Dominique Hoppenot: le violon intérieur

Dominique Hoppenot, pédagogue du violon bien connue, disparue en 1983, s'était fait une spécialité de récupérer des violonistes (amateurs ou professionnels) au bord du gouffre, de leur redonner la confiance, le plaisir de jouer, et les bases de la technique. Son approche originale prenait en compte tout le corps et pas seulement les doigts ou les poignets, a fait beaucoup d'émules et si elle n'est pas la seule, Dominique Hoppenot est l'une des personnes qui ont contribué à changer l'enseignement du violon.

le violon intérieur

Les conseils que donne Dominique Hoppenot sont basés sur une connaissance fine de l'anatomie, une longue expérience: les nombreux dessins expliquent des positions justifiés par l'équilibre de tout le corps, la dynamique de mouvements qui sont toujours la résultante d'une force et d'une autre force opposée. Le but visé étant un état de décontraction et de concentration qui permette d'aborder et de résoudre les redoutables difficultés que pose la pratique du violon.

En dehors des violonistes (et altistes), ce livre ne risque pas de passionner les foules car on y a parle de technique, de pédagogie, mais guère de musique. Sauf erreur de ma part aucun nom de grand compositeur ou d'œuvre importante pour violon n'est cité dans le livre, vraiment centré sur le jeu du violon et le son. Mais pour les violonistes c'est un véritable livre de chevet ou plutôt de pupitre. Quel que soit leur niveau c'est une invitation à revenir aux sources, à se remettre en question, et parfois tout simplement à retrouver le bonheur de jouer.

Commentaires

1. Le dimanche 15 novembre 2009, 20:00 par violoniste

Ce livre est d'une grande richesse pour les violonistes, élèves, et professeurs!!!
Sa pédagogie est reconnue dans le monde!!!
à lire ABSOLUMENT!

2. Le jeudi 22 avril 2010, 09:48 par La Castafiore

Ce livre peut être lu par beaucoup, même non violoniste. Il s'agit au fond d'un travail sur le geste juste (selon la morphologie de chacun) au service de l'émotion, de la musique. C'est aussi un très profond travail sur l'être. Pianiste et chanteuse lyrique, en recherche depuis l'âge de 18 ans, me débattant avec mes bras raides, j'ai réglé des questions techniques par des exercices appropriés que j'ai trouvés moi-même, par l'observation et l'écoute des autres, que j'ai "testés" sur moi avec succès avant de les proposer ensuite à mes élèves de tous âges. A la découverte de son être intérieur, à la rencontre avec soi-même. J'y ai retrouvé des exercices que je fais pratiquer à mes élèves, le senti de chacun étant fondamental. Même au quotidien, même en dehors de la musique, cette écoute intérieure est fondamentale. Ce livre met sur le chemin de la connaissance de soi, en lâchant le mental et bien au-delà de l'ego. La juste position, le geste juste, libre ; en fait tout est là. Se servir de ce qui est là, à notre disposition, restaurer l'énergie, l'élan, la vitalité de l'instant. Dominique Hoppenot a su magnifiquement traduire tout cela et bien plus.

3. Le vendredi 8 octobre 2010, 10:20 par Protée

Ne connaissant le violon que pour avoir accompagné ma soeur au piano dans mon adolescence, pratiquant et enseignant moi-même chant et piano, je suis heureuse de pouvoir, à la lecture de cet ouvrage, conforter mes propres découvertes, aidées bien sûr par d'autres apports : le plus bel apport de ce livre, outre l'importance accordée au lien avec la totalité du corps, à la perception avant toute action, c'est de se référer à la spontanéité et la facilité de l'enfance, tout en rappelant que l'adulte ne fonctionne plus comme l'enfant (il analyse), mais a besoin de conserver aussi les qualités de l'enfance, ou de les retrouver s'il les a perdues du fait des contraintes qu'il s'est infligées et/ou qu'on lui a imposées. L'élan intérieur ne suffit pas, mais il est le préalable indispensable. La technique est nécessaire, mais n'est pas un but en soi, seulement un moyen au service de notre intention musicale.
Je crois également que le fait d'avoir eu des difficultés du genre de celles évoquées dans ce livre (la grande frustration de se retrouver, au fil des ans, séparé de ses élans artistiques par la pratique de techniques desséchantes), ouvre un immense champ de réflexion, et permet d'évoluer et d'aider les élèves à évoluer. L'enseignement musical ne doit pas être la compensation aux frustrations, il doit aussi être une "nourriture" qui permet à l'enseignant d'évoluer dans sa propre pratique.

4. Le vendredi 8 octobre 2010, 11:54 par Papageno

On ne saurait mieux dire ! Merci pour votre contribution.