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mercredi 23 juin 2010

Fugue sur le nom de Dimitri Chostakovitch

Cette fugue est un pur exercice scolaire, dans la mesure où elle a été réalisée pour le cours d'écriture au conservatoire de Liège, où j'ai profité des excellents conseils du pianiste et compositeur Marcel Cominotto. Les sujets et contre-sujets de cette fugue sont basés sur la cellule suivante:

C'est la signature musicale de Dimitri Schostakovitch. (Rappelons que la notation allemande utilise des lettres pour les notes de la gamme, avec B = si bémol et H = si bécarre. Pour le S il y a une astuce car Es = mi bémol). Le compositeur russe (ou devrais-je dire soviétique) l'a utilisé notamment dans son excellent Huitième quatuor.

Ce blog n'est pas le lieu pour publier une longue auto-analyse de l'oeuvre, et ce d'autant plus que je trouve les auto-analyses des compositeurs en général barbantes, qu'il est tard et qu'il faudra se lever tôt demain pour emmener les enfants à l'école. J'invite seulement les lecteurs de ce blog à remarquer que j'ai très peu fait usage dans cette pièce des modes de jeux spéciaux (col legno, sul pont, tremolo, glissando, ...). Non que je n'aime pas ça, bien au contraire: je crois avoir écrit récemment dans ce journal que les recherches sur le son me passionnent et je n'ai rien contre le contemporain qui pique et qui gratte. Mais au fur et à mesure que j'avançais dans ce projet d'écriture s'est imposée à moi la nécessité, pour cette pièce, d'utiliser peu d'artifices, d'exploiter surtout les ressources nobles des instruments et le développement du contrepoint pour créer une atmosphère, introduire des ruptures et raconter une histoire.

A quel point j'y ai réussi, c'est à vous d'en juger. Vous pourrez le faire grâce à un enregistrement réalisé selon la méthode scientifique bien connue de la RACHE par mes amis et complices du quatuor Hypercube. Un grand merci à Fanny, Benoît et Stefano, et s'il vous plaît un peu d'indulgence pour les interprètes qui ont eu très peu de temps pour travailler cette partition:

La partition sera publié très bientôt est maintenant disponible sur le site Tamino Productions. Dernier point, la plupart des gens entendront cette partition comme atonale bien que je l'entende le plus souvent en si mineur et qu'elle se termine sur un accord parfait. Est-ce de la musique post-moderne, anti-réactionnaire ou bien néo-tonale ? Peut-être est-ce tout simplement de la musique.

mardi 16 mars 2010

Le miel inaltérable... pour deux pianos

Le miel inaltérable... est une pièce pour deux pianos, écrite l'été dernier à Courchevel. Elle est inspirée d'un poème de Marguerite Yourcenar, extrait des sept poèmes pour une morte qui font partie des Charités d'Alcippe. Ce recueil d'abord publié au début des années 1950 chez un petit éditeur belge appelé La Flûte Enchantée (ça ne s'invente pas !) est maintenant disponible chez Gallimard.

Une poésie très néo-classique mais de bonne facture, selon la femme de mon cœur qui est une grande spécialiste de la chose. Une poésie d'une beauté intemporelle, selon moi:

Le miel inaltérable, au fond de chaque chose
Est fait de nos douleurs, nos désirs, nos remords
L'alambic éternel où le temps recompose
Les larmes des vivants et les pensées des morts.

D'identiques effets regerment de leur cause;
La même note vibre à travers mille accords;
On ne sépare pas le parfum de la rose;
Je ne sépare pas votre âme de son corps.

L'univers nous reprend le peu qui fut nous-mêmes.
Vous ne saurez jamais que mes larmes vous aiment;
J'oublierai chaque jour combien je vous aimais.

Mais la mort nous attend pour nous bercer en elle;
Comme une enfant blottie entre vos bras fermés,
J'entends battre le cœur de la vie éternelle.

Cette partition est dédiée à Pascal Devoyon et Rikako Murata. Elle est disponible sur le site Tamino Productions (mise à jour: maintenant intégrée au Triptyque). La première audition publique devrait avoir lieu dans les mois qui viennent (mise à jour: voir ce billet).

dimanche 7 mars 2010

Architectures contemporaines, pour voix et piano

Il est au fond assez fréquent que l'inspiration se nourrisse du travail d'autres artistes, quel que soit leur domaine. La poésie, la peinture, le théâtre sont aussi nécessaires à mon équilibre intérieur que la musique. Le cycle Architectures contemporaines en est la parfaite illustration.

