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vendredi 2 juin 2017

Un soir de demi-brume à Londres... pour orchestre de chambre. Partition enfin disponible !

Le temps ne passe pas, il court, il s'envole, il s'enfuit comme le plus impudent des voleurs... Lorsque j'ai écrit cette pièce pour orchestre de chambre (12 instrumentistes) intitulée Un soir de demi-brume à Londres pour la classe de composition du conservatoire de Liège, j'étais tellement débordé que j'ai à peine jeté quelque mots dans un billet pour annoncer trois concerts d'un coup. Pourtant, j'en aurais eu des choses à dire sur cette pièce que je mettrais sans doute dans le top 5 de celles que j'ai le mieux réussies jusqu'à présent.

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mercredi 25 mars 2015

Rose Fleur d'Oranger, pour sept violoncelles

En 2013, à la demande d'Yseult Kervyn et de la classe de Jean-Pol Zanutel du Conservatoire Royal de Liège, j'ai commencé un cycle pour violoncelle et électronique intitulé La Couleur Me Possède . Ce titre fut inspiré par une phrase du journal du peintre Paul Klee qui était un grand coloriste. Chaque pièce associe une couleur et un sentiment, et pour l'instant trois pièces sont terminées:

  • Blanc Deuil
  • Noir Colère
  • Rose Fleur d'Oranger

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mercredi 20 novembre 2013

Images sonores 2013

Les 21, 22 et 23 novembre prochains aura lieu le festival Images Sonores 2013 à Liège. Trois concerts de musique électro-acoustique et mixte ou le bizare côtoie l'expérimental, et pourquoi pas, le beau ou l'émotion. Où les virtuoses sont aussi les ingé sons du centre Henri Pousseur, toujours prêts à faire l'impossible pour satisfaire les désirs des compositeurs. Le 22 notamment, la violoncelliste Yseult Kervyn rejouera un extrait du cycle La couleur me possède pour violoncelle et électronique live. Pour plus de détails je vous renvoie à cet article fort détaillé de Marc-Henri Bawin, ou encore au site du Centre Henri Pousseur et même à la bande-annonce en vidéo qui présente le travail de la classe de violoncelle de Jean-Pol Zanutel et Jeanne Maisonhaute. 

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mercredi 11 mai 2011

Petites Fanfares Célestes à la Philharmonie de Liège le 15 mai 2011

Mes Petites Fanfares Célestes seront données à la philharmonie de Liège (Belgique) dimanche prochain, 15 mai 2011, à 15 heures, dans une nouvelle orchestration pour grand ensemble de cuivres et percussions (la version originale étant pour dixtuor de cuivres: 4 trompettes, cor, 4 trombones, tuba).

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samedi 9 avril 2011

Orgue et création, à la Philharmonie de Liège

Les salles de concert avec orgue sont devenues rarissimes: depuis la revente de l'orgue du Studio 104 de la Maison de la Radio à Paris en 1997 (les orgues de la salle Pleyel, de la salle Gaveau, du Théâtre des Champs Elysées ayant disparu bien avant), il ne reste qu'un grand orgue dans une salle de concert à Paris, celui de l'Auditorium Maurice Ravel à Lyon (un magnifique instrument construit par Cavaillé-Coll). Et en Belgique, à ma connaissance, l'orgue de la philharmonie de Liège est également le seul du pays. C'est tout de même étrange de constater à quel point l'orgue, qui est l'un des instruments les plus anciens (on le trouve en Grèce antique), et par son utilisation par les cultes catholiques et protestants, l'un des plus répandus dans la tradition musicale occidentale, ait à ce point disparu des salles de concert.

orgue_philharmonie_liege.jpgUne bonne raison de ne pas bouder son plaisir en acceptant la gracieuse invitation de la Philharmonie de Liège à un concert d'orgue gratuit et de surcroît à un horaire fort pratique: midi trente. Une autre raison étant bien sûr de venir écouter le travail de mes camarades organistes et compositeurs du Conservatoire. A ce propos, la différence de culture entre la Belgique et la France est frappante: il est relativement courant d'entendre en Belgique des étudiants et des professionnels confirmés (comme ici Jean-Luc Thellin) se produire lors du même concert, alors que chez nous une véritable muraille de verre sépare les élèves et leurs professeurs.

