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mardi 9 septembre 2008

Bien qu'aux arts d'Apollon...

Chers amis lecteurs de ce journal, vous allez croire que je vous néglige car une rentrée chargée me laisse peu de temps pour écrire. En guise de consolation, voici une réflexion de Joachim Du Bellay (tirée des Regrets, publiés en 1558) sur l'utilité de l'art, ou sa futilité si l'on veut:

Bien qu'aux arts d'Apollon le vulgaire n'aspire
Bien que de telz trésors l'avarice n'ait soing,
Bien que de telz harnois le soldat n'ait besoing,
Bien que l'ambition telz honneurs ne desire :

Bien que ce soit aux grands un argument de rire,
Bien que les plus rusez s'en tiennent le plus loing,
Et bien que Dubellay soit suffisant tesmoing
Combien est peu prisé le mestier de la lyre :

Bien qu'un art sans profit ne plaise au courtisan,
Bien qu'on ne paye en vers l'œuvre d'un artisan,
Bien que la Muse soit de pauvreté suivie,

Si ne veulx-je pourtant delaisser de chanter,
Puisque le seul chant peult mes ennuys enchanter,
Et qu'aux Muses je doy bien six ans de ma vie.

lundi 23 juin 2008

Que je m'ennuie...

Le texte d'abord:

   Que je m'ennuie entre ces murs tout nus
         Et peints de couleurs pâles
   Une mouche sur le papier à pas menus
         Parcourt mes lignes inégales

   Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
         Toi qui me l'as donnée
   Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
         Le bruit de ma chaise enchaînée

   Et tous ces pauvres coeurs battant dans la prison
         L'Amour qui m'accompagne
   Prends en pitié surtout ma débile raison
         Et ce désespoir qui la gagne

(Guillaume Apollinaire, septembre 1911)

La musique ensuite:

(Jacques L'Oiseleur des Longchamps, baryton; Mary Olivon, piano; enregistré le 22 juin 2008 salle Cortot)

Le verdict du jury: non reçu pour le diplôme de composition de l'ENM. Après un premier moment de surprise et de déception, je dois bien avouer que le jury a raison. Il s'agit pour ce diplôme d'acquérir un savoir concernant les techniques d'écritures employées aujourd'hui, et de prouver qu'on l'a acquis, en écrivant des choses qui n'ont pas à être forcément très jolies mais techniquement bien construites, suffisamment touffues et complexes pour démontrer l'habileté du compositeur.

Or ma formation et ma culture sur la musique du XXe (et du XXIe !) siècle est encore tout à fait incomplète, et pis encore dans ces mélodies je n'ai pas cherché à faire étalage de certaines techniques que je connais et que je maîtrise malgré tout. J'ai plutôt cherché une musique en accord avec le texte, qui respecte notamment l'ambigüité de l'écriture d'Apollinaire, poète archaïsant et moderne à la fois (lire par exemple Apollinaire entre deux mondes de Pierre Brunel). Ces poèmes sont faits avec très peu de mots, et mes mélodies avec très peu de notes. Elles plaisent aux interprètes, à qui elles laissent de la place pour s'exprimer, et au public, qui aime les choses simples. Elles ne plaisent pas aux compositeurs, qui aiment les choses stimulantes intellectuellement.

Parmi les circonstance atténuantes, je pourrais invoquer celles liées à mon boulot d'informaticien qui me laissent 2 jours 1/2 par semaine dans le meilleur des cas pour travailler la composition. C'est peu, mais Bach, Mozart, Grieg ou Rimsky-Korsakov, pour ne citer qu'eux parmi des centaines, ne disposaient pas de davantage de temps pour composer. Pas d'amertume cependant: je garde de cet année un bilan très positif. Ce que j'écris aujourd'hui n'a rien à voir avec ce que j'écrivais il y a un an, et j'espère bien continuer à travailler et à progresser.

Soyez audacieux ! nous a ordonné le président du jury, tout en nous encourageant à étudier davantage les (autres) compositeurs contemporains. Voilà peut-être ce que je n'avais pas compris tout à fait: l'enjeu n'est pas uniquement de se faire plaisir et d'écrire des choses qu'on aurait écrit tout seul de toute façon, mais bien de se remettre en question, d'essayer de nouvelles techniques, quitte à écrire des choses qui résistent moins bien au test du copier-coller.

Dont acte.

Binet, Les Bidochon tome 12

vendredi 20 juin 2008

Du Bellay, Desportes, Labé, et Marot dans le texte

J'ai toujours aimé la poésie mais depuis quelques mois, celle du XVIè siècle me passionne véritablement: on y trouve une liberté de ton, une folie langagière, une force dont on chercherait en vain l'équivalent dans la poésie classique ou romantique (la poésie moderne et contemporaine, c'est encore tout à fait autre chose).

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vendredi 9 mai 2008

Chien rien

écris-moi des chansons demandé-je à ma chère et tendre qui me proposa un court extrait de son prochain recueil, dont le titre est encore top secret. Pas vraiment une chanson, mais ça devrait pouvoir se chanter tout de même:

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jeudi 14 février 2008

Deux nouvelles mélodies: Les cloches (Apollinaire) et Baise m'encore (Louise Labé)

Pour célébrer dignement la Saint Valentin, j'ai posté deux nouvelles partitions aujourd'hui sur La Flûte Enchantée le site Tamino Productions:

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dimanche 3 février 2008

La complainte du Roi Henri

J'ai posté ce soir sur La Flûte Enchantée Tamino Productions la partition d'une mélodie pour baryton et piano, ainsi que la même mélodie dans un arrangement pour Baryton, Hautbois, Harpe et Quatuor à cordes.

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dimanche 5 août 2007

Hommage à Poe d'Aurélie Loiseleur

Le livre Hommage à Poe d'Aurélie Loiseleur est maintenant disponible en librairie. J'en ai déjà parlé dans un précédent billet pour évoquer la pièce pour récitant et alto seul qui en est tirée. Voici un court extrait ce de grand poème:

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samedi 2 juin 2007

Hommage à Poe

Hommage à Poe est le titre d'un recueil de poésies écrit par Aurélie Loiseleur. À l'occasion de la sortie en librairie de cet ouvrage, l'éditeur organise une petite fête. Au début je pensais écrire des mélodies mais la poésie d'Aurélie, qui se prête merveilleusement bien à la récitation, s'adapte assez difficilement au chant. Nous avons donc opté pour une solution "récitant et alto".

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