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jeudi 18 juin 2009

Débuter le violon à quarante ans ?

Un fidèle lecteur de de Journal m'écrit et me demande si c'est une bêtise de vouloir commencer le violon à 40 ans. La réponse est simple. Non ça n'est pas une bêtise du tout. Il faut faire ce qu'on aime. Et ça n'est pas moi qui à 33 ans suis passé à mi-temps pour faire de l'alto et de la composition qui vous dirai le contraire. Dans le pire des cas, en étant pessimiste et en supposant ça ne marche pas du tout et qu'on abandonne après quelques années, l'apprentissage du violon aura été un passe-temps comme un autre. Naturellement je dis cela en pensant à l'apprenti violoniste, pas à son entourage dont la digestion post-prendiale du dimanche peut être sévèrement perturbée par des gammes, arpèges et autres exercices de torture de l'oreille... des autres !

Il y a en France un mythe tenace qui veut que le violon réclame une discipline qui tient de l'ascèse et que si on n'a pas commencé à quatre ans et demi et vécu dans le rythme quasi monacal des classes à horaires aménagées quand on était gosse, on ne pourra jamais apprendre le violon. C'est un mythe. une pure idée reçue. Il y a des gens qui ont commencé le violon ou le violoncelle à l'âge adulte et jouent très bien. J'en connais quelques-uns personnellement, des pros et des amateurs.

L'isolement (et le découragement qui l'accompagne) est sans doute le pire danger qui guette l'apprenti violoniste. C'est pour cette raison que beaucoup de gens abandonnent le piano: ils en ont assez de jouer tout seuls et d'avoir l'impression ne pas faire de progrès. Pour cette raison on peut recommander à qui veut commencer le violon de suivre des cours en école de musique plutôt que des leçons privées, et de faire de la musique d'ensemble (par exemple en duo violon-guitare), du jazz ou de l'orchestre dès que possible. Également, dès que possible, il faut chercher des occasions de se produire devant le public, ce qui est la raison d'être du musicien.

Terminons en conseillant la lecture du livre "le violon intérieur" de Dominique Hoppenot. Son enseignement qui prenait en compte le corps dans sa totalité (et pas seulement les doigts) était assez révolutionnaire à l'époque, mais beaucoup de professeurs intègrent maintenant ces notions à leur enseignement.

jeudi 26 juin 2008

Dominique Hoppenot: le violon intérieur

Dominique Hoppenot, pédagogue du violon bien connue, disparue en 1983, s'était fait une spécialité de récupérer des violonistes (amateurs ou professionnels) au bord du gouffre, de leur redonner la confiance, le plaisir de jouer, et les bases de la technique. Son approche originale prenait en compte tout le corps et pas seulement les doigts ou les poignets, a fait beaucoup d'émules et si elle n'est pas la seule, Dominique Hoppenot est l'une des personnes qui ont contribué à changer l'enseignement du violon.

le violon intérieur

Les conseils que donne Dominique Hoppenot sont basés sur une connaissance fine de l'anatomie, une longue expérience: les nombreux dessins expliquent des positions justifiés par l'équilibre de tout le corps, la dynamique de mouvements qui sont toujours la résultante d'une force et d'une autre force opposée. Le but visé étant un état de décontraction et de concentration qui permette d'aborder et de résoudre les redoutables difficultés que pose la pratique du violon.

En dehors des violonistes (et altistes), ce livre ne risque pas de passionner les foules car on y a parle de technique, de pédagogie, mais guère de musique. Sauf erreur de ma part aucun nom de grand compositeur ou d'œuvre importante pour violon n'est cité dans le livre, vraiment centré sur le jeu du violon et le son. Mais pour les violonistes c'est un véritable livre de chevet ou plutôt de pupitre. Quel que soit leur niveau c'est une invitation à revenir aux sources, à se remettre en question, et parfois tout simplement à retrouver le bonheur de jouer.