Quelques mots sur l'instrument. Construit en 1889 à l'apogée de l'orgue romantique, il a été révisé tout récemment, en 2005 (vous trouverez plus de détails sur le site orgue & vitraux ou encore sur celui de la philharmonie). Dans sa version actuelle, il est muni d'une console mobile, d'un programmateur électronique, en somme de tout le confort moderne. Fini les tirettes qu'un acolyte pousse pour enclencher les jeux, et les accouplements mécaniques ! A la place de chaque jeu, une petite loupiote s'allume ou s'éteint, et il suffit d'une seule pression sur un bouton du programmateur pour changer tous les registres d'un coup. Les organistes tournent le dos au public, ce qui est un peu étrange mais permet de regarder le travail des mains et des pieds.

Nous commençons par une Fantaisie de Petr Eben, compositeur tchèque disparu tout récemment (en 2007).  Cette pièce me séduit et me donne l'envie de découvrir davantage ce musicien. Petr Eben connaissait bien l'orgue dont il jouait en virtuose. Dans cette Fantaisie écrite sur des thèmes liturgiques et vraisemblablement basée sur des improvisations, il utilise toutes les ressources de l'instrument pour donner une ampleur symphonique à ses variations. Cette musique vivante et colorée qui évoque Martinu ou Janacek s'écoute avec grand plaisir.

C'est ensuite Gauthier Bernard qui prend les commandes de l'orgue de la Philharmonie pour jouer d'abord une pièce de sa composition puis une autre de Sarah Wéry. Sans vouloir ranimer la guerre du feu entre les classes d'Écriture et de Composition, la succession des deux pièces illustre bien les forces et les faiblesses de chaque approche. La pièce de Gauthier Bernard est très bien maîtrisée du côté harmonie et contrepoint, mais également sur le plan instrumental (c'est l'avantage dont dispose l'interprète-compositeur). Cela dit, il fait sonner l'orgue de façon plutôt traditionnelle. La pièce de Sarah Wéry, par contraste, paraît plus personnelle bien qu'elle sous-utilise les possibilités de l'instrument et soit moins riche en contrepoint. On y trouve certains gestes comme cet arpège rapide et léger qui traverse tout un clavier qui sont assez peu dans la tradition des organistes et par là même tout à fait intéressants à écouter. C'est un peu délicat bien sûr de bloguer sur des pièces écrites par mes camarades: aussi tiens-je à rappeler que ce sont uniquement des impressions  subjectives que je livre, et qu'il y a des professeurs qui sont chargés de juger, de donner des conseils et de mettre une note (ou plutôt une "cote" comme on dit à Liège), ce que je me garderai bien de faire dans ce journal.

Le concert se poursuit avec les Alléluias sereins d'Olivier Messiaen, un pur moment de bonheur surtout pour un fan comme moi. Entendre la divine musique de Messiaen sans avoir à se geler les miches dans une église qui sonne mal et trop, c'est vraiment avoir un avant-goût du paradis.

Ensuite vient une pièce de Pascal Dusapin intitulée Memory. Censée être un Hommage crypté et monomodal à Ray Manzarek (musicien américain qui tenait les claviers pour le groupe The Doors), c'est surtout une pièce hautement soporifique et dont l'intérêt musical doit être crypté lui aussi car il m'a totalement échappé.

