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mercredi 24 août 2016

Dodécacophonie

À lire dans Libération, un article de Guillaume Tion sur l'histoire musique sérielle et atonale. Écrit avec une pointe d'humour de bon aloi et appuyé par un bon travail documentaire, plaisant à lire.

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dimanche 5 juillet 2015

Comment écrire une symphonie avec trois notes (remarques sur la Cinquième de Vaughan Williams)

La scène se passe à Londres en novembre 1937. Tandis qu'un brouillard épais et glacé recouvre la ville, dans l'ambiane feutrée et capitonnée du St Regent Composer's Club, le digne Sir Vaughan-Williams finissait un excellent whisky écossais en compagnie de son vieil ami David S, musicologue. Partie des sujets d'actualité, la conversation arriva sur la musique dodécaphonique:

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jeudi 26 mars 2015

Joyeux Boulez-iversaire !

Pierre Boulez partage avec Mozart ce privilège que même ceux qui n'ont pas vraiment écouté sa musique et ne sauraient pas la reconnaître peuvent citer son nom lors d'un dîner en ville. Le plus souvent d'ailleurs, son nom sera utilisé comme repoussoir, comme symbole de tout ce qu'on aime pas dans la musique moderne: dissonante, élitiste, arrogante, coupée du public mais pas des subventions publiques. Comme pour encourager cette vision caricaturale, Boulez ne s'est pas privé tout au long de sa carrière de critiquer très durement tout ce qui ne cadrait pas avec son esthétique. Et si ça ne suffisait pas, l'expo à la Philharmonie, les concerts et hommages institutionnels à l'occasion de son 90e anniversaire ne manqueront pas de conforter cette image du musicien d'avant-garde officiel, couvert d'honneurs à défaut d'être aimé d'une large partie du public ou des musiciens.

Pourtant, la musique de celui qui a fondé l'Ensemble Inter-contemorain et l'IRCAM ne mérite-elle qu'on aille au-delà de ces clichés ?

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jeudi 27 juin 2013

Nympho si criminelle en mi bémol, par Claude Abromont

Lu récemment, une sorte de polar commis par Claude Abromont, qui dans le civil est prof d'analyse musicale dans certain conservatoire parisien très chic. Comme dans tout bon polar, il y a de la viande froide au menu. Mais la victime n'est rien d'autre que l'inventeur de l'holomusicogramme, étrange appareil qui permet non seulement de comprendre visuellement la structure de la musique de manière très intuitive et en 3D s'il vous plaît, mais aussi d'interagir avec la musique. L'holomusicogramme rêvé par Claude Abromont serait donc (si d'aventure on en fabriquait un) davantage que l'outil ultime du musicologue : un véritable instrument de musique, produit par le croisement improbable entre le Thérémine, les jeux vidéos façon Guitar Hero et la présentation powerpoint d'un cours d'analyse musicale pour les nuls. C'est aussi, dans l'idée de l'auteur, un objet de collection qui peut atteindre des prix faramineux, à l'instar de certaines œuvres des arts plastiques.

Tout cela est fort amusant et parfois instructif. Si les maigres développements consacrés à la psychologie des personnages font plutôt penser à un tome pas particulièrement inspiré de la collection Harlequin, si le style littéraire est banal et sans couleur particulière, les passages consacrés au microcosme de la musique ancienne ou contemporaine, avec ses chapelles, ses haines féroces, son jargon, ses dieux et ses idoles, sont des plus réjouissants.

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On peut sans doute reconnaître dans l'auteur un érudit, un passionné, ainsi qu'un esprit facétieux par moments. Ce livre est semé d'allusions et de blagues pour initiés. Pour ne donner qu'un exemple, lorsqu'il imagine une
Opération Walkyrie qui consiste à projeter la vidéo de l'opéra de Wagner à côté d'une analyse en temps réel des leitmotives, les lecteurs les plus jeunes ne se souviendront peut-être pas qu'Opération Walkyrie est le nom de code d'un complot des officiers allemands pour tenter d'assassiner Hitler en juillet 1944...

Comme une symphonie de Haydn, cette Symphonie Criminelle d'Abromont est spirituelle et plaisante ; elle se lit en trois heures avant d'être rangée dans un rayon des inclassables et des curiosités, hybride indéfinissable entre le polar, l'anticipation, et la vulgarisation musicologique. Il ne reste plus à Claude Abromont qu'à construire un prototype et déposer le brevet de l'holomusicogramme avant de le proposer à Yamaha, Sony ou Microsoft, afin de savoir si c'est une révolution, l'instrument de musique du XXIe siècle, un gadget de plus ou encore un simple fantasme de musicologue.

lundi 21 mars 2011

Quatre ans de Journal de Papageno

Le Journal de Papageno va fêter ses quatre ans. Cinq cent billets, un millier de commentaires, et un nombre de visites quotidiennes qui me surprend toujours: environ trois cents si on exclut les robots des moteurs de recherche. Lesquels moteurs de recherche classent ce blog entre la 2e et la 7e position pour le mot-clé "Papageno", ce qui est une belle performance si l'on pense que Papageno est aussi le nom d'un magasin de disques à Paris, d'un ensemble de musique ancienne à La Haie, d'une très sympathique association qui organise des concerts dans les prisons et hôpitaux et bien sûr de mon personnage préféré de La Flûte Enchantée.

Quatre ans de questions qui restent encore ouvertes (Qu'est-ce que la musique tonale ? Pourquoi la musique contemporaine fait-elle fuir les amateurs de classique ? N'y a-t-il vraiment pas d'autre choix que le post-sérialisme ou le minimalisme néo-tonal ? Faut-il et peut-on encore écrire de la musique aujourd'hui ?). Quatre ans d'impressions partagées, d'étonnement, de coups de gueule et de coups de chapeau sur les concerts, les disques, les œuvres. Et aussi de commentaires souvent drôles, justes ou instructifs qui m'ont aidé à progresser dans mon chemin d'étudiant musicien. Merci à tous.

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Je n'écris rien ou presque dans ce journal qui ne soit pas en lien avec la musique. Ce n'est pas uniquement parce que je suis un mono-maniaque. Rien ne m'empêcherai de faire comme Palpatine et de commenter l'abstention aux Cantonales, la réforme constitutionnelle au Maroc, le séisme de Sendai ou la corruption des députés européens. Aucun de ses sujets ne me laisse indifférent, mais qu'aurais-je à raconter d'intéressant dessus ? On trouve déjà les faits, les avis d'expert et des éditoriaux de toute tendance politique dans les journaux et dans certains blogs spécialisés de très bon niveau comme par exemple Bug Brother (en français, sur la sécurité informatique et les libertés individuelles) ou The Oil Drum (en anglais, sur le pic pétrolier). J'ai préféré pour ce blog parler de choses qui m'intéressent directement et que je connais au moins un peu. Avec mon point de musicien étudiant, je peux éventuellement donner un son de cloche différent de ce qu'on lit dans la critique musicologique traditionnelle.

vendredi 10 octobre 2008

Anna Magdalena Bach compositrice ?

La dépêche de l'agence Reuters, tombée aujourd'hui, annonce des oeuvres de Bach auraient été écrites par son épouse. Sa deuxième épouse, Anna Magdalena, pour être précis. Un chercheur du nom de Martin Jarvis affirme détenir 18 raisons de croire que les célèbres suites pour violoncelle seul seraient en fait d'Anna Magdalena.

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