Musicalp 2009: Fauré, Ravel, Debussy

Voici un compte-rendu express du concert du 8 août 2009 à Courchevel, donné par les professeurs de l'académie Musiscalp:

  • Ravel: Sonate pour violon et violoncelle: on l'entend peu en concert car c'est une oeuvre des plus difficiles (et pour le public, un plaisir intense mais un rien austère). Commençons par saluer l'interprétation de Christophe Poiget et Martina Schucan, une technique irréprochable et un engagement total qui forcent l'admiration. Ce qui me frappe en ré-entendant cette Sonate, c'est à la fois sa beauté intemporelle et sa modernité sans concessions. Comme l'écrivit Ravel en dans son autobiographie à propos de cette sonate qui l'a occupé durant dix-huit mois de 1920 à 1922:

    Je crois que cette sonate marque un tournant dans l'évolution de ma carrière. Le dépouillement y est poussé à l'extrême. Renoncement au charme harmonique; réaction de plus en plus marquée dans le sens de la mélodie.

  • Debussy: La Mer (réduction pour piano à quatre mains). Même si j'avoue garder quelques préventions pour cet arrangement qui plus que tout autre mérite le nom de réduction, lorsque c'est donné par Pascal Devoyon et Rikako Murata, dont on a déjà parlé en bien dans ce journal, ça ne manque pas de couleurs et le toucher subtil et varié des deux pianistes permet de très bien distinguer les plans sonores. J'ai particulièrement aimé la section centrale (jeux de vagues) avec ses trilles, trémolos et autres minauderies impressionnistes. En fermant les yeux on pourrait facilement oublier qu'on est dans une salle de concert et se rêver goéland ou dauphin.
  •  Fauré, Quatuor pour piano et cordes en Ut mineur. Retour dans des paysages sonores plus familiers. La construction, les harmonies, les lignes mélodiques, tout est plus classique mais fort bien écrit et fort bien joué.