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mardi 16 février 2016

Dialogue d'amour

Vous connaissez sans doute les sonates de Beethoven pour piano et violon, interprétées par Clara Haskil et Arthur Grumiaux. Je ne sais s'il existe plus parfait dialogue d'amour. Chacun prend sa place en soulignant la place de l'autre, chacun est un creux pour que l'autre vienne s'y étendre, il épouse les formes de l'autre et ne tient et n'élève la voix que parce que l'autre, loin de se cacher dans le convexe qui le définit, devient le concave de l'autre. Ils se suivent, ils s'approchent, ils se caressent, ils se soutiennent. Le piano s'entend encore quand le violon a repris et le premier n'a d'autre soin en jouant que de faire déjà entendre le retour du second. Jamais ils ne se séparent, le dire de l'un n'est que préparation au dire de l'autre, à sa mise en valeur, à sa meilleure présence, à sa plus grande beauté. L'un et l'autre sont tellement singuliers, à la pointe du meilleur d'eux-mêmes, que la singularité de l'autre n'a que s'y lover. Chacun dispose de l'autre, parce qu'il se dispose à l'autre.

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vendredi 19 septembre 2014

La porte ouverte: musique et poésie le 20 septembre à l'église des Billettes

L'Ensemble Regards et l'association Musique et Poésie vous convient à La porte ouverte, le samedi 20 septembre à 18h30 en l'église des Billettes (24 rue des Archives à Paris). Au programme, quatre créations qui associent un compositeur et un poète, et pour trois d'entre elles instruments acoustiques et musique électronique. Si j'avoue bien volontiers que je ne connais aucun des artistes impliqués dans ce projet, ce sera l'occasion de les découvrir justement.

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mercredi 9 avril 2014

Te craindre en ton absence

OuÏ au théâtre des Bouffes du Nord il y a un mois, Te craindre en ton absence est un monodrame pour voix parlée, 12 instruments et électronique. Le texte est signé Marie Ndiaye et la musique Hector Parra, interprétée par l'inter-contemporain sous la baguette de jeune et brillant Julien Leroy, mis en scène par Georges Lavaudant.

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mercredi 13 février 2013

Concert-lecture du quatuor Tana à Paris

Hier soir à un concert-lecture privé organisé un mécène parisien. Ambiance conviviale et bon enfant. Les musiciens du quatuor Tana, tout juste revenus de Rome où ils jouaient la veille à la Villa Medicis (la vie de musicien est un sacerdoce, on mesure mal à quel point), ont joué Mozart, Debussy, Pärt, Chostakovitch et Glass. Dans ce répertoire un peu plus classique que d'habitude, les Tana m'ont touché à nouveau par leur engagement total, leur chaleur communicative, leur enthousiame contagieux. Les dimensions, la et l'acoustique de la pièce où une petite quarantaine de chanceux ont le privilège de partager ces moments, l'attitude du public aussi se conjuguent pour faire de cette soirée un instant rare et précieux. Les trois derniers mouvements du huitième quatuor de Chostakovitch étaient boulversants. Et lorsque les Tana ont joué le mouvement lent du sublime quatuor de Debussy, j'ai fermé les yeux et senti le bonheur m'envahir tout entier, j'ai bien cru que j'allais me mettre à pleurer. La spiritualité dépouillée et exigeante des chorals d'Arvo Pärt m'a beaucoup parlé également. En revanche les arpèges poussifs débités au kilomètre par Philip Glass m'ont laissé parfaitement froid, en dépit de la chaleur et de la vie insuflée par les Tana dans cette musique.

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Entre deux morceaux, Régis Délicata lisait des extraits de son premier roman, Rhapsodie pour une dent creuse. Un livre dont je n'ai lu que la première moitité, ce qui me prive du plaisir sadique de spoïler la fin. Ce que j'ai lu est fin, enjoué, alerte, sarcastique. Delicata multiplie les interventions d'auteur, les adresses aux lecteur qu'il appelle Lucien ou même Lulu plus familièrement. C'est aussi très parisien, ça sent un peu son khâgneux par moments. Avec les bons côtés (les traits d'esprit, la culture encyclopédique passée à la moulinette, le mélange des genres et des niveaux de langage) et les moins bons (le côté un peu superficiel et l'overdose d'ironie). On en vient à souhaiter qu'une plume aussi alerte se consacre un jour à des sujets plus graves, au risque de se priver parfois du plaisir un peu gratuit d'un bon mot.

Ce fut en tout cas une soirée des plus réjouissantes, et l'on ne peut que chaleureusement remercier les hôtes de ce concert-lecture.

dimanche 5 août 2007

Hommage à Poe d'Aurélie Loiseleur

Le livre Hommage à Poe d'Aurélie Loiseleur est maintenant disponible en librairie. J'en ai déjà parlé dans un précédent billet pour évoquer la pièce pour récitant et alto seul qui en est tirée. Voici un court extrait ce de grand poème:

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