Le silence de la mer (Tomasi-Vercors)

Si je n'ai pas réagi dans ce Journal aux attentats du 7 janvier, ce n'est pas par indifférence ou paresse. C'est d'abord pour observer un silence respectueux devant les familles des victimes: le déferlement de paroles dans les media alors que les coprs étaient encore chauds m'a mis fort mal à l'aise et poussé à chercher le recueillement et la solitude plus que la foule et le bruit (bien que j'aie participé à la manif avec mes proches). 

Je reviendrai certainement sur le sujet car nous sommes tous concernés par ces attaques contre la République. Et je le suis particulièrement en tant que bloggueur, attaché à la liberté d'expression, et en tant que musicien car les islamistes radicaux sont ennemis féroces de la musique ainsi que de la littérature, des arts plastiques et de nombreuses autres formes de culture.

tomasi_le_silence_de_la_mer.jpg

Pour l'instant je voudrais simplement inviter nos lecteurs (du moins les Parisiens parmi eux) à venir écouter Le Silence de la Mer, opéra d'Henri Tomasi sur un texte magnifique et célèbre de Vercors. Alors qu'un extrémisme parmi d'autres nous rappelle aujourd'hui que nous ne serons jamais totalement à l'abri, qu'il faut rester prêt à se battre pour les valeurs auxquelles nous sommes attachées: liberté, égalité, fraternité, il est urgent de relire ces quelques pages et d'y retrouver l'inspiration et le courage qui furent ceux des premiers Résistants.

Bien que prévue de longue date, la programmation de cet opéra de chambre à Paris tombe on ne peut mieux et résonne étrangement avec l'actualité. C'est au Temple du Luxembourg, 56 rue Madame, samedi 17 janvier à 20 heures avec L'Oiseleur des Longchamps (baryton), Clémentine Decouture (soprano) et Olivier Dauriat (piano). Le programme est complété par une sélection de mélodies sur le thème du "silence mis en musique" (oxymore s'il en est). Au plaisir de vous y retrouver peut-être ?