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mardi 3 juin 2014

A Phillis

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage,
Et la mer est amère, et l’amour est amer,
L’on s'abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer,
Car la mer et l’amour ne sont point sans orage. 

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mercredi 7 mai 2014

Où es-tu me vois-tu m'entends-tu...

Où es-tu me vois-tu m'entends-tu
Me reconnaîtras-tu
Moi la plus belle moi la seule
Je tiens le flot de la rivière comme un violon
Je laisse passer les jours
Je laisse passer les bateaux les nuages
L'ennui est mort près de moi
Je tiens tous les échos d'enfance mes trésors
Avec des rires dans mon cou

(Paul Éluard, Médieuses, 1939)

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vendredi 11 avril 2014

Il me plaît...

Il me plait que vous ne soyez pas épris de moi,
Il me plait que je ne sois pas éprise de vous,
Que jamais le lourd globe terrestre,
Ne s’effacera de dessous nos pieds.
Il me plait de pouvoir être drôle,
De ne pas jouer des mots et de me laisser aller,
Et de ne pas rougir d’une vague d’étouffement,
Lorsque s’effleurent nos mains, légèrement.

Il me plait aussi, que devant moi,
Vous enlaciez une autre, tranquillement,
Ne me rejetez pas dans le feu de l’enfer,
Brûler, parce que ce n’est pas vous que j’aime,
Et que mon tendre nom, mon tendre, vous
Ne le prononcerez ni le jour, ni la nuit, illusoirement...
Que jamais dans le silence d’un sanctuaire,
Alléluia ! Ne sera chanté au-dessus de nous

Merci à vous du cœur et de la main
De ce que - sans me connaître! - vous
M’aimez tant: pour mon repos nocturne,
Pour la rareté des rencontres aux heures du couchant
Pour nos non-promenades sous la lune,
Pour le soleil, au-dessus des têtes, mais pas pour nous,
Parce que vous êtes épris - hélas! - non pas de moi,
Parce que je suis éprise - hélas! – non pas de vous!

Marina Tsvetaïeva

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vendredi 28 mars 2014

L'histoire du cheval pie (concert littéraire)

L'Oiseleur vous convie à un concert littéraire

Tolstoï : l'histoire du cheval pie

dimanche 6 avril à 16h église des Mesnuls (Yvelines)

L'Oiseleur des Longchamps: conteur et chanteur 

Thomas MacFarlane : pianiste

entrée : libre participation

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samedi 15 mars 2014

L'Oiseleur, Loilier, Marinescu chantent Anna de Noailles le dimanche 16 mars à Paris

Concert consacré à la poétesse Anna de Noailles, née Brancovan

Aurelie Loilier, soprano

Axia Marinescu, pianiste

L'Oiseleur des Longchamps, baryton

Naoko Nakatani, violoniste

Delphine André, comédienne

Mélodies de Béesau, Delannoy, Dutilleux, Patrick Loiseleur, Marquiset, Saint-Saens, Jacques de la Presle, de Laurière, Vierne

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mercredi 5 mars 2014

C'est qu'il nous faut consentir

C'est qu'il nous faut consentir
à toutes les forces extrêmes ;
l'audace est notre problème
malgré le grand repentir.

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mardi 28 janvier 2014

Musique (Albert Samain)

Puisqu’il n’est point de mots qui puissent contenir,
Ce soir, mon âme triste en vouloir de se taire,
Qu’un archet pur s’élève et chante, solitaire,
Pour mon rêve jaloux de ne se définir.

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vendredi 24 janvier 2014

Hommage à la vie

Jules_Supervielle.jpg

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samedi 11 janvier 2014

Les éblouissements d'Anna

A lire sur le blog de L'Oiseau-Lyre, un beau compte-rendu du Récital "Les Éblouissements d'Anna" du 8 décembre dernier à l'Institut Culturel Roumain.