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dimanche 13 septembre 2009

Messiaen au paradis ... de la vidéo en ligne

La rédaction du Journal de Papageno ne ménage pas ses efforts pour vous proposer un blog différent avec un contenu original. Pour produire ce billet il a tout de même fallu:

  • écrire 50 pages de musique (120 si on ajoute les parties séparées)
  • réunir dix musiciens et un chef, organiser les répétitions
  • trouver un lieu de concert, rédiger des programmes, faire de la pub (merci Catherine !)
  • jouer les petites fanfares célestes en première mondiale
  • enregistrer et filmer le concert
  • terminer par un petit bout de montage vidéo

A part le premier et le dernier point, ma contribution au projet a été des plus limitées d'ailleurs. Je suis très reconnaissant aux musiciens de l'ensemble KABrass et à Xavier Saumon qui ont accueilli ce projet avec enthousiasme, et lorsque la partition est arrivée, ont toute de suite trouvé le ton mi-sérieux mi-ironique qui convenait à ce cycle et bravement affronté les difficultés techniques. Dans le numéro 3 notamment (Dialogues de l'Esprit), ils ont du notamment souffler sans produire de note, frapper l'embouchure du trombone avec la paume, boucher l'embouchure des trombones avec la main (pour produire un son qui se rapproche de celui du cor), et même se mettre à la percussion en laissant la trompette pour le wood-block ou le triangle. Dans la pièce numéro 3 du cycle consacré à la Trinité, on ne pouvait pas ne pas utiliser un triangle...

S'il faut donc saluer les efforts des musiciens pour défricher une partition nouvelle qui s'éloignait quelque peu de leur répertoire habituel (Stardust, entre classique et jazz, est un de leurs tubes), ce que je retiens de cette expérience, ce que j'ai aimé chez KABrass et qui m'a inspiré pour écrire ces pièces, c'est avant tout le plaisir de produire le son et de jouer ensemble, plaisir on ne peut plus communicatif. C'est le son chaud et plein des cuivres, mais c'est aussi l'ambiance amicale et volontiers facétieuse qui règne dans ce groupe, qui donne une coloration particulière et une forme de légèreté à tout ce qu'ils jouent.

Comme mon professeur de composition aime à le rappeler, les interprètes ont besoin de compositeurs sinon ils n'auraient rien à jouer; mais l'inverse est tout aussi vrai. Moi qui sais tout juste assez de trombone pour entonner La Marseillaise sur cet instrument (avec quelques pains), j'ai pu faire sonner non pas une mais dix embouchures. Une fois encore, merci et bravo à KABrass et à Xavier Saumon.

vendredi 12 juin 2009

Boileau, auteur de plagiat par anticipation

Voilà une chose sans doute que j'aurais du faire plus tôt: une petite recherche sur Internet pour Sombres Pensées, le titre que j'avais donné à une pièce pour violoncelle seul écrite cette année. Il y a même un group de heavy metal qui s'appelle Sombre pensée (au singulier). Une belle photo sur flickr, plusieurs poèmes,  quelques blogs et un grand nombre d'articles portent ce titre, mais le plus significatif est de loin ce poème de Boileau qui constitue un exemple flagrant de ce que les oulipiens appellent un plagiat par anticipation. Je vous laisse admirer la perfection toute classique de ce poème qui contient le vers peut-être le plus célèbre de Boileau (ce qui se conçoit bien...):


Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre ou le tour vicieux :
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.


(Boileau, Art poétique, Il est de certain esprits)

En guise de représailles, je pourrais toujours chiper les trois permiers vers pour les placer en exergue de la partition. Non mais !

dimanche 7 juin 2009

Le résultat du vote

En exclusivité sur le journal de Papageno, voici le résultat du vote. Non, je ne parle pas du scrutin pour élire des députés européens dont apparemment personne n'a rien à faire, mais du seul vote qui comptait vraiment aujourd'hui: celui du jury du diplôme de composition de l'Ecole Normale de Musique. Courant sous les couleurs du coach Michel Merlet (gilet sériel, bottes modales, casaque tonale) j'ai présenté trois pièces au jury:

  • Petites Fanfares Célestes, pour ensemble de cuivres, jouées par KABrass sous la direction de l'excellent Xavier Saumon,
  • Sombres Pensées, pour violoncelle seul, jouées par le non moins excellent Benoît Stroh
  • deux des Poèmes d'après Yourcenar, pour clarinette alto et piano, jouées par les excellents Mathieu Prévot et Aurélia Céroni, et moi-même.
Il me faut ici remercier les interprètes pour leur travail bien sûr mais aussi pour leur enthousiame et leur soutien chaleureux qui a énormément compté pour moi, depuis le projet ("Patrick, tu ne voudrais pas écrire quelque chose pour KABrass" ou "Benoît, si j'écrivais un truc moderne imb****able pour violoncelle, tu le jouerais ?"), les premières esquisses, la rédaction, jusqu'aux les répétitions, révisions de détail, concerts et séances d'enregistrement.

