Le centre de musique baroque de Versailles se met à l'électro
Par Patrick Loiseleur le vendredi 1 avril 2016, 09:07 - Humeur - Lien permanent
"La tradition, c'est nourrir les flammes et non vénérer les cendres". C'est avec cette citation de Gustav Malher que la directrice du Centre de Musique Baroque de Versailles a annnoncé des choix audacieux pour la saison 2016-2017. Tout d'abord l'orchestre des Violons du Roy va acquérir des violons électriques Viper à 7 cordes et faire appel à Stéphanie Valentin (photo) pour compléter la formation de ses musiciens. Par ailleurs David Guetta a été embauché comme consultant pour la partie synthétiseurs et boîtes à rythmes. "Je pense que Marin Marais, qui écivait des suites danses, se serait passionné pour l'électro s'il avait vécu de nos jours" a déclaré la star en descendant d'un jet privé qui le ramenait de Rio de Janeiro. Lorsque la journaliste d'iTélé lui a demandé quelle oeuvre de Marin Marais avait sa préférence, il a répondu: "Les quatre saisons", et nous ne pouvons qu'approuver cet excellent choix qui montre une réelle connaissance de la musique française baroque.
Le clou de la saison sera sans doute la Méga Rave Party prévue pour le 1er avril 2017 dans la Galerie des Glaces, où les meilleurs DJ du moment remixeront Rameau et Lully lors d'une "nuit de folaïe où les participants sont invités à venir déguisé avec perruques, dentelles et baskets comme dans le film de Sofia Coppola sur Marie-Antoinette", indique la plaquette du CMBV.
Notons aussi qu'un nouvel album de Maître Gim's avec un accompagnement "All Accoustics" de clavecin, traverso et ensemble viole de gambe et violes à bras sera enregistré dans la Chapelle Royale. D'après les informations dont dispose le Journal de Papageno, un premier single "Je viole de gambe ta mère" destiné à servir de teaser sur ioutioube serait déjà en préparation.
Apparemment les polémiques autour des expositions de Jeff Koons ou Anish Kapoor n'ont pas découragé la direction du Château de Versailles qui continue à s'engager pour une culture métissée, urbaine et moderne qui fera sans doute grincer les dents de quelques vieux conservateurs, mais plaira à tous les autres. Le regretté Pierre Boulez qui s'était en son temps moqué des baroqueux et de l'en déclarant: "il faudrait aussi porter perruque et s'éclairer à la bougie" va se retourner dans sa tombe. Cette année à Versailles on va porter perruque, s'éclairer à la bougie, jouer de la guitare électrique, faire péter les décibels, décoiffer les mamies, trouiller dans la soie et mettre le feu aux rideaux avec du gros son qui tache !