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vendredi 10 janvier 2014

Et amollir le cueur des inhumains...

Blason de la Larme

Larme argentine, humide et distillante
Des beaulx yeulx clairs, descendant coye, et lente
Dessus la face, et de là dans les seins,
Lieux prohibez comme sacrez, et sainctz ;

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lundi 25 novembre 2013

Un appareil si vital et délicat... (Paul Valéry)

Il me semble que chaque mortel possède tout auprès du centre de sa machine, et en belle place parmi les instruments de la navigation de sa vie, un petit appareil d’une sensibilité incroyable qui lui marque l’état de l’amour de soi. On y lit que l’on s’admire, que l’on s’adore, que l’on se fait horreur, que l’on se raye de l’existence ; et quelque vivant index, qui tremble sur le cadran secret, hésite terriblement  prestement entre le zéro d’être une bête et le maximum d’être un dieu.

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mercredi 6 novembre 2013

Est-ce encor moi (Supervielle)

Est-ce encor moi malgré
Son visage en allé
Et ses jambes qui fuient
Dans la soie de la nuit.

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vendredi 27 septembre 2013

Je veux donner encore...

J'ai donné de l'amour
    et reçu du mépris
Donné de la tendresse
    et subi la colère
J'ai donné ma confiance
    et j'ai été trahi
J'ai donné mon pardon
    et j'ai été jugé

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lundi 13 mai 2013

Voici que le silence...

Voici que le silence a les seules paroles
Qu'on puisse, près de vous, dire sans vous blesser.
Laissons pleuvoir sur vous les larmes des corolles;
Il ne faut que sourire à ce qui doit passer.

À l'heure où fatigués nous déposons nos rôles,
Au même lit secret les dormeurs vont glisser;
Par chaque doigt tremblant des herbes qui nous frôlent,
Vous pouvez me bénir et moi vous caresser.

C'est à votre douceur que mon sentier m'amène.
Dans ce sol lentement imprégné d'âme humaine,
L'oubli, lent jardinier, extirpe les remords.

L'impérissable amour erre de veine en veine;
Je ne veux pas troubler par une plainte vaine
L'éternel rendez-vous de la terre et des morts.

Marguerite Yourcenar, extrait des Sept poèmes pour une morte, Les Charités d'Alcippe, éditions Gallimard.

samedi 9 avril 2011

Arkhéion à la Maison de la Poésie de Paris

A écouter du 27 avril au 29 mai 2011 à la Maison de la Poésie de Paris, Arkhéion 2011. Un spectacle conçu et mise en scène par Wilfried Wendling, qui a également composé la musique:

[..] Un projet construit autour d'archives visuelles et sonores de l'Ina. Une cathédrale d'images et un quatuor à cordes jouent avec le passé, Guillaume Apollinaire, Jack Kerouac, René Char, Ezra Pound, Nathalie Sarraute, Jean Genet, Francis Ponge, Paolo Pasolini, Robert Desnos...

...Et cinq jeunes poètes, Laurence Vielle, Florence Pazzottu, Aurélie Loiseleur, Sophie Loizeau et Valérie Rouzeau, offrent en alternance et au fil des semaines leur performance. Des textes récents et inédits pour une tension poétique d'exception.

Le coeur du spectacle est constitué par des lectures de poèmes d'hier et d'aujourd'hui, par leurs auteurs, alternées avec des miniatures pour quatuor à cordes avec contrebasse. Ces miniatures que j'ai trouvées passionnantes explorent tous les aspects ou presque de l'écriture pour cordes contemporaine: spectrale, bruitiste, répétitive (plutôt comme Steve Reich que comme Philip Glass), etc.

Ma poétesse préférée participant à ces lectures, je ne saurai bien sûr que les recommander chaleureusement. Mais comme toujours, chers lecteurs, Je vous invite à écouter quelques extraits de la musique de Wilfried Wendling sur son site Internet pour vous faire une idée par vous-même et à consulter le site de la Maison de la Poésie pour le programme détaillé et les détails pratiques.