Je vous propose d'écouter le premier des Poèmes, capté sur le vif cet après-midi. La partition porte deux vers de Marguerite Yourcenar, tirés des Charités d'Alcippe, en exergue:

Goutte à goutte épanché sur l'obscur auditoire,
Le son du violon roule encor comme un pleur.



Le verdict: reçu à l'unanimité pour le diplôme de composition. Bien sûr ça fait plus propre sur un C.V. que "recalé deux fois de suite", mais il convient de relativiser un résultat qui de l'aveu même des professeurs est des plus difficiles à prévoir, et réserve chaque année des surprises, bonnes ou mauvaises. Même sans remettre en cause le sérieux et la compétence des membres du jury (et celle de MM Louvier, Margoni et Mansart n'est plus à prouver), la diversité des esthétiques, la variété des techniques, la subjectivité de la perception de ce qui est beau, surtout lorsque c'est un compositeur qui écoute un autre compositeur, font qu'il reste toujours une part d'arbitraire dans les résultats. Comme pour les prix littéraires, la liste des reçus et des exclus laisse parfois un peu rêveur... Du reste tout cela ne date pas d'hier.

C'est donc un simple panneau sur le bord de la route: il est vert, il aurait pu être rouge, la route continue. Ce qui compte est bien le chemin parcouru, et bien plus encore celui qui reste à parcourir et toutes les rencontres qu'on peut faire en chemin. Si mes pensées (qui n'ont rien de sombre aujourd'hui) vont tout d'abord à mon professeur Michel Merlet qui m'a tout appris et bien plus, je ne peux terminer ce billet avant d'avoir salué amicalement mes collègues apprentis compositeurs de l'ENM, de qui j'ai beaucoup appris également, et de leur souhaiter tous le bonheur qu'ils et elles méritent dans le très difficile et très ingrat métier de compositeur.

mercredi 3 juin 2009

Dialogues de l'Esprit

Dialogues de l'Esprit est le nom du troisième tableau de mes Petites Fanfares célestes, qui portent comme sous-titre: Messiaen au paradis. Ces fanfares sont composées de cinq tableaux:
  1. Fanfare d'accueil des anges. Facétieux et un peu maladroits, les anges s'efforcent d'intégrer les modes de Messiaen et les rythmes non rétrogradable à leur langage musical, qui est plutôt tonal au départ.
  2. Discours de Saint Pierre. Solennel, imposant, mais pas dépourvu de tendresse.
  3. Dialogues de l'Esprit.
  4. l'Enfant Jésus dans sa Gloire. Une berceuse mystique en forme de choral à 10 voix.
  5. A la droite du Père. Dans ce finale très enlevé, on peut entendre des cloches, des rythmes de rumba, un choral sur l'accord divin qui contient toutes les notes de la gamme, et tous les thèmes des mouvements précédents qui réapparaissent et se superposent dans une joyeuse bousculade.

Je vous propose d'écouter un extrait de ce troisième tableau, interprété par KABrass sous la direction de Xavier Saumon (prise de son Guillaume Vidal):

Le nom d'un musicien célèbre est caché dans cette pièce. Saurez-vous le reconnaître à l'oreille ? Des places gratuites pour le concert du 13 juin sont à gagner.

vendredi 13 mars 2009

Sombres pensées, pour violoncelle seul

La partition de Sombres pensées, une pièce que j'ai écrit récemment pour violoncelle seul est maintenant disponible en ligne (en version PDF et en version papier). Il y a bien quelques doubles cordes, mais c'est une partition essentiellement monodique, basée sur le développement de deux cellules mélodiques de caractère opposé. C'est assez court et assez concentré (à peine quatre minutes). D'ici quelques semaines il y aura peut-être un petit extrait de MP3 pour les lecteurs de ce journal. Il est possible qu'une deuxième version, avec bande magnétique, voie le jour. Cette pièce est dédiée au violoncelliste Benoît Stroh.

lundi 16 février 2009

La fugue d'école: une antisèche en sept points

Comment écrire une fugue d'école ? Pour commencer on peut improviser un petit prélude:

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dimanche 14 décembre 2008

Un extrait des Petites Fanfares Célestes

ange-trompette.jpg Ayant fort à faire avec les cours et la préparation des concerts, j'ai moins de temps pour alimenter ce journal en ce moment. Néanmoins je vous propose d'écouter la maquette MIDI d'un extrait de mes Petites Fanfares Célestes, une commande de l'ensemble KABrass, qui devrait être jouées en mars 2009 ou juin 2009. C'est pour ensemble de cuivres (trompettes, trombones, cor, tuba).

