mercredi 8 juin 2011

Quatre créations et une avant-première à Liège

Quatre de mes oeuvres récentes seront bientôt créées au Conservatoire de Liège, dans le cadre des auditions de fin d'année de la classe de composition:

  • Mercredi 15 juin, 20h à l'Espace Pousseur, aura lieu la première audition de Tu fais trop de bruit..., une scène de théâtre musical pour soprano, violon, clarinette, marimba, trombone et acteur muet, sur un texte d'Aurélie Loiseleur. Avec Lydie Szymaszek, Laurence Mary, Rudy Mathey, Alexis Bourdon, Jean-François Cosentino.
  • Vendredi 24 juin, 20h à l'Espace Pousseur, on pourra entendre, pas forcément dans cet ordre-là:
  1. Entrée en eau, unepièce de musique acousmatique sur un texte d'Aurélie Loiseleur
  2. Érotique pour piano, clarinette et alto, une pièce qui vient compléter le cycle des mes Poèmes d'après Yourcenar, avec Tomonori Takeda (clarinette) et PIerre Vanlinthout (piano)
  3. Contemplation du vide, pour alto et électronique. Cette pièce est destinée à devenir une section d'une oeuvre plus vaste qui portera le titre de 13.2 Milliards d'Années-Lumière, dont je reparlerai dans ce journal.

Par ailleurs le jury pourra entendre en avant-première Centaures, mélodie pour voix et piano sur un texte de Marguerite Yourcenar, enregistré par L'Oiseleur des Longchamps (baryton) et Mary Olivon (piano) pour un disque "Chevauchées Lyriques" qui sera dans les bacs d'ici à la fin de l'année.

Sur ce je vous laisse, j'ai des concerts à préparer...

dimanche 30 janvier 2011

Heinz Holliger: Souvenirs Tremaësques pour alto seul

Il est temps de reprendre le fil d'une série de billets consacrés à la littérature pour alto seul au XXe et XXIe siècles. Après la Sonata Variata de Nicolas Bacri, d'une facture solide mais qui regarde plutôt du côté de la tradition, voici Souvenirs Tremaesques de Heinz Holliger écrit la même année (2001).

Lire la suite...

dimanche 14 juin 2009

Nicolas Bacri: sonata variata op 70 pour alto seul (2001)

Pour reprendre ma série de billets sur le répertoire pour alto seul au vingtième siècle, après Brice Pauset, voici une oeuvre qui d'ailleurs est à cheval sur le vingt-et-unième siècle car elle a été composée en 2000 et 2001. Il s'agit de la Sonata Variata op 70 de Nicolas Bacri pour alto seul. En trois mouvements (Preludio e Danza; Toccaca Rustica; Metamorphosi) elle comporte une unité formelle plus évidente que la Sonate de Ligeti (dont je reparlerai en détail) dans la mesure où l'on retrouve des éléments thématiques ou rythmiques communs dans ces trois mouvements. Comme suggéré par le titre, c'est la forme thème et variation qui explique donc le mieux la structure de l'oeuvre, aussi bien pour chaque mouvement que pour la sonate dans son ensemble.

Les musicologues auront sans doute bien du mal à qualifier le style de cette Sonate: post-néo-classique ? rétro-spectrale ? crypto-tonale ? laissons là ces considérations techniques et écoutons le début du Prélude:

Comme vous pouvez l'entendre, cette sonate, outre le fait d'être relativement jouable (comparée au très fascinant et grisant mais injouable Prologue de Grisey, ou encore à la Sequenza de Berio), offre à l'interprète de nombreuses occasions de s'exprimer en utilisant les ressources les plus nobles de l'instrument. Point de col legno, sul ponticello et autres bisbigliando dans cette pièce. Notez que je n'ai rien contre ses effets bruitistes et que je les utilise dans ma propre musique. C'est le choix de Nicolas Bacri de ne pas les utiliser, un choix qui se défend tout à fait. Si elle permet à l'alto de chanter, cette sonate utilise également le côté rugueux, grinçant voire comique de l'alto, comme ici dans la Toccata Rustica:

La noblesse naturelle du violon, la paisible gravité du violoncelle ne leur permettraient sans doute pas de rendre un tel passage avec un son qui se rapproche de celui de l'altiste forçant sur sa corde de do. On doit donc savoir gré à M. Bacri d'avoir pris en compte non seulement les possibilités techniques de l'instrument mais aussi sa fine et délicate psychologie qui se dissimule habilement sous une apparence rustique. Et aussi d'avoir écrit une sonate qui est un vrai plaisir à jouer et à travailler (à entendre c'est autre chose: c'est un peu spécial, il faut aimer l'alto, pour commencer ...)

