se contentant de copier-coller le communiqué en question, on n'en saura donc pas plus. Le nœud de l'affaire est manifestement le contrôle de l'UFR de Musicologie sur l'Orchestre qu'elle finance (en partie seulement, le COUPS bénéficie d'autres recettes, comme les subventions publiques, le mécénat et la billetterie).

Quoi qu'il en soit, les justifications avancées officiellement par l'UFR pour une décision aussi grave paraissent des plus légères: "la direction de l’association « Musique en Sorbonne », sourde à nos demandes et fermée à toute concertation, n’est pas en mesure de répondre aux attentes de l’université dans ce nouveau contexte". Quelles peuvent être au juste ces attentes non satisfaites ? Il y a manifestement des raisons inavouables à cette décision. Quoi qu'il en soit le torchon brûle désormais entre musicologues et musiciens à Paris IV. Qui a dit que la musique adoucissait les mœurs ?