Pour terminer, nous entendons la Suite pour orgue de Stefan Pitz. Une série de pièces spectaculaires et virtuoses qui explorent non seulement les possibilités de l'orgue, mais aussi celles de l'orgue de la philharmonie en particulier. Parmi les techniques employées, le jeu vertical (sur plusieurs claviers avec une seule main) ou les changements de registration sur une note tenue (à part une sorte de claquement lorsque les tuyaux se mettent en vibration, cet effet-là ne produit d'ailleurs rien d'extraordinaire). De cette exploration tous azimuts, il ressort une gamme d'émotions et d'atmosphères très variées, un peu inégales car certaines parties fonctionnent mieux que d'autres. Bien qu'il y ait sans doute dans cette partition des éléments structurants, je n'ai guère trouvé à l'oreille de fil rouge musical ou émotionnel qui relierait les parties entre elles pour construire une narration. Il n'en reste pas moins que cette pièce est la plus audacieuse et la plus développée de ce que nous avons entendu ce jour. Et que les trois pièces présentées par les jeunes compositeurs étaient, chacune à sa façon, autrement plus stimulantes et réussies que la très décevante pièce de Dusapin.

Outre les artistes eux-mêmes (Edward Vanmarsenille, Evgenia GalyanGauthier Bernard, Thomas Groenweghe, Jean-Luc Thellin) il faut remercier et féliciter les professeurs Anne Froidebise et Michel Fourgon pour une initiative qui perpétue l'esprit de création et d'innovation insufflé par Henri Pousseur au conservatoire de Liège, et qui semble encore bien vivace aujourd'hui.

dimanche 6 mars 2011

Bartholomée, Seba, Lachenmann et Pagliei par le Quatuor Danel à Liège

Ouï à la philharmonie de Liège le 3 mars dernier, un concert de l'excellent Quatuor Danel donné dans le cadre du festival Ars Musica, avec la participation du centre Henri Pousseur (ex-CRFMW) pour l'électronique.

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jeudi 24 février 2011

Neige sur Liège (haïku, pour voix et piano)

Écrit en décembre dernier, en deux heures, entre deux répétitions d'orchestre à Liège, et en regardant la neige tomber par la fenêtre au-dessus de la Cité Ardente, voici la partition d'un Haïku pour voix et piano. L'ambitus vocal étant assez réduit (une octave, du mi au mi) c'est chantable par presque toutes les voix ou presque. Un Haïku est nécessairement très court (5 + 7 + 5 syllabes, encore que le comptage des syllabes ne soit pas le même en Japonais et en Français) et doit comporter une référence à la saison. C'est bien le cas ici:

Neige sur Liège

L'Ardente endormie

Rêve à son passé

Comment rendre musicalement le sentiment de confort feutré et de léger vide qu'on ressent en regardant les flocons tourbillonner derrière une vitre, au-dessus d'une ville immobile et plus grise que jamais ? Je ne saurais l'expliquer, mais alors que je n'avais pas particulièrement prévu de travailler à ce moment-là, une intuition m'a soufflé ce court motif que j'ai jeté sur le papier:

haiku_extrait.PNG

Fichier audio intégré

Le reste a suivi très naturellement. Dans une pièce aussi courte, on ne doit pas introduire trop d'idées si l'on tient à créer une ambiance cohérente. Il vaut mieux jouer avec les matériaux qu'on entend dans les toutes premières secondes, ce qui laisse tout de même une grande liberté car on est bien loin d'avoir épuisé toutes les possibilités de variation et de développement quand la pièce prend fin.

La tête de ce motif, noyée dans la résonance de la pédale, peut faire penser aux nuages et tourbillons debussystes, Mais ce brouillard est vite dissipé par suite du motif (dissonance de septième majeure, rythme pointé, accent, coupure de la pédale) qui débouche sur une note tenue, autrement dit sur le vide. Il est un peu tard et je ne vais pas vous faire un cours sur la contemplation du vide dans la philosophie taoïste mais vous avez saisi l'idée.

Dès qu'un de mes amis chanteur ou chanteuse aura eu la gentillesse de programmer cette chansonnette en récital, j'aurais peut-être un bout de mp3 à poster dans ce journal.