(mise à jour juin 2009: je vous recommande d'écouter plutôt l'enregistrement publié dans ce billet, plus récent)

dimanche 17 août 2008

Comme un doux oiseleur...

Je travaille depuis quelque temps à une nouvelle série de pièces pour alto, clarinette et piano inspirées par des poèmes de Marguerite Yourcenar (tirés des Charités d'Alcippe). Voici les vers qui ont servi de point de départ à la troisième pièce (sept sont prévues au total):

Comme un doux oiseleur, la mort étend ses rets
Il ne restera plus que l'ombre du cyprès,
Où dormiront bientôt l'époux et l'épousée

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mardi 8 juillet 2008

Philippe Hersant: Pavane, pour alto seul (1987)

Voici pour continuer notre promenade dans les oeuvres contemporaine pour alto seul, après Gérard Grisey, Philippe Hersant et sa Pavane qui date de 1987.

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dimanche 6 juillet 2008

La Mouche (Howard Shore - David Cronenberg) au Théâtre du Châtelet

Les créations à l'opéra ne sont pas si fréquentes, mais après Le Roi se meurt et Melancholia c'est tout de même la troisième à laquelle j'ai eu la chance d'assister (la quatrième si l'on compte l'Autre Côté, qui a été créé à Strasbourg et repris à Paris en version de concert). Un choix que je ne regrette pas globalement: il y a du bon, du très bon et du moins bon dans ce que j'ai vu et entendu, mais c'était toujours plus intéressant qu'une N-ième reprise de La Traviata ou de Don Giovanni

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lundi 23 juin 2008

Que je m'ennuie...

Le texte d'abord:

   Que je m'ennuie entre ces murs tout nus
         Et peints de couleurs pâles
   Une mouche sur le papier à pas menus
         Parcourt mes lignes inégales

   Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
         Toi qui me l'as donnée
   Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
         Le bruit de ma chaise enchaînée

   Et tous ces pauvres coeurs battant dans la prison
         L'Amour qui m'accompagne
   Prends en pitié surtout ma débile raison
         Et ce désespoir qui la gagne

(Guillaume Apollinaire, septembre 1911)

La musique ensuite:

(Jacques L'Oiseleur des Longchamps, baryton; Mary Olivon, piano; enregistré le 22 juin 2008 salle Cortot)

Le verdict du jury: non reçu pour le diplôme de composition de l'ENM. Après un premier moment de surprise et de déception, je dois bien avouer que le jury a raison. Il s'agit pour ce diplôme d'acquérir un savoir concernant les techniques d'écritures employées aujourd'hui, et de prouver qu'on l'a acquis, en écrivant des choses qui n'ont pas à être forcément très jolies mais techniquement bien construites, suffisamment touffues et complexes pour démontrer l'habileté du compositeur.

Or ma formation et ma culture sur la musique du XXe (et du XXIe !) siècle est encore tout à fait incomplète, et pis encore dans ces mélodies je n'ai pas cherché à faire étalage de certaines techniques que je connais et que je maîtrise malgré tout. J'ai plutôt cherché une musique en accord avec le texte, qui respecte notamment l'ambigüité de l'écriture d'Apollinaire, poète archaïsant et moderne à la fois (lire par exemple Apollinaire entre deux mondes de Pierre Brunel). Ces poèmes sont faits avec très peu de mots, et mes mélodies avec très peu de notes. Elles plaisent aux interprètes, à qui elles laissent de la place pour s'exprimer, et au public, qui aime les choses simples. Elles ne plaisent pas aux compositeurs, qui aiment les choses stimulantes intellectuellement.

Parmi les circonstance atténuantes, je pourrais invoquer celles liées à mon boulot d'informaticien qui me laissent 2 jours 1/2 par semaine dans le meilleur des cas pour travailler la composition. C'est peu, mais Bach, Mozart, Grieg ou Rimsky-Korsakov, pour ne citer qu'eux parmi des centaines, ne disposaient pas de davantage de temps pour composer. Pas d'amertume cependant: je garde de cet année un bilan très positif. Ce que j'écris aujourd'hui n'a rien à voir avec ce que j'écrivais il y a un an, et j'espère bien continuer à travailler et à progresser.