Prochain billets à prévoir dans la même série; la Sonate de Ligeti et celle de Zimmerman, la Cadenza de Penderecki et bien d'autres encore

dimanche 7 juin 2009

Le résultat du vote

En exclusivité sur le journal de Papageno, voici le résultat du vote. Non, je ne parle pas du scrutin pour élire des députés européens dont apparemment personne n'a rien à faire, mais du seul vote qui comptait vraiment aujourd'hui: celui du jury du diplôme de composition de l'Ecole Normale de Musique. Courant sous les couleurs du coach Michel Merlet (gilet sériel, bottes modales, casaque tonale) j'ai présenté trois pièces au jury:

  • Petites Fanfares Célestes, pour ensemble de cuivres, jouées par KABrass sous la direction de l'excellent Xavier Saumon,
  • Sombres Pensées, pour violoncelle seul, jouées par le non moins excellent Benoît Stroh
  • deux des Poèmes d'après Yourcenar, pour clarinette alto et piano, jouées par les excellents Mathieu Prévot et Aurélia Céroni, et moi-même.
Il me faut ici remercier les interprètes pour leur travail bien sûr mais aussi pour leur enthousiame et leur soutien chaleureux qui a énormément compté pour moi, depuis le projet ("Patrick, tu ne voudrais pas écrire quelque chose pour KABrass" ou "Benoît, si j'écrivais un truc moderne imb****able pour violoncelle, tu le jouerais ?"), les premières esquisses, la rédaction, jusqu'aux les répétitions, révisions de détail, concerts et séances d'enregistrement.

Je vous propose d'écouter le premier des Poèmes, capté sur le vif cet après-midi. La partition porte deux vers de Marguerite Yourcenar, tirés des Charités d'Alcippe, en exergue:

Goutte à goutte épanché sur l'obscur auditoire,
Le son du violon roule encor comme un pleur.



Le verdict: reçu à l'unanimité pour le diplôme de composition. Bien sûr ça fait plus propre sur un C.V. que "recalé deux fois de suite", mais il convient de relativiser un résultat qui de l'aveu même des professeurs est des plus difficiles à prévoir, et réserve chaque année des surprises, bonnes ou mauvaises. Même sans remettre en cause le sérieux et la compétence des membres du jury (et celle de MM Louvier, Margoni et Mansart n'est plus à prouver), la diversité des esthétiques, la variété des techniques, la subjectivité de la perception de ce qui est beau, surtout lorsque c'est un compositeur qui écoute un autre compositeur, font qu'il reste toujours une part d'arbitraire dans les résultats. Comme pour les prix littéraires, la liste des reçus et des exclus laisse parfois un peu rêveur... Du reste tout cela ne date pas d'hier.

C'est donc un simple panneau sur le bord de la route: il est vert, il aurait pu être rouge, la route continue. Ce qui compte est bien le chemin parcouru, et bien plus encore celui qui reste à parcourir et toutes les rencontres qu'on peut faire en chemin. Si mes pensées (qui n'ont rien de sombre aujourd'hui) vont tout d'abord à mon professeur Michel Merlet qui m'a tout appris et bien plus, je ne peux terminer ce billet avant d'avoir salué amicalement mes collègues apprentis compositeurs de l'ENM, de qui j'ai beaucoup appris également, et de leur souhaiter tous le bonheur qu'ils et elles méritent dans le très difficile et très ingrat métier de compositeur.

dimanche 8 mars 2009

Weibengarten: romance pour alto et piano

Felix Weibengarten (1833-1887) a parfois été surnommé le Fauré allemand, bien que sa renommée n'ait guère dépassé à l'époque la basse-Saxe où il a passé l'essentiel de sa vie. Musik muss singen über alles (la musique doit chanter avant tout), telle était sa devise.

Lire la suite...

dimanche 22 février 2009

Un secret de polichinelle

Tous les altistes connaissent ces deux concertos, car ils ont à un moment ou un autre de leur scolarité eu à les travailler. Celui de Jean-Chrétien Bach et celui de Haendel. Des classiques. Des valeurs sûres.

