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lundi 29 juillet 2013

A late quartet (Le quatuor) par Yaron Zilberman

Sorti l'hiver dernier aux US, cet été en France dans une relative discrétion, A Late Quartet raconte l'histoire d'un quatuor à cordes professionnel côté coulisses. Le violoncelliste (Christopher Walken, magnifique) découvre qu'il est atteint de la maladie de Parkinson, ce qui déclenche une crise majeure au sein du célèbre quatuor La Fugue qui allait entamer sa vingt-sixième saison. Des passions réprimées ou bien enfouies depuis des années font surface et mettent rudement à l'épreuve l'harmonie de ce drôle de mariage à quatre qu'est le quatuor à cordes. Recentré autour de cinq personnages principaux, servi par un jeu d'acteurs qui sonne très juste, le drame se déroule dans un impeccable crescendo émotionel jusqu'au premier concert de la saison, qui cristallise toutes les passions.

Le silence qui précède ce concert, les regards échangés par les quartettistes et ce que leurs visages expriment par leur immobilité même, est un très beau moment de cinéma. Ayant pénétré l'histoire, les motivations, les rêves réalisés ou contrariés de chacun d'eux, la force et la subtilité des liens qu'ils ont tissé en vingt-cinq ans, on comprend un peu mieux pourquoi quatre archets peuvent exprimer autant d'émotions, et nous boulverser au plus profond.

a-late-quartet.jpg

Le sixième personnage, invisible mais omniprésent, est le quatorzième quatuor en ut dièse mineur du grand Ludwig van. Il forme l'essentiel de la bande son du film. Sa nature fragmentée et imprévisible épouse celle de la narration, qui procède par petites touches. Sa force expressive donne plus de relief à des scènes intimistes et souvent très pudiques (certains critiques ont jugé que c'était un peu surjoué par moments, mais je n'ai pas eu cette impression).

Les musiciens le savent bien: lorsqu'on travaille une pièce sérieusement, on la décortique, on la répète, on finit par en être obsédé, elle nous habite et revient par fragments dans notre oreille intérieure à tout moment de la journée. Ce film est une tentative pour faire entrer le spectateur dans l'univers mental d'un violoniste professionnel, et en tant que tel c'est une réussite. Le soin apporté au détails (il est manifeste que les acteurs ont travaillé plusieurs mois pour ne pas avoir l'air trop ridicules avec un archet dans la main, même les doigtés et coups d'archet des scènes en playback sont corrects) montre que ce film a été réalisé par un amoureux de la musique. Au milieu de la torpeur estivale, ce conte d'hiver new-yorkais est une heureuse surprise qui démontre si besoin est que le cinéma américain ne se limite pas aux blockbusters dont les ficelles scénaristiques sont aussi grosses que le budget. 

lundi 15 juillet 2013

Disparition d'Etiennte Vatelot

A lire dans Le Monde daté du 14 juillet, un beau portrait par Marie-Aude Roux du luthier français Etienne Vatelot, qui nous a quitté récemment. Ce grand monsieur du violon a soigné les Strads de messieurs Yehudi Menuhin ou Isaac Stern, mais aussi fabriqué de forts beaux instruments, comme l'alto de Tabéa Zimmermann. Et créé en 1970 une école de lutherie de Mirecourt qui a contribué de manière décisive à un certain renouveau de la lutherie en France. Tout ce beau travail mérite des applaudissements nourris, ou, mieux encore, un silence respectueux et ému.

samedi 28 mai 2011

Le Spectre de la Rose de Berlioz en vidéo

Après la partition et le podcast Radio France c'est maintenant une vidéo qui est disponible en ligne de la réduction pour voix, piano, violon et violoncelle des Nuits d’Été de Berlioz. Il n'y a pas de mal à se faire du bien. Voici donc Le Spectre de la Rose avec Hugues Borsarello (violon), Aya Okuyama (piano),  Pejman Memarzadeh (violoncelle), L’Oiseleur des Longchamps (baryton):

lundi 2 mai 2011

Dans la peau d'un invité d'Arièle Butaux (L'Oiseleur des Longchamps chante Berlioz et Beethoven)

Disponible à la réécoute sur le site de France Musique, l'émission Les invités d'Arièle datée du du 1er mai où L'Oiseleur des Longchamps chante Berlioz, Alagna et Beethoven.

