Can you smile ? Yes we can !

Entendu mardi dernier à la Dynamo des banlieues bleues (une petite salle de Pantin), un très réjouissant concert d'improvisation proposé par le Théo Ceccaldi trio (constitué des frères Ceccaldi aux Violon/Alto et Violoncelle et de Guillaume Aknine à la guitare électrique) et l'excellente Joëlle Léandre (Contrebasse).

Ce quatuor vient de sortir un album "Can you smile ?" dont il nous présentait une sélection. "Improvisation" ne signifie pas que les musiciens n'ont rien péparé, cela désigne plutôt une composition collective fixée uniquement dans la mémoire des musiciens et non sur papier.

Pour résumer mes impressions: que du plaisir ! Le jeu des cordes est inventif, le travail sur le son est très fouillé et très énergique. La fougue, l'énergie virtuose, le rayonnement de Joëlle Léandre entre en résonnance avec le jeu un peu moins abouti mais très engagé du trio Ceccaldi. Cela ressemble davantage à du Lachenmann où à du Grisey qu'à du Nicolas Bacri, même si on trouve des moments plus calmes et des lignes mélodiques aussi par moments. L'espace sonoere ouvert par ce quatuor est d'une richesse quasi orchestrale. L'engagement des musiciens, la qualité d'écoute et la circulation d'énergie entre eux fait vraiment plaisir à entendre et à voir.

aylcd-136-can-you-smile.jpg

A-t-on envie de sourire en écoutant cela ? Certainement, surtout dans le dernier morceau où Joëlle Léandre nous offre ses talents de vocaliste. Elle parle et chante, produisant un flot désordonné mais musicalement cohérent de syllables et d'onomatopées d'où émergent quelques fragments étranges comme "Sonate", "Beethoven" ou "Mi bémol"...

En deuxième partie nous avons entendu le contrebassiste américan John Hébert en trio avec le batteur Gerald Cleaver et le pianiste Benoît Delbecq. C'était du jazz plus traditionnel et à dire vrai je me suis pluitôt ennuyé.