Lire la suite...

jeudi 20 novembre 2008

Concert Gérard Grisey par l'itinéraire le 25 novembre 2008 à Paris

L'ensemble itinéraire, avec en soliste Emmanuel Haratyk (alto), donnera en concert le mardi 25 novembre 2008 à l'auditorium St Germain un portrait de Gérard Grisey où l'on pourra entendre:

  • Vortex temporum

Flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle et piano

  • Stèle

Deux percussions

Alto - version avec résonateur

(version imprimable de l'affiche)


Compte-rendu express après le concert:

  • le Prologue de Grisey existe dans deux versions, une pour alto tout seul, une pour alto avec un ensemble de résonateurs acoustiques et électro-acoustiques. La version donnée ce soir comportait desrésonateurs virtualisés c'est à dire en clair qu'un micro était posé l'alto d'Emmanuel Haratyk, le son retraité par ordinateur et les résonances ainsi obtenues diffusées par cinq haut-parleurs situés sur scène derrière l'altiste. L'ensemble sonne plutôt bien compte tenu de l'acoustique extrêmement sèche de l'auditorium Saint Germain. Le son des résonateurs fait surtout penser à des instruments de percussion métalliques dans hauteur déterminé: gong, enclume, triangle, steeldrum (plus précisément, au son de ces instruments après l'impact, lorsqu'on les laisse vibrer). S'il faut saluer la performance remarquable d'Emmanuel Haratyk (il y a peu de virtuoses capable de jouer cette pièce très exigeante), je la trouve un tout petit peu trop sage et raisonnable. Le côté fou, complètement déjanté de ce Prologue pourrait être davantage mis en avant, mais c'est plus une question de goût personnel qu'un jugement de valeur de ma part !
  • Stèle pour deux grosses caisses est vraiment le type de pièce qu'il faut écouter au concert et non au disque. Dans un grand crescendo savamment mené, tous les modes de jeux sont exploités: avec les mains, avec une brosse, avec des baguettes, avec le bois des baguettes, avec des fouets, sur le bord, au centre du tambour. Les lumières suivent cette progression: on démarre dans une quasi-pénombre pour finir dans un rouge éclatant.
  • Quant à Vortex Temporum, le plat de résistance de ce concert, c'est comme son nom l'indique un véritable tourbillon qui nous entraîne de manière irrésistible durant quarante-cinq minutes. Quatre cordes du piano sont (dés)accordées d'un quart de ton, ce qui permet des harmonies étranges et très riches. Ces harmonies sont très largement statiques, mais c'est là vraiment un trait caractéristique de la musique spectrale. Les autres instruments jouent d'ailleurs largement dans la résonance du piano, qui s'offre une spectaculaire cadence. Bien que formellement divisé en trois mouvements, c'est vraiment d'un seul souffle et d'un seul tenant que l'itinéraire a donné cette pièce qui est un des piliers de son répertoire et sans doute en passe de devenir un classique.

mardi 18 novembre 2008

Brice Pauset: Deux Chaconnes, pour alto seul

Après la Pavane de Philippe Hersant (1987), voici une oeuvre qui lui est contemporaine (elle date de 1991) mais aux antipodes du point de vue stylistique: Deux Chaconnes de Brice Pauset. Alors qu'Hersant recherchait l'expressivité à travers une certaine simplicité (qu'il convient de relativiser, ça reste de la musique savante !) et des références explicites à la musique des siècles passés, Pauset semble chercher... à vrai dire je n'ai pas tellement compris où il voulait en venir avec cette pièce.

Lire la suite...

lundi 10 novembre 2008

La beauté du son est accessoire

C'est le compositeur lui-même qui l'a indiqué sur la partition: Très rapide. Sauvage. La beauté du son est sans importance.

(extrait de la Sonate op 25 no 1 pour alto seul de Paul Hindemith)

dimanche 9 novembre 2008

Les 10 ans du label Saphir

Pour célébrer ses 10 ans et une centaine de productions, le label Saphir organise une série de concerts à l'Archipel durant tout le mois de novembre, avec presque tous les artistes qui ont participé aux enregistrements. Saphir, c'est de la musique de chambre, romantique et contemporaine, principalement française. On y trouve aussi bien de grandes stars que de grands inconnus, et cela vaut tant pour les interprètes que les compositeurs.

Je ne suis pas marchand de disques et encore moins critique, mais dans ma sélection personnelle de mélomane, je mettrais Pascal Gallois (flûte) P-H Xuereb (alto) et Fabrice Pierre (harpe) dans un programme Debussy-Louvier:

saphir1.jpg

ainsi qu'un disque violon et piano d'Olivier Greif:

saphir2.gif

et un disque rassemblant toute la musique avec flûte d'Albert Roussel (voir aussi le billet sur l'intégrale Brilliant Classics du même compositeur):

saphir3.gif

jeudi 30 octobre 2008

Concert Trouvères le 5 novembre 2008

Le mercredi 5 novembre 2008 à 20h30, j'aurai le plaisir de jouer la sonate Op 11 no 5 de Paul Hindemith pour alto seul lors d'un concert Trouvères. C'est à l'ENS (45 rue d'Ulm Paris) et c'est gratuit. Venez nombreux ! Je n'ai pas encore les détails du reste du programme, constitué de musique de chambre instrumentale et vocale.