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samedi 22 janvier 2011

Nuits d'été de Berlioz: la version pour voix haute, piano, violon, violoncelle est en ligne

J'ai déjà évoqué cet arrangement des Nuits d'été d'Hector Berlioz pour voix, piano, violon et violoncelle. Il existe en deux versions: voix haute (soprano ou ténor) et voix moyenne. Pour chaque version j'ai en outre posté en ligne une partie de violon et une partie de violoncelle où la ligne de chant est reproduite pour faciliter la mise en place. Les partitions sont disponibles sur le site de Tamino productions, en PDF ou en version papier. L'hébergeur actuel de ce site (qui assure également l'impression à la demande et l'envoi des partitions papier) ne permet malheureusement pas de regrouper plusieurs partitions ensemble, j'ai donc dû poster au total six partitions distinctes.

La première audition en concert de cet arrangement aura lieu cet été par le baryton L'Oiseleur des Longchamps.

mercredi 22 décembre 2010

Les Nuits d'été pour voix et trio avec piano

C'est sur une proposition du baryton L'Oiseleur des Longchamps que j'ai entrepris de réduire les Nuits d'été de Berlioz pour voix et trio avec piano (piano, violon, violoncelle). Une combinaison instrumentale infiniment plus riche que le piano seul tout en étant bien plus facile à réunir (et à faire jouer dans une petite salle) qu'un orchestre symphonique.

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vendredi 12 juin 2009

Boileau, auteur de plagiat par anticipation

Voilà une chose sans doute que j'aurais du faire plus tôt: une petite recherche sur Internet pour Sombres Pensées, le titre que j'avais donné à une pièce pour violoncelle seul écrite cette année. Il y a même un group de heavy metal qui s'appelle Sombre pensée (au singulier). Une belle photo sur flickr, plusieurs poèmes,  quelques blogs et un grand nombre d'articles portent ce titre, mais le plus significatif est de loin ce poème de Boileau qui constitue un exemple flagrant de ce que les oulipiens appellent un plagiat par anticipation. Je vous laisse admirer la perfection toute classique de ce poème qui contient le vers peut-être le plus célèbre de Boileau (ce qui se conçoit bien...):


Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre ou le tour vicieux :
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.


(Boileau, Art poétique, Il est de certain esprits)

En guise de représailles, je pourrais toujours chiper les trois permiers vers pour les placer en exergue de la partition. Non mais !

dimanche 7 juin 2009

Le résultat du vote

En exclusivité sur le journal de Papageno, voici le résultat du vote. Non, je ne parle pas du scrutin pour élire des députés européens dont apparemment personne n'a rien à faire, mais du seul vote qui comptait vraiment aujourd'hui: celui du jury du diplôme de composition de l'Ecole Normale de Musique. Courant sous les couleurs du coach Michel Merlet (gilet sériel, bottes modales, casaque tonale) j'ai présenté trois pièces au jury:

  • Petites Fanfares Célestes, pour ensemble de cuivres, jouées par KABrass sous la direction de l'excellent Xavier Saumon,
  • Sombres Pensées, pour violoncelle seul, jouées par le non moins excellent Benoît Stroh
  • deux des Poèmes d'après Yourcenar, pour clarinette alto et piano, jouées par les excellents Mathieu Prévot et Aurélia Céroni, et moi-même.
Il me faut ici remercier les interprètes pour leur travail bien sûr mais aussi pour leur enthousiame et leur soutien chaleureux qui a énormément compté pour moi, depuis le projet ("Patrick, tu ne voudrais pas écrire quelque chose pour KABrass" ou "Benoît, si j'écrivais un truc moderne imb****able pour violoncelle, tu le jouerais ?"), les premières esquisses, la rédaction, jusqu'aux les répétitions, révisions de détail, concerts et séances d'enregistrement.

