Sortie de l'album EN BLANC ET NOIR

Chères lectrices, après des mois de confinement qui nous ont privé des joies du concert (mais pas seulement), c'est avec émotion que je vous annonce la date de sortie officielle de notre album EN BLANC ET NOIR. Avec mes amis et complices Orlando Bass, Rachel Koblyakov, Philippe Hattat, nous avons concocté un joli programme qui vous permettra de découvrir l'album mais aussi de profiter de quelques surprises et d'entendre des inédits !

Cela se passera à l'espace Ararat (11 sur Martin Bernard, Paris 13e) le vendredi 25 septembre 2020 à 20h précises. Une participation aux frais de 15€ est demandée (et nous vous invitons à réserver un billet dès maintenant sur le site eventbrite, le nombre de places étant limité).

Prenez vos masques, votre gel hydrohalcolique, vos oreilles, votre curiosité et bien sûr vos mains pour applaudir !

En attendant, voici un peu de lecture: un extrait de la présentation de l'album qui donne quelques clés sur sa composition.


En Blanc et Noir

Le BLANC ce sont les touches du piano. Le do majeur immaculé qu’on va bientôt souiller avec les dissonances apportées par les touches noires pour que naisse la musique.

Le NOIR c’est l’imposant cercueil du piano de concert moderne qui vient recueillir dans sa carcasse imposante les derniers soupirs de la musique occidentale en état de mort cérébrale.

Le BLANC c’est la tendre nostalgie des Dieux de l’Olympe.

Le NOIR c’est la colère homérique et brutale des Titans. Le choc et le rude combat entre ces deux couleurs primordiales donne naissance à Khronos (le Temps), pièce pour deux pianos qui ouvre ce disque.

Le BLANC c’est la page vierge que je noircirai bientôt de symboles mystérieux pour mettre en mouvement le corps de l’interprète et l’âme de l’auditeur.

Le NOIR c’est la douce tristesse élégiaque de Thanatos (la Mort), deuxième panneau du Triptyque, qui naît avec le Temps et disparaît dans le silence.

Le BLANC c’est la lumière incandescente d’Éros (l’Amour) qui triomphe du Temps et de la Mort, dans le troisième panneau de ce Triptyque pour deux pianos, qui évoque le printemps, les oiseaux, et la joie irrésistible que procurent les jeux amoureux lorsqu’ils nous ouvrent sur l’infini.

Le BLANC et le NOIR continuent de dialoguer dans les Études pour piano seul. « L’araignée » superpose presque constamment les mains du pianiste, l’une sur les touches blanches et l’autre sur les touches noires : étrange animal à dix doigts !

La deuxième Étude explore les quintes parallèles, bête NOIRE des professeurs d’écriture, dans une série de variations qui commence comme une douce rêverie, et se transforme jusqu’à devenir une cascade de clusters qui submerge le clavier. 

La troisième Étude, « Les sources intérieures » élargit le piano aux dimensions d’un orchestre qui transcende le NOIR et le BLANC, et nous fait désirer l’avènement de la couleur.

La COULEUR, c’est finalement le violon qui l’apporte, avec chaleur et tendresse. Son timbre révèle à la manière d’un prisme tout l’arc-en-ciel des couleurs latentes dans le noir et blanc du piano.

Dans ces huit Béatitudes pour violon et piano, le violon incarne la voix de l’ange qui annonce la fin du Temps et emmène le terrestre piano vers sa résurrection dans le Royaume où la musique n’est plus nouvelle ni ancienne, mais éternelle.