J'ai eu l'occasion de parler assez longuement de cette sonate dans un précédent billet.

mercredi 1 octobre 2008

Préférez-vous la haute-contre, la taille ou quinte de violon ?

Lu dans Le monde de la musique et Télérama: dans l'orchestre de Lully, on trouvait non pas un mais trois espèces de violons accordés sur do, sol, ré, la : la haute contre (de petite taille, 38 cm), la taille (plus proche de l'alto) et la quinte de violon (une cinquantaine de centimètres).

Lire la suite...

mercredi 17 septembre 2008

Le stradivarius de Tamestit

A regarder sur concertclassic; une interview en vidéo de l'altiste Antoine Tamestit qui parle avec amour son nouveau stradivarius, mais aussi de son enfance, de la musique contemporaine...

dimanche 31 août 2008

À la une de la presse people ce mois-ci

Le Monde de la Musique Le Monde de la Musique c'est un peu le Elle ou le Voici de la musique classique: les nouvelles des stars, la mode de la rentrée, l'actualité du disque, le quizz quel Beethovénien êtes-vous ? ...

Lire la suite...

dimanche 17 août 2008

Comme un doux oiseleur...

Je travaille depuis quelque temps à une nouvelle série de pièces pour alto, clarinette et piano inspirées par des poèmes de Marguerite Yourcenar (tirés des Charités d'Alcippe). Voici les vers qui ont servi de point de départ à la troisième pièce (sept sont prévues au total):

Comme un doux oiseleur, la mort étend ses rets
Il ne restera plus que l'ombre du cyprès,
Où dormiront bientôt l'époux et l'épousée

Lire la suite...

dimanche 27 juillet 2008

Morton Feldman: the viola in my life

Les vacances sont parfois l'occasion de déchirer l'emballage plastique de disques qu'on a empilés pendant l'année sans trouver le temps de les écouter. Aujourdhui, je vous propose: The viola in my life de Morton Feldman, disque qui comporte plusieurs pièces instrumentales, interprétées ou dirigées par le compositeur:

  • The viola in my life pour alto soliste, violon, violoncelle, piano, flûte, clarinette, percussions
  • False Relatioships pour violon, violoncelle, deux pianos, trombone, percussions
  • Why Patterns ? pour flute, piano et percussions

Lire la suite...

samedi 19 juillet 2008

Nougats et Râga

Au Poët-Laval, participé à un concert dans un charmant village médiéval de la Drôme, pas très loin de Montélimar. Le concert avait lieu dans une chapelle dont il ne reste que le chœoeur (voir la photo), il se déroulait donc en plein air tout en renvoyant assez bien le son vers le public. Outre mon Râga dans sa version pour quatre altos, le programme comportait deux quatuors d'altos de York Bowen et Max Von Weinzierl fort bien joués mais qui ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable, et un duo de Fiodor Droujinine qui en revanche m'a passionné. Fiodor Droujinine était altiste, membre du quatuor Beethoven et dédicataire de la Sonate opus 147 de Dimitri Schostakovitch. Décédé l'an dernier, il a publié un livre de Souvenirs mais ne semble guère connu comme compositeur. Ce duo pour altos, immense, complètement fou, d'une dimension véritablement symphonique malgré le peu de moyens mis en œuvre, démontre la richesse de la vie intérieure de celui que Pierre-Henri Xuereb qui l'a connu m'a décrit comme plutôt introverti. Accessoirement c'est aussi le professeur d'un certain Yuri Bashmet. Il n'a pas encore de page Wikipedia, il faudra que j'y remédie un jour (en dépit de ce que pense David le Marrec de cette encyclopédie). Si les artistes l'autorisent, je publierai peut-être un extrait en MP3 de ce duo de Droujinine.

vendredi 11 juillet 2008

Raga pour 4 altos le 15 juillet au Poët-Laval

Le 15 juillet prochain dans le cadre d'une fête de l'alto vous pourrez entendre une série de pièce pour 2, 3, et 4 altos, dont mon Râga. Le Poët-Laval c'est dans la Drôme, pas très loin de Montélimar:

Lire la suite...

mardi 8 juillet 2008

Philippe Hersant: Pavane, pour alto seul (1987)

Voici pour continuer notre promenade dans les oeuvres contemporaine pour alto seul, après Gérard Grisey, Philippe Hersant et sa Pavane qui date de 1987.

Lire la suite...

samedi 21 juin 2008

Création de "A la Santé" (6 mélodies d'après Apollinaire) dimanche 22 juin à 11h

La première audition publique de mon cycle de mélodies A la Santé sur des textes de Guillaume Apollinaire aura lieu:

Lire la suite...

- page 3 de 5 -