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mardi 16 mars 2010

Le miel inaltérable... pour deux pianos

Le miel inaltérable... est une pièce pour deux pianos, écrite l'été dernier à Courchevel. Elle est inspirée d'un poème de Marguerite Yourcenar, extrait des sept poèmes pour une morte qui font partie des Charités d'Alcippe. Ce recueil d'abord publié au début des années 1950 chez un petit éditeur belge appelé La Flûte Enchantée (ça ne s'invente pas !) est maintenant disponible chez Gallimard.

Une poésie très néo-classique mais de bonne facture, selon la femme de mon cœur qui est une grande spécialiste de la chose. Une poésie d'une beauté intemporelle, selon moi:

Le miel inaltérable, au fond de chaque chose
Est fait de nos douleurs, nos désirs, nos remords
L'alambic éternel où le temps recompose
Les larmes des vivants et les pensées des morts.

D'identiques effets regerment de leur cause;
La même note vibre à travers mille accords;
On ne sépare pas le parfum de la rose;
Je ne sépare pas votre âme de son corps.

L'univers nous reprend le peu qui fut nous-mêmes.
Vous ne saurez jamais que mes larmes vous aiment;
J'oublierai chaque jour combien je vous aimais.

Mais la mort nous attend pour nous bercer en elle;
Comme une enfant blottie entre vos bras fermés,
J'entends battre le cœur de la vie éternelle.

Cette partition est dédiée à Pascal Devoyon et Rikako Murata. Elle est disponible sur le site Tamino Productions (mise à jour: maintenant intégrée au Triptyque). La première audition publique devrait avoir lieu dans les mois qui viennent (mise à jour: voir ce billet).

dimanche 7 mars 2010

Architectures contemporaines, pour voix et piano

Il est au fond assez fréquent que l'inspiration se nourrisse du travail d'autres artistes, quel que soit leur domaine. La poésie, la peinture, le théâtre sont aussi nécessaires à mon équilibre intérieur que la musique. Le cycle Architectures contemporaines en est la parfaite illustration.

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vendredi 12 juin 2009

Boileau, auteur de plagiat par anticipation

Voilà une chose sans doute que j'aurais du faire plus tôt: une petite recherche sur Internet pour Sombres Pensées, le titre que j'avais donné à une pièce pour violoncelle seul écrite cette année. Il y a même un group de heavy metal qui s'appelle Sombre pensée (au singulier). Une belle photo sur flickr, plusieurs poèmes,  quelques blogs et un grand nombre d'articles portent ce titre, mais le plus significatif est de loin ce poème de Boileau qui constitue un exemple flagrant de ce que les oulipiens appellent un plagiat par anticipation. Je vous laisse admirer la perfection toute classique de ce poème qui contient le vers peut-être le plus célèbre de Boileau (ce qui se conçoit bien...):


Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre ou le tour vicieux :
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.


(Boileau, Art poétique, Il est de certain esprits)

En guise de représailles, je pourrais toujours chiper les trois permiers vers pour les placer en exergue de la partition. Non mais !

samedi 14 février 2009

L'éternelle jeunesse de la Princesse de Clèves

Elle est née en 1678, elle n'a pas pris une ride, et le président de la république a une dent contre elle. C'est la Princesse de Clèves. La première attaque a été menée par le candidat à la présidentielle, en février 2006:

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mercredi 26 novembre 2008

Concert: Mélodies de Verlaine à l'ENS

Bonjour à tous,



Le 5 décembre prochain, à l'ENS (45 rue d'Ulm), en salle des Actes, à 21h : De la musique avant toute chose !

Le Département Histoire et Théorie des Arts vous convie à un récital de mélodies françaises sur des poèmes de Paul Verlaine. Au programme de ce concert, des œuvres de Debussy, Hahn, Fauré et Britten.

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