Je vous propose d'écouter le premier des Poèmes, capté sur le vif cet après-midi. La partition porte deux vers de Marguerite Yourcenar, tirés des Charités d'Alcippe, en exergue:

Goutte à goutte épanché sur l'obscur auditoire,
Le son du violon roule encor comme un pleur.



Le verdict: reçu à l'unanimité pour le diplôme de composition. Bien sûr ça fait plus propre sur un C.V. que "recalé deux fois de suite", mais il convient de relativiser un résultat qui de l'aveu même des professeurs est des plus difficiles à prévoir, et réserve chaque année des surprises, bonnes ou mauvaises. Même sans remettre en cause le sérieux et la compétence des membres du jury (et celle de MM Louvier, Margoni et Mansart n'est plus à prouver), la diversité des esthétiques, la variété des techniques, la subjectivité de la perception de ce qui est beau, surtout lorsque c'est un compositeur qui écoute un autre compositeur, font qu'il reste toujours une part d'arbitraire dans les résultats. Comme pour les prix littéraires, la liste des reçus et des exclus laisse parfois un peu rêveur... Du reste tout cela ne date pas d'hier.

C'est donc un simple panneau sur le bord de la route: il est vert, il aurait pu être rouge, la route continue. Ce qui compte est bien le chemin parcouru, et bien plus encore celui qui reste à parcourir et toutes les rencontres qu'on peut faire en chemin. Si mes pensées (qui n'ont rien de sombre aujourd'hui) vont tout d'abord à mon professeur Michel Merlet qui m'a tout appris et bien plus, je ne peux terminer ce billet avant d'avoir salué amicalement mes collègues apprentis compositeurs de l'ENM, de qui j'ai beaucoup appris également, et de leur souhaiter tous le bonheur qu'ils et elles méritent dans le très difficile et très ingrat métier de compositeur.

vendredi 13 mars 2009

Sombres pensées, pour violoncelle seul

La partition de Sombres pensées, une pièce que j'ai écrit récemment pour violoncelle seul est maintenant disponible en ligne (en version PDF et en version papier). Il y a bien quelques doubles cordes, mais c'est une partition essentiellement monodique, basée sur le développement de deux cellules mélodiques de caractère opposé. C'est assez court et assez concentré (à peine quatre minutes). D'ici quelques semaines il y aura peut-être un petit extrait de MP3 pour les lecteurs de ce journal. Il est possible qu'une deuxième version, avec bande magnétique, voie le jour. Cette pièce est dédiée au violoncelliste Benoît Stroh.

dimanche 22 février 2009

Récital piano-violoncelle lundi 23 février 2009 à l'ENS

Une annonce du Département Histoire et Théorie des Arts de l'ENS:


Bonjour à tous,

j'ai le plaisir de vous informer que la violoncelliste Clara Zaoui et la pianiste Xenia Maliarevitch donneront un récial en salle des Actes (ENS 45 rue d'Ulm Paris), le lundi 23 février, à 21h.

Lauréates de nombreux prix internationaux, Clara Zaoui et Xenia Maliarevitch se produisent très régulièrement en duo, en France comme à l'étranger. Elles ont été invitées par de nombreux festivals - "Piano en Saintonge" (Abbaye-aux-Dames de Saintes), Grand théâtre de Fontainebleau, festivals de Brescia et du Lac de Garde en Italie, Kulturnacht de Tübingen en Allemagne, etc. Régulièrement invitées à se produire sur les ondes de France Musique, Clara Zaoui et Xenia Maliarevitch ont notamment participé à l'émission "Dans la cour des grands", animée par Gaëlle le Gallic.

Au programme de ce récital, les Sonates de Debussy et Chostakovitch, ainsi que le Grand Tango de Piazzolla.

L'entrée du concert est libre, dans la limite des places disponibles. Le concert sera, comme d'habitude, suivi d'un pot.

Au plaisir de vous y retrouver nombreux !

vendredi 10 octobre 2008

Anna Magdalena Bach compositrice ?

La dépêche de l'agence Reuters, tombée aujourd'hui, annonce des oeuvres de Bach auraient été écrites par son épouse. Sa deuxième épouse, Anna Magdalena, pour être précis. Un chercheur du nom de Martin Jarvis affirme détenir 18 raisons de croire que les célèbres suites pour violoncelle seul seraient en fait d'Anna Magdalena.

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mercredi 9 avril 2008

Brahms par le duo Thorette-Farjot

J'avais déjà parlé de leur premier disque, consacré essentiellement à la musique française du XXIe siècle. Arnaud Thorette (altiste) et Johan Farjot (pianiste), qui ont constitué un duo en 2000, nous proposent un autre album, consacré à Brahms.

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dimanche 16 mars 2008

Qu'est-ce qu'un artiste ?

J'y pensais alors que nous étions en train de travailler le concerto de Schumann avec le violoncelliste Gregory Lacour (la pub pour les concerts est plus bas dans ce même billet). c'est un véritable artiste me glisse ma voisine émerveillée par le jeu du soliste. Certes ! Ayant eu l'honneur et le plaisir de l'accompagner dans le concerto d'Elgar et le double concerto de Brahms, je confirme. Mais au fait, qu'est-ce qu'un artiste ?

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dimanche 9 mars 2008

Le trio élégiaque à la FNAC Saint Lazare le 14 mars 2008

Le trio élégiaque fera un showcase à la FNAC Saint Lazare le vendredi 14 mars 2008 à 18 heures. Concrètement cela veut dire un petit bout de concert suivi d'une séance de dédicace de leurs disques. Le disque en question est paru chez Triton et comporte l'enregistrement du trio pour piano, violon et violoncelle de Pascal Dusapin ainsi que le Quatuor pour la fin du temps d'Olivier Messiaen.

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samedi 8 septembre 2007

Trio avec piano: les partitions sont disponibles

La partition intégrale de mon premier Trio pour piano, violon et violoncelle est disponible (en téléchargement au format PDF ou bien en version imprimée) sur le site Tamino Productions.

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lundi 3 septembre 2007

Trio numéro 1 pour piano, violon et violoncelle

J'y travaille depuis avril 2006. Il est aujourd'hui complet, et je vais commencer à poster la partition sur le site Tamino Productions. Si mon catalogue comporte un jour des numéros d'opus, ce sera sans doute mon Opus 1. Il s'agit d'un Trio pour piano, violon et violoncelle qui comporte quatre mouvements et dure environ 25 minutes.

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samedi 18 août 2007

Ode à la Joie et Largo pour ensemble de violoncelles

Viola, Viola est le nom d'un duo pour deux altos de George Benjamin. En suivant la même logique, le Largo pour quatuor de violoncelles que j'ai posté sur Score Exchange devrait s'appeler Cello, Cello, Cello, Cello...

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samedi 4 août 2007

Olivier Greif: Sonate de Requiem pour violoncelle et piano

Le répertoire pour violoncelle et piano est incontestablement plus réduit que celui qui existe pour violon et piano. Il comporte néanmoins de purs joyaux qui font la joie des violoncellistes et la nôtre. Et pour peu qu'on n'hésite pas à recourir à des transcriptions et à s'aventurer hors des sentiers battus, il n'est finalement pas si mince que cela.

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samedi 28 juillet 2007

Trois pièces lyriques de Grieg, arrangées pour hautbois et cordes

Je viens de poster sur ma page Score Exchange trois arrangements de pièces lyriques de Grieg pour Hautbois et Trio à cordes:

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samedi 30 juin 2007

La musique de chambre d'Albert Roussel

La musique de chambre d'Albert Roussel est moins abondante que celle de Beethoven ou Brahms, car elle tient sur trois disques. Mais elle recèle plus d'un petit bijou. J'ai eu l'occasion de jouer en 2004 le trio pour flûte, alto et violoncelle (photo ci-contre) de qui m'a permis de découvrir ce compositeur et donné l'envie de mieux le connaître.

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