Soyez audacieux ! nous a ordonné le président du jury, tout en nous encourageant à étudier davantage les (autres) compositeurs contemporains. Voilà peut-être ce que je n'avais pas compris tout à fait: l'enjeu n'est pas uniquement de se faire plaisir et d'écrire des choses qu'on aurait écrit tout seul de toute façon, mais bien de se remettre en question, d'essayer de nouvelles techniques, quitte à écrire des choses qui résistent moins bien au test du copier-coller.

Dont acte.

Binet, Les Bidochon tome 12

samedi 21 juin 2008

Création de "A la Santé" (6 mélodies d'après Apollinaire) dimanche 22 juin à 11h

La première audition publique de mon cycle de mélodies A la Santé sur des textes de Guillaume Apollinaire aura lieu:

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vendredi 13 juin 2008

Melancholia de Haas à l'Opéra de Paris: réactions mitigées

Les réactions semblent mitigées après la première de Melancholia à l'Opéra de Paris. Michel Parouty dans les Échos parle d' un ouvrage énigmatique porté par un chanteur hors pair. Pierre Gervasoni, dans le Monde, fustige le déprimant académisme de Haas. Éric Dahan, de Libération, pour qui la Mélancolie n'est plus ce qu'elle était, décrit l'opéra comme aussi inoffensif et anecdotique que les albums des jeunes chanteuses françaises à guitare actuellement en vogue. Jacques Doucelin, pour ConcertClassic, s'écrie: Quel ennui, mon Dieu ! et voit dans toute la production une machine qui tourne à vide.

Melancholia

Tous les critiques ont relevé la simplicité extrême de l'intrigue et des décors, mais aussi la grande qualité du plateau vocal et de l'orchestre dirigé par Emilio Pomarico. Quand à l'écriture de Haas, on évoque à son propos la micro-tonalité (quarts de tons), la musique spectrale (à la Gérard Grisey), les rythmes augmentés (à la Messiaen). On parle aussi de bruitisme sur fond sériel zébré de quelques accords naturels. Si vous ne comprenez rien à ces formules barbares, rassurez-vous: la plupart de ceux qui les emploient non plus !

Enfin, il semble que le public soit moins difficile que les critique car la première a été longuement applaudie. Ceux qui doivent déprimer, par contre, ce sont les guichetiers de l'opéra Bastille: à l'heure où j'écris ce billet, il reste des places pour tous les spectacles et dans toutes les catégories, ce qui est signe d'un taux de remplissage tout à fait médiocre. L'opéra serait-il décidément un genre mort ou mourant ? Et les maisons d'opéra des musées consacrés à la préservation du répertoire plutôt qu'à la création artistique ?

Je reparlerai de cet opéra après l'avoir entendu le 15.

jeudi 12 juin 2008

Le Kosovo a trouvé son hymne (et je récupère le mien)

C'est officiel: le parlement du Kosovo a choisi l'hymne de la jeune République du Kosovo. C'est un Kosovar albanophone, Mehdi Mengjiqi qui l'a emporté. Son hymne, sans paroles, s'appelle « Europe ». On peut l'entendre sur le site de RFI notamment. Ne voulant surtout pas influencer votre jugement, je vous laisse écouter et apprécier. Je ne connaissais pas cet auteur, et à part quelques partitions sur sheetmusicplus, on ne trouve pas trop de trace de lui sur Internet.

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mardi 3 juin 2008

Un extrait de mon râga pour quatre altos

Extrait d'un e-mail reçu d'un fan: J'imaginais à un moment de grosses bûches dans une énorme cheminée, mais l'accelerando ff m'a sorti du rêve tandis que revenait l'air mélancolique mais pas triste. Plusieurs auditeurs m'ont demandé: mézofait c'est quoi un Râga ? mais les fidèles lecteurs de ce journal se souviendront que j'ai déjà posté quelques explications.

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vendredi 30 mai 2008

Création de mon Râga pour quatre altos le lundi 2 juin 2008 à Paris

J'aurai le plaisir de jouer, avec des amis issus des pupitres de cordes d'Ut Cinquième, mon Râga pour quatre altos lors d'un concert donné à l'ENS lundi prochain:

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mardi 13 mai 2008

Râga pour altos, râga pour trombones

Les Parisiens pourront entendre mon quatuor d'altos (intitulé Râga, et tiré de la pièce éponyme pour alto seul) en création le 2